Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

Les splits ont toujours un côté intéressant à ne pas dévaloriser.
Ici, on a droit à Abigail et Wräthhammer et, on ne va pas se mentir, ici c’est surtout l’occasion pour les fans du premier de découvrir le second. Abigail, on ne les présente plus : 33 ans que les Japonais nous abreuvent de leur black / thrash metal des plus old school et, s’ils n’ont sorti “que” six full length durant leur longue carrière, ils nous ont quand même balancé la bagatelle de trois demos, 16 EP, 36 live, huit compilations et surtout pas moins de 80 splits dont le dernier, avec Thrashera, postérieur à celui-ci. Merci Encyclopaedia Metallum pour m’avoir aidé dans mes recherches ! Je ne me suis pas ennuyé à chercher à savoir si le groupe n’a enregistré que des titres inédits ou si certains proviennent d’enregistrements communs, des fans bien plus hardcore que moi auront fait les comptes d’une bien meilleure façon que je ne l’aurais fait.

Abigail propose quatre titres d’un black / thrash metal toujours aussi cru et roots, directement sorti à la fois des Enfers et du début des nineties et c’est sans surprise qu’on continue à se prendre des titres rapides à la croisée une fois de plus des Bathory, Venom et autre Bulldozer. Ils nous prouvent à quel point ces Japonais ont fait partie des groupes qui ont influencé des Midnight ou autre Hellripper. Abigail continue, même après 33 longues années d’une carrière honorable, à défier les lois de la noirceur et surtout de la vitesse, pour le plus grand plaisir des fans. Son crasse, totalement old school de rigueur avec en prime une reprise du “Possessed” que Bathory a immortalisé en 1985 sur “The return…”.

Illustre inconnu sur la scène extrême, Wräthhammer n’existe que depuis l’an dernier et a déjà sorti un EP éponyme (comprenant une reprise de Gehennah) en février 2024 et une demo “Blood rock ‘n’ roll” en septembre. Sur ce split, quatre titres, dont une demo. Les deux premiers titres sont issus du EP et la reprise est une version démentielle du “Take this torch” que les Canadiens de Razor ont enregistré sur leur premier album “Executioner’s song” (1985). Illustre inconnu ? Vraiment ? Wräthhammer est le one-man-band d’un certain Tudor O., qu’on connait aussi sous les pseudos Warcriminal Sadist (pour son autre projet Sakkhriyagarnakhan) ou Härdrocker pour Goatrocity dont l’EP “Atrocity of God” a été chroniqué en nos pages. Et Wräthhammer propose lui-aussi un black / thrash metal bien furieux et résolument old school à classer dans la même famille maudite qu’Abigail. Rageur, rapide, démentiel, Wräthhammer défie lui-aussi les lois de la vitesse au moyen d’une musique résolument old school s’inspirant des groupes référentiels du genre.

On est bien d’accord, ça ne révolutionne rien ! Au mieux, ça prouve la fidélité des fans de metal extrême pour une musique qui nous vient des Enfers et ne nous procurera aucune autre satisfaction que celle d’avoir la nuque endolorie par des séances de headbanging effrénées. Et rien que ça, ça veut dire beaucoup quant à la conviction que les deux “groupes” mettent dans leur musique !

Tracklist :

1. Abigail – Bitch ! Your My Angel (3:19)
2. Abigail – Shoot to Kill and Die (3:09)
3. Abigail – Metal Got Sick (4:07)
4. Abigail – Possessed (reprise Bathory) (2:39)
5. Wräthhammer – Metal Violence Blasphemy (3:24)
6. Wräthhammer – Bloodshed (2:40)
7. Wräthhammer – D-Beat Holocaust (2:47)
8. Wräthhammer – Take This Torch (reprise Razor) (3:21)

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Chronique “Atrocity of God” (Goatrocity)