Motocultor Festival 2019 : jour 4 (18/08/2019)
Live report & photos : Bloodybarbie & Sebastien
La fatigue des trois jours commence à peser, plus qu’un jour à tenir, il faut dire qu’on n’est pas habitués à 4 jours intenses de fest. Le sol du Motocultor est bien collant, à chaque pas on se demande si on va perdre nos semelles, un calvaire ! Mais le staff a fait mettre de la paille dans un maximum d’endroits, on leur est infiniment reconnaissant d’avoir réduit ce supplice.
Ce dernier jour commence par une magnifique belle découverte, The Third Meridian, un groupe local qui fait du très bon post rock à la Cult Of Luna et qui existent depuis un moment vu qu’ils nous ont joué un titre composé il y a dix ans, mais leur premier album est sorti en 2017. Même s’ils ont été victimes de quelques soucis techniques, leur prestation a fait très bonne impression devant les quelques personnes présentes.
Vient ensuite le concert que j’attendais le plus en ce jour, celui de Vampillia ! Ce super groupe japonais de Shoegaze bien mélodique et mélancolique avec à sa tête Mangoloid (qui a fondé plein d’autres projets), et que j’avais découvert en special guest lors de la tournée Kodama d’Alcest. Ça commence avec quelques frayeurs, le frontman escalade le poteau du chapiteau de la Massey Ferguscene, pieds nus pleins de boue, puis redescend pour crier dans le micro et lancer le set, intenable le monsieur, de par ses expressions faciales et ses cries torturés, mais aussi parce qu’il a sacrément la bougeotte. Il n’hésitera pas, plus tard, à aller slammer et revenir sur scène quand on a besoin de sa voix. Je n’ai pas souvenir avoir pleuré en concert mais quelques larmes se sont échappées lorsque le groupe joue une démo d’un nouvel album qui sortira un jour (c’est son titre sur youtube si vous le cherchez). Un invité surprise apparaît sur scène pour livrer ses cries précieux en duo avec ceux de Mangoloid sur trois morceaux : Neige (Alcest) ! Ce fut le concert le plus émouvant du Motocultor 2019.
J’ai toujours réussi à rater Pensées Nocturnes, et pourtant ils sont connus pour avoir un style musical et esthétique remarquables. Dans la catégorie métal de cirque on y trouve Avatar et Pensées Nocturnes mais dans des styles métalliques différents. Pensée Nocturnes, c’est de l’avant-garde black métal qui ne se décrit pas vraiment mais se vit et s’écoute. C’est avant tout un groupe de live, très intrigant qui arrive à bien captiver l’attention de son public et l’enchanter par son style unique dans son genre où le Saxo, l’accordéon et le chant malsain et narratif font tout le charme de cette musique. Mais surtout le charisme et le jeu scénique du chanteur et compositeur multi-instrumentiste Vaerohn, je suis très admirative de son travail. Ce fut le concert à l’ambiance la plus malsaine mais marquante de ce Motocultor.
Un tour chez les Canadiens sympathiques Voivod et leur thrash complètement barré avant la pause de l’aprem. C’est toujours aussi bon et aussi barré, on sent cette proximité groupe-public surtout avec un frontman comme Denis, qui se réjouit de pouvoir parler français entre les morceaux comme il nous l’a avoué. Entre morceaux bien bourrins, d’autres plus rock’n’roll et fous et une balade, ils terminent avec l’hymne du groupe “Voivod”.
Aborted : Lorsque les premières notes des Belges retentissent, la foule se regroupe en grand nombre pour ne louper aucune miette du show. Aborted vient nous offrir ce qu’il fait de mieux : une bonne dose de brutalité. Pour ceci, le set de la formation est essentiellement fait de nouveaux titres tirés de leur dernier effort Terrorvision (sorti l’année dernière). Avec ces derniers, ils ne nous offrent rien de bien nouveau mais ces morceaux restent d’une efficacité redoutable. Certains classiques nous sont tout de même balancés en plein visage (“Hecatomb », “The Holocaust incarnate »… pour ne citer qu’eux). Sven donne tout ce qu’il a sur scène et échange régulièrement avec la foule. Il n’arrive tout simplement pas à rester en place. Après un setlist d’une quinzaine de titre, la formation nous a fait part d’une grande intensité du début à la fin en nous offrant le plus gros circle pit de l’année (merci publique). Un sans-faute.
Un peu de musique prog intellectuelle venue droit de Norvège en ce festival, comme celle du père Ihsahn et ses petits (parce qu’ils sont beaucoup trop jeunes), il faut s’accrocher, c’est à en perdre des neurones ! On a vu défiler pas mal de ses belles guitares mais pour la première fois, Ihsahn casse une corde et la change deux fois de suite et nous remercie pour notre patience. Ihsahn trouve que la météo est parfaite pour le Motocultor (au moins qui aime bien). Néanmoins, ça reste un beau set bien carré, même un des meilleurs que j’ai pu voir en live, et qui se termine la reprise d’Emperor “Wake”.
Avatar n’a cessé de grandir et prendre de l’ampleur au fil du temps, il faut dire que les Suédois ont bien trouvé leur style scénique et musicale et proposent des titres qui marquent les esprits, comme quoi il y a encore des places et des styles à s’approprier dans cet océan de metal. Pour ce concert, le groupe opte pour les costumes en blanc et le chanteur change de veste plusieurs fois durant ce set. Le son est excellent et c’est la plus belle setlist d’Avatar auquel on a eu le droit en festival. Jonas est une sacrée bête de scène et le public est en flamme face à Avatar qu’il avait l’air d’attendre avec impatience. Ce fut un beau spectacle !
Grande et fidèle fan du groupe Irlandais Primordial, j’étais à la fois déçue et satisfaite du concert. Le son était bon mais quelque chose manquait pour qu’il soit aussi grandiose que les précédents concerts que j’ai vus, la setlist ? la fatigue ? concert trop court qui nous laisse sur notre faim ?
Il ne me restait plus le moindre brin d’énergie et pourtant dès que Carpunter Brut a lancé son set, une déflagration d’énergie s’empare de moi, et je commence à danser sans m’arrêter jusqu’à la fin du concert. C’est toujours bon de finir un festival sur du Carpenter Brut ou du Perturbator comme le veut la tradition du Motocultor. Tous ces clips et projections d’extraits d’horreur (à caractère sexuel par brefs moments) des années 70s divers et variés resteront gravés dans nos mémoires, interdit au moins de 18 ans. Et il se termine par la célèbre reprise “Maniac” qu’on aura tous chanté.
Comme j’ai gagné un peu d’énergie grâce à Carpenter Brut, je m’en vais finir le Motocultor sur une bonne touche de gros death de Bloodbath. Le public, dépourvu d’énergie et pioche dans le peu qui lui reste, est immobile devant Bloodbath qui essaie désespérément de le secouer. Le son et le set étaient à la hauteur de nos attentes, très bon concert !
C’est avec tristesse que cette dixième édition du Motocultor 2019 s’achève, un succès (42000 festivaliers), comme toujours, en terme d’affiche très éclectique et alléchante et avec globalement un bon son, il y’en a pour tous les goûts ! Le plus gros point négatif a été la météo horrible mais malheureusement ça ne se commande pas d’avance. Beaucoup de plaintes au sujet du prix de la bière 8.6 euro pour la 86, des stands de bouffe qui, bien que mieux qu’aux débuts du Motocultor, restent insuffisants pour satisfaire la faim des festivaliers et devrait trouver une solution pour les prochaines éditions (pour ma part, j’ai opté pour les courses et les sandwichs pour éviter de faire une heure de queue). La fouille, très lente, a été le plus gros point négatif du camping et même du festival.
4 jours de Motocultor c’est pas mal même si c’est crevant, en espérant que les prochaines éditions seront sous le même format !
Longue vie au Motocultor !
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