Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 6.5/10

Non, la Bavière ne propose pas que des gâteaux au chocolat ou des jolies serveuses dans des tenues traditionnelles, mais aussi de la bonne musique instrumentale, eu égard à 7th Abyss et son album Unvoiced.

Ce quintette nous vient de Würzburg (si c’est trop chaud à retenir, « Bavière », ça suffit amplement) et propose un Metalprincipalement Death mélo dans l’ensemble, dans la veine de Soilwork, teinté de diverses touches de noirceur, peut-être pas 50 nuances mais ça ne respire pas les couleurs vives, même si c’est assez criard dans l’ensemble. C’est d’ailleurs là qu’est le problème majeur parmi tous ces riffs mineurs : si la partie instrumentale est quasi irréprochable car variée et de bon aloi, la voix, c’est pas vraiment ça ! Pour résumer, en voix claire, c’est une grosse cata niveau justesse et on ne parle même pas de la mise en place approximative, y compris dans le growl ou le grunt. Pire, cette voix est très mise en avant dans le mix, ce qui fait qu’aucun cache-misère ne saurait éclipser cette évidence qui arrache le tympan, ce qui me porte à me dire que « Deaf » résume bien l’envie qu’on a de devenir en écoutant cette voix [NdA&T, mais vous n’êtes pas non plus complètement teubés : deaf = sourd].

Oui, quand je disais/écrivais « musique instrumentale » en tout de début de chronique, c’est parce que c’est la seule chose positive dont j’aimerais me rappeler en évoquant cet album, pas que c’est un LP full instru car, franchement, avec un autre chanteur, je n’aurais dit que du bien de celui-ci. Ce n’est pas (sa) faute de proposer diverses techniques et d’y mettre l’énergie et l’intention nécessaires, c’est juste que soit l’ingé son aurait dû tout repasser à la moulinette et à l’autotune, soit qu’il serait bon que ledit chanteur s’écoute ou réécoute ses pistes ensuite et se pose des questions utiles.

Ironiquement, je dirais qu’Unvoiced est un titre qui correspond bien à l’album [NdA&T… oh et pis merde, vous savez vous servir d’un dico…], tant ça peut gâcher certains moments qui se voudraient magiques, comme sur « Nightmare at the Fields » qui est clairement un bon morceau alternant les ambiances. Si l’intro – superbe – « Into the Abyss » donne un ton posé d’entrée de jeu, ceci n’interdit nullement l’aspect pas forcément ultra sérieux du groupe, dans son esprit général, qui peut aussi se ressentir au niveau des titres, comme sur le très sérieux (musicalement) « Don’t take blowjobs from the Prime Time Whore » [NdA&T : je vous donne un indice, ça parle de madames qui arpentent les trottoirs ou les couloirs de studios télé] ou le très violent « Despaired (‘cause I’m disappointed ‘bout the Dead) » [NdA&T : vous connaissez Desperate Housewives, imaginez les mêmes dans un cimetière !]

Pour résumer, c’est musicalement et instrumentalement un très bon album, mais pas avec le bon chanteur, inadapté malgré sa bonne volonté/volonté de bien faire, dans un groupe qui risque de sombrer dans la je-ne-sais-combientième abysse s’il ne se raisonne pas de lui-même avant sa prochaine production pour le mener au 7th Heaven – noooon, pas la série cul-béni ! Mais c’est un premier album, donc… blablabla, je vais me répéter.

A écouter après avoir passé au préalable chacune des pistes par Magic Karaoke Maker ou Audacity…

Tracklist:
1. Into the Abyss (1:24)
2. Lost Eternity (4:33)
3. Deaf (4:50)
4. Unvoiced (3:42)
5. Nightmare at the Fields (4:30)
6. Don’t take Blowjobs from the Prime Time Whore (4:56)
7. Memories of Lies (5:31)
8. Despaired (‘cause I’m disappointed ‘bout the Dead) (4:49)
9. Not. That. Day. (4:03)
10. Point of View (4:26)
11. Schwester Rabiata (4:17)

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