Note du SoilChroniqueur (Antirouille) : 8/10

Pas le moral en ces temps moroses ? Rien de tel qu’un échange, même à distance, entre amis et s’envoyer un album de death metal dans le cornet.

Abjection est un groupe canadien formé par des membres de diverses formations qui jouent ou jouaient pour la plupart dans des registres tournant autour du sludge comme du sludge athmo, du sludge doom, du sludge grindcore (si si) du sludge crust ou encore du heavy doom et du black. Pour Malignant Deviation, ils nous ont concocté six titres d’un death metal vieille école avec quelques touches bien crasseuses de black metal et le tout bien poisseux. Bon, pour le côté poisseux, vu les horizons musicaux de chacun, on ne s’en étonnera pas.

Toi, fidèle lecteur de mes chroniques, tu sais que je conchie les intros. Mode ou pas, ça finira bien par passer mais j’avoue que parfois…ben ça me fait bien triper, et celle-ci en fait partie. Courte, intrigante voir flippante, elle apporte sa petite dose de lourdeur malsaine et introduit à la perfection « An Illusion of Sleep » qui va te retourner la caboche car ce qui suit est tout aussi malfaisant. Les riffs sont répétés à l’infini, grinçants et tout droit sortis des US début 90 et lorgnant par moment du côté de la Scandinavie, même époque. La voix est décharnée et puissante mais sait se faire plaintive, bourrée de détresse ou encore mélancolique.

Les cinq titres sont à la fois rapides et oppressants. La batterie imprime des rythmes épileptiques mais sait se faire moins nerveuse dans des breaks nauséabonds sur lesquels domine une basse omniprésente et étouffante. Ne t’endors pas sur ces breaks car les reprises sont toutes aussi néfastes, à la limite de la trépanation. Le dosage death / black est presque parfait, le death l’emporte d’une courte tête. Le son est crade mais on ne peut pas l’imaginer autrement.

Avec Malignant Deviation, Abjection nous jette son premier méfait à l’atmosphère massive, aux rythmiques rapides et sanglantes qui ne te laissera comme échappatoire que la folie.

1. Of Consuming Decay (01:01)
2. An Illusion of Sleep (04:34)
3. The Black Stag (05:22)
4. Nightmares Awoken (02:15)
5. The Madness Within (04:16)
6. Darkness Unatterable (06:16)

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