Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

Ça, concernant l’amour du black metal, du heavy metal… et de Bathory, il ne s’en cache pas, le père Abbath !
Inutile de revenir sur son ancien groupe, Immortal, qui perpétuait déjà à sa manière cette tradition mêlant black metal bien cru et heavy metal typiquement old school, ça a été maintes fois dit et répété, et autant en revenir à ce qui nous intéresse aujourd’hui, cet Outstrider qui arrive trois ans et demi après un album homonyme chroniqué en ces pages (ici), et, pour nos amis complotistes, un an après le Northern Chaos Gods de son ancien groupe qui, lui aussi, reste pour le coup ancré dans la même couleur (black, mais pas que) musicale…

Cette fois-ci, les titres sont plus courts, plus directs : Abbath ne s’emmerde pas avec du superflu, même si on a droit à notre petite intro calme sur le premier titre avant que la tension monte crescendo. On sent une énorme rage qui ne demande qu’à sortir et qui reste contenue dans ce premier titre, comme s’il voulait nous dire « t’inquiète, ça va sortir, je suis Abbath, après tout… »
Et il tient parole : si l’ensemble reste ancré dans le Bathory de Blood Fire Death, oscillant entre mid tempo vicieux et orgies rapides, avec ce côté purement heavy metal donnant un aspect plus mélodique à l’ensemble, Abbath nous gratifie de neuf titres qui restent fidèles non seulement à la musique du guitariste-chanteur grimé façon corbeau, mais aussi à tout un genre qui l’a révélé.
Et hop, un tout nouveau line up avec le batteur Ukri Suvilehto (Suvilehto, Tuliterä, Vermivore…), la délicieuse bassiste italienne Mia Wallace qu’on a eu le plaisir d’admirer au Hellfest avec Hellhammer, et le guitariste Ole André Farstad (Ilti Milta) histoire de mettre du sang neuf et de l’énergie dans tout ça !

D’aucuns reprocheront un côté trop homogène à la musique du groupe, d’autres seront ravis de voir cette fidélité mise au service de ce qu’Abbath fait de mieux et a toujours fait de mieux.
Que ce soit dans les derniers albums d’Immortal, avec I ou avec ce projet solo, Abbath reste Abbath, avec son propre son, son chant caractéristique, son absence totale de surprise et de nouveauté, quitte à s’auto-parodier sans jamais sombrer dans un kitsch redondant ou ridicule…

Non, Abbath reste Abbath, reconnaissable entre mille, et poussant le vice jusqu’à proposer des titres que Quorthon himself n’aurait pas renié…
Et pour prouver cette fidélité, il nous envoie cette reprise dévastatrice de “Pace ’till death”, issue de… je vous le donne dans le mille, Blood Fire Death.

La boucle est bouclée, Abbath nous offre une petite merveille d’album que les plus ronchons vont trouver trop court…

Tracklist :

1. Calm in Ire (Of Hurricane) (4:32)
2. Bridge of Spasms (3:49)
3. The Artifex (4:09)
4. Harvest Pyre (4:12)
5. Land of Khem (4:08)
6. Outstrider (5:39)
7. Scythewinder (4:17)
8. Hecate (4:25)
9. Pace ’till Death (reprise Bathory) (3:41)

Site officiel : http://www.abbath.net
BandCamp : http://abbath.bandcamp.com
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Chronique “Abbath” : http://www.soilchronicles.fr/chroniques/abbath-abbath