Abduction – Une ombre régit les ombres
Line-up sur cet Album
L'archiatre Guillaume Fleury - Guitares / Le morticole François Blanc - Chant / Le mège Mathieu Taverne - Basse / Le carabin Morgan Velly - Batterie.
Style:
Black / Death metalDate de sortie:
28 octobre 2016Label:
Finisterian Dead EndNote du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8,5/10
Quand j’étais petit, quand je demandais à mon paternel la définition d’un mot que je ne connaissais pas, il me disait de regarder dans le dictionnaire.
Était-ce par méconnaissance du sujet ou parce qu’il voulait que j’apprenne à chercher par moi-même ? D’un naturel optimiste, je continue de penser qu’il s’agissait de la deuxième option.
C’est là que je me suis retrouvé confronté à une nouvelle recherche lorsque m’est apparu le mot « Abduction » devant les yeux :
Abduction :
– Mouvement qui consiste à écarter un membre ou un segment de membre de l’axe du corps.
– Raisonnement par lequel on restreint dès le départ le nombre des hypothèses susceptibles d’expliquer un phénomène donné.
Nous voilà avancés !
Du coup, petit tour sur le Facebook du groupe : « La musique d’Abduction se situe entre des ambiances acoustiques automnales et des moments de violence plus propre au Black Metal, à travers des compositions souvent longues, variées et alternant les atmosphères. Les influences majeures de la formation se retrouvent principalement chez les groupes Dissection, Opeth ou encore Primordial ».
Ah oui, là, ça me parle déjà beaucoup plus !
Alors pourquoi tant de recherches sur un groupe ? Parce que, comme je vous le dis, cet album est une pure bombe à la richesse énorme ! Rien qu’en regardant la pochette, on sent que ce groupe a un petit quelque chose en plus : inspirée de ‘L’Église d’Auvers-Sur-Oise‘ de Vincent Van Gogh (1890), présentée dans un noir et blanc ténébreux au possible (https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27%C3%89glise_d%27Auvers-sur-Oise), on n’a pas encore écouté l’album et on sent comme une impression de malaise !
Une intro, planante et acoustique, donnant une impression tourmentée, « L’horloge » commence calmement l’album et la déferlante peut commencer !
Ce sont cinq (très) longs titres entre huit et treize minutes qui s’ensuivent.
Autant de pavés un rien complexes et d’une richesse remarquable : « Naphtalia » déboule directement sur un gros blast bien rapide alternant avec des passages acoustiques à la croisée du black metal furieux Scandinave des mid nineties et sa version dépressive plus moderne.
Un chant black, en français et surtout compréhensible, déclame des paroles plus profondes qu’à l’accoutumée.
Tout le long de ce premier morceau, on a ainsi affaire à une alternance – peut être un rien systématique – de passages rapides et violents avec des passages acoustiques qui prennent l’auditeur souvent à contre-pied, d’autant que les accélérations, souvent brutales, peuvent parfois s’avérer (trop) courtes.
Le titre se termine sur un passage une nouvelle fois calme et « Sainte Chimère » débute sur le même plan : l’accélération qui s’ensuit est ébou-riff-ante !
Gros concentré de haine pendant une grosse minute avant un nouveau passage calme.
Abduction semble avoir adopté cette recette pour ses titres et sait s’en servir pour nous proposer des moments mélancoliques et désespérés, renforcés par un chant clair à peine posé sur les notes acoustiques.
Tout au long des treize minutes de ce titre, on aura affaire à cette alternance de sons opposés, Abduction semblant aimer jouer sur les paradoxes et les contrastes.
On sent que le groupe a pris le temps de mettre sa musique à maturation afin d’en extraire le meilleur : les arrangements sont bien travaillés et le groupe arrive à nous faire passer ses émotions avec une facilité déconcertante.
Et ce constat restera le même sur les trois autres titres de l’album ; les résumer reviendrait à écrire à chaque fois la même chose : cette alternance d’ambiances totalement opposées se retrouve à chaque fois… C’est la marque de fabrique d’Abduction et puis c’est tout !
Mais surtout n’allons pas croire que chaque titre est un copié-collé du précédent, loin de là : si chacun est composé sur à peu près le même schéma, le quatuor Parisien a le talent de composition nécessaire pour que l’album ne devienne pas redondant au fil des écoutes successives, même si, à terme, on pourrait reprocher cette systématique de balancer cette même alternance.
Malgré tout, cet « Une ombre régit des ombres » est d’une grande richesse et se veut être une œuvre profonde, la démarquant assez facilement des autres albums du genre.
Tracklist :
1. L’horloge (1:38)
2. Naphtalia (12:05)
3. Sainte Chimère (13:08)
4. Les frissons des cimes (8:23)
5. Une ombre régit les ombres (10:01)
6. L’enlèvement d’automne (8:59)
BandCamp : http://abductionfr.bandcamp.com/
Site officiel : http://www.abduction.fr/
Myspace : http://myspace.com/abductionmyspace
Facebook : https://www.facebook.com/pages/Abduction/144418378940864
Youtube : http://www.youtube.com/user/AbductionFR
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