Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 7,5/10

Je l’avoue honteusement : cet album, sorti à l’automne 2023, je serais lamentablement passé à côté si on ne m’avait pas sollicité en ne m’en disant que du bien.
Et au vu de la qualité de ce qui est proposé, c’eût été vraiment dommage de passer à côté.
Déjà, parce que 1000 Bombs porte bien son nom, à plusieurs titres.
Chaque titre se veut être une véritable arme de destruction massive.
Pourtant, le quatuor existe depuis 2012 : une demo en 2013 intitulée… “Demo 2013”, un premier album sorti en 2014 déjà chez Ketzer Records (“Peace is dead”), un split en 2016 avec les thrashers de Bajonet (“Infected with friendship”) et enfin, en 2023, ce “Sentenced to war”.
Ne pas croire que les membres du groupe sont des lapins de six semaines, loin de là : chaque membre fait partie d’au moins deux autres groupes, principalement dans l’extrême.
Ainsi nous avons le bassiste Asura (Grondhaat, Trollech, ex-Mythopoeia) qui se charge aussi du chant en growl, le batteur Karel “Lord Sheafraidh” Švejnoha (Inferno, Stíny Plamenů, Trollech, ex-Panychida), le guitariste Tomáš “Throllmas” Kofi Kofroň (Trollech, ex-Umbrtka) qui se prend aussi le chant clair et le guitariste Vojtěch “Zakk » Černý (Bran, Laid to Waste).
Et qu’on se le dise, avoir trois membres de Trollech n’implique pas d’avoir des sons pagan dans la musique de 1000 Bombs : non, ici on parle de pur thrash metal, old school comme il se doit, avec de sévères incursion dans le death metal.

Les cinq premiers titres sont même plus proches du chaos des premiers Bolt Thrower, avec des rythmiques typiquement guerrières et une puissance assez remarquable, un chant qui fait penser à Dave Ingram du Benediction de l’époque des deux premiers albums, voire de Chris Barnes avant qu’il ne devienne ridicule, le tout sous une prédominance thrash metal old school des plus pures.
Bref, un bon retour en arrière.
Ces titres sont massifs, d’une puissance intrinsèque bien réelle, nous offrant quelques accélérations à nous coller la nuque sur le plancher : ici, on nage plus dans les eaux troubles du death metal le plus cru que dans le thrash metal classique, même si les influences de Kreator se laissent régulièrement ressentir, il suffit de s’écouter l’intro du deuxième titre “Around the Barbed Wire Fences” pour en être convaincus.
Et puis, en sixième position, vient un “Pilsner Thrashquell” qui remet tout en question : là on se prend du riff Motörheadien sur une rythmique soutenue : sorte de thrash / punk ‘n’ roll bienvenu à la fluidité telle que le titre passe d’un seul coup, comme ça, cul sec ! Quand Motörhead rencontre Tankard lors d’une soirée arrosée avec Gang Green.
Ensuite, le chant growlé revient avec “Fire takes us all”, reprenant la dynamique des cinq premiers titres.
Et j’avoue en particulier coup de cœur pour “Revelation of the fallen”, au chant un rien plus sous reverb’ que les autres, laissant apparaitre un côté plus occulte et malsain, tout en conservant certes le côté guerrier de l’ensemble de l’album, nous rappelant que le batteur fait aussi partie des excellents Inferno (dont les “Omniabsence filled by his greatness” et “Paradeigma (Prophenes of Apophic Eternity)” ont été chroniqués en ces pages.

Et, en guise de conclusion, un court instrumental acoustique qui n’aurait pas fait tâche sur un album de Trollech, comme pour nous rappeler que les trois quarts de 1000 Bombs en font partie ?
Bref, “Sentenced to war” est une belle incursion dans le passé du thrash et surtout du death metal qui ravira les fans des groupes précurseurs des deux genres. Et ce qui marque également à l’écoute de cet album, c’est que le quatuor n’hésite pas à coller bon nombres d’éléments mélodiques, notamment lors de solos bien sentis, histoire de rajouter un peu de couleur au milieu de la noirceur de l’ensemble.

De là à dire que 1000 Bombs est le chaînon manquant entre Kreator et Bolt Thrower, il n’y a qu’un pas…
Belle surprise !

Tracklist :

1. Rise to Kill (With Iron Will) (3:59)
2. Around the Barbed Wire Fences (4:34)
3. Sentenced to War (2:38)
4. Friends from the Trench (3:33)
5. Towards a Living Hell (3:10)
6. Pilsner Thrashquell (3:33)
7. Fire Takes Us All (3:22)
8. Revelation of the Fallen (3:59)
9. Memoriae (Instrumental) (1:33)

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