Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9,99/10

Quand on aime, les attentes sont longues, trop longues…
Il ne s’est pourtant passé que deux années depuis la sortie de l’album précédent de Borgne (“[∞]”) et ça semble une éternité !
Borgne, comment dire… C’est une histoire qui a commence pour moi avec la sortie de “IV” que notre chroniqueur Arno avait, avec son style toujours succinct mais précis, légèrement comparé à Darkspace, ces derniers étant un des groupes pour lequel je me damnerais pour les (re)voir en concert tant je suis fan de chaque seconde de leurs albums.
C’est ainsi que je m’étais fait une belle séance de rattrapage en ingurgitant tout ce qui s’appelait Borgne, mais aussi des projets annexes de son mentor Bornyhake.
Inutile de préciser que chacune des sorties qui ont suivi ont été systématiquement acheté et que, depuis que je les ai vus sur la scène de la Temple du Hellfest en 2014, ma “fan attitude” n’a fait que croître !
Et cerise sur le gâteau, mon Lil’Freak de fils, à à peine neuf ans en 2016, a photographier ce groupe lors d’un concert mémorable à l’Ampérage de Grenoble, devenant lui aussi fan du groupe, à mon grand bonheur.
C’est donc avec lui que j’ai décidé d’écouter ce petit nouveau, “Y”, et nous sommes unanimes sur un point : c’est album est juste… magnifique !

Borgne ne change pas grand chose fondamentalement à sa musique : toujours ces longues complaintes entre black metal et industriel, aux ambiances atmosphériques fascinantes, aux nappes de claviers impalpables mais bien présentes toujours places avec justesse par la magnifique Lady Kaos !
Pour cela, rien de changé, ceux qui ont aimé voire adoré les précédents albums vont savourer celui là, il n’y a pas mensonge sur la marchandise !
Aussi mélodique que mélancolique, Borgne continue de nous envoyer ces longues complaintes aussi désespérées que déshumanisées, avec ce chant déchirant, et cette alternance de riffs rapides ou lents, pour lesquels la batterie électronique – histoire de donner un degré de froideur supplémentaire à l’ensemble – donne le tempo !

D’album en album, titre après titre, Borgne nous offre cette descente aux Enfers sans qu’on ait à un moment la moindre sensation que la lumière peut être au bout : ici, tout n’est que noirceur, ténèbres opaques et désespoir.
Un tel sommet de noirceur dans lequel on ne voit rien ne peut qu’aboutir à un résultat d’une beauté absolue : et en ça, au royaume des aveugles, Borgne est le Roi incontesté du black metal atmosphérique et industriel Helvétique !
Même le “Paraclesium” et ses neuf minutes planantes ne semblent laisser entrevoir un quelconque rayon d’optimisme…

Encore une fois, Borgne, tout au long de ses sept nouveaux titres extrêmement longs (entre 5 et 17 minutes), nous fascine, nous transcende… chaque titre est une invitation à un voyage dans leur univers et duquel on ne veut pas sortir, comme une sorte de complaisance dans un état de désespoir que rien ne voudrait enlever.
Hypnotique, lancinant, misanthropique… rien de ce qu’on entend ou ressent ne semble avoir une quelconque once d’humanité.

Une nouvelle fois, Borgne, avec “Y”, nous offre une oeuvre quasi parfaite de laquelle il sera difficile de sortir indemne.
Pour ma part, dans mon admiration pour cette entité, il y aura un avant, et un après “Y”…

Juste sublime !

Tracklist :

1. As Far as My Eyes Can See (5:46)
2. Je deviens mon propre abysse (6:51)
3. A Hypnotizing, Perpetual Movement That Buries Me in Silence (9:39)
4. Derrière les yeux de la création (9:21)
5. Qui serais-je si je ne le tentais pas ? (7:12)
6. Paraclesium (9:23)
7. A Voice in the Land of Stars (17:27)

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