Note du SoilChroniqueur (Antirouille) : 9/10

Pas mal d’entre nous pensions que la disparition d’ Erik Lindmark en 2018 d’une cirrhose allait sonner le glas de Deeds of Flesh. Perdre à la fois le frontman et le dernier membre fondateur aurait pu marquer la fin de ce combo américain de 1995 et fort de huit albums, mais c’était sans compter sur Jacoby Kingston, bassiste et grogneur de 1996 à 2005 et six albums au compteur, qui sort de sa retraite et décide de faire un album hommage à Erik avec le line up restant et surtout, surtout, avec une chiée d’invités growleurs plus prestigieux les uns que les autres.

Juge plutôt : Bill Robinson (Decrepit Birth), Obie Flett (Inherit Disease, Iniquitous Deeds, Pathology), Anthony Trapani (Carnivorous, Odious Mortem, Severed Savior), Luc Lemay (Gorguts) George “Corpsegrinder” Fisher (Cannibal Corpse), John Gallagher (Dying Fetus), Matti Way (Cinerary, Hydrocephalic, Liturgy), Jon Zig (Images of Violence, Sarcolytic, Serpentian) Frank Mullen (Suffocation), Dusty Boisjolie (Severed Savior) et Robbe Kok (Arsebreed, Disavowed, Synesis Absorption) Ça t’en bouche un coin, non ?
Niveau musique, Erik avait ajouté sur le dernier en date Portals to Canaan de belles lignes techniques sur un brutal death des plus haineux. Nucleus est de la même veine, à comprendre un brutal bien charogneux à peine adouci par un jeu de guitare haut en couleur.
Après une intro aérienne à l’opposé de leur image et dont seuls les groupes de death metal ont le secret, tu es très rapidement et très brutalement mis dans le bain avec « Alyen Scourge » qui démarre à fond de cale à t’arracher une larme de douleur.

Ivan Munguia se donne aussi à fond, sa basse est percutante et prend souvent le dessus, pour notre plus grand plaisir. « Ascension Vortex » ouvre le bal aux invités et se sera une succession de guests qui défileront ou gueuleront avec un Jacoby Kingston qui n’a pas à pâlir de sa voix paraissant sortir du cul des enfers. Les amateurs de voix décharnées auront là un must en la matière car tous les styles de growls les plus infâmes sont représentés, du bien gras à la Luc Lemay au plus terrifiant à la Corpsegrinder.

Le tempo sera très élevé tout au long des sept pistes, intro et outro exclues. Darren Cesca frappe tellement vite et fort que l’envie de balancer un seau d’eau pour refroidir la grosse caisse nous saisira à plusieurs reprises. Le mec est à deux doigts de perdre un bras tellement sa frappe est puissante. La punition continuera sur «Nucleus » avec John Gallagher derrière le micro. C’est agressif, massif, féroce, redoutable, implacable…bref ça avoine sévère !

Si Erik voulait ajouter des parties techniques, c’était pour suivre la mode pour ne pas être en rade, il ne voulait pas que les guitares prennent le dessus sur la brutalité et cet équilibre est respecté sur Nucleus ; tu ne trouveras pas de surenchère derrière les manches, pas de branlettes écœurantes à outrances, non, juste du beau jeu, de belles partitions qui n’arriveront pas à adoucir cette avalanche de bestialité.

En plus de répondre à ta soif de brutalité excessive, Nucleus est un très bel hommage à Erik Lindmark et on espère vraiment que Deeds of Flesh ne s’arrêtera pas là. Death metal brutal, quand tu nous tiens…

Tracklist :

1 Odyssey (03:27)
2 Alyen Scourge (05:05)
3 Ascension Vortex (04:29) (Invités: Decrepit Bill, Obie Flett, Anthony Trapani)
4 Catacombs of the Monolith (05:08) (Invite: Luc Lemay)
5 Ethereal Ancestors (04:28) (Invité: George “Corpsegrinder” Fisher)
6 Nucleus (04:56) (Invité: John Gallagher)
7 Races Conjoined (05:17) (Invité: Matti Way, Jon Zig, Frank Mullen)
8 Terror (06:00) (Invité: Dusty Boisjolie, Robbe Kok)
9 Onward (01:44)

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