Note du SoilChroniqueur (Antirouille) : 7,5/10

Tim Rowland est un fan incontestable de Morbid Angel et ça s’entend. Même si le label lâche des noms comme Monstrosity, Hate Eternal et Incantation, il est indéniable que tu vas trouver instantanément les influences de Trey Azagthoth dès les premiers riffs. Tu vas (re)plonger dans les âges d’or du death metal floridien mais sans ennui.

Tim Rowland est un multiinstrumentiste mais il est avant tout batteur. Il crée Alchemy of Flesh en 2019 sur les cendres de Sculpted Horror avec lequel une démo trois titres est sortie. Toujours seul, il forma Lothric l’espace de cette même année, suffisant pour produire un EP et un album. 2019, encore, et toujours seul, il fait paraitre un EP en digital sous la formation Primal Gore. Voilà, tu l’auras compris et même s’il a partagé son talant avec Woccon, notre Américain aime bien se la jouer solo, et ça lui réussit plutôt pas mal.

Bon, je ne vais pas te mentir, Ageless Abominations ne refait pas le monde et de l’aveu même de notre musicien : « Je voulais juste faire exactement la merde que j’aimais le plus. Je n’essayais pas de réinventer la roue ou de suivre les tendances actuelles dans ce genre de renaissance / boom du death metal old-school. » Nous voilà d’accord sur ce point. Mais bordel que c’est bien joué et c’est Redefining Darkness Records qui signe le bébé.

Le décor est planté dès « Pain Primordial » : c’est old school, ça pue les vieux marrais et ça ressemble à du Morbid Angel. Tout, au fil des 40 minutes de l’album, nous est servi dans la plus stricte règle de l’art. Les mélodies sont tortueuses et envoutantes, la voix est puissante, la basse percute à t’en faire imploser la cage thoracique. La batterie semble programmée ce qui, pour un batteur confirmé serait un comble. Les changements de rythme sont légion, on enchaîne rapidité maladive et groove étouffant. Les riffs incisifs et acérés flirtent avec un thrash metal bien vénère et notre homme nous trimbale entre avalanches de brutalité maladive et sections lentes touchant le doom du bout des doigts comme sur « Opener of the Way ».

Tim Rowland a réussi l’espace de 9 titres à nous faire croire qu’on était en 1992 avec Ageless Abominations. Alchemy of Flesh a sorti un album bien construit, massif et agressif qui aurait pu être culte s’il était sorti 28 ans plus tôt et avec des choix différents.

Tracklist :

1. Pain PrimordiSpotifyal (04:17)
2. House of Earth (03:49)
3. Lobsel Vith (03:15)
4. Slipgates to Annihilation (03:20)
5. Knotter of Entrails (05:10)
6. Sleeping Chaos (04:45)
7. Lava Storm (04:12)
8. Flamma Nera Rites (04:16)
9. Opener of the Way (05:54)

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