Line-up sur cet Album
Wolf Hoffmann - Guitares / Mark Tornillo - Chant / Christopher Williams - Batterie / Uwe Lulis - Guitares / Martin Motnik - Basse / Philip Shouse - Guitares.
Style:
Heavy metalDate de sortie:
29 janvier 2021Label:
Nuclear Blast RecordsNote du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9,5/10
“Le premier janvier 2020, j’ai invité notre producteur, Andy Sneap, qui vit en Angleterre, à me rejoindre dans mon studio de Nashville. Là, nous avons écouté toutes les idées que j’avais mises de côté et avons sélectionné six ou sept morceaux que nous estimions suffisamment bons pour être exploités. En mars, les sessions d’enregistrement ont officiellement débuté. Nous avons mis en boîte les prises de batterie définitives de ces chansons et Mark (Tornillo) est venu enregistrer ses prises de chant. Et puis, la pandémie est arrivée et tout a été interrompu. Le plan initial était de se retrouver au début de l’été une fois que toutes les chansons seraient prêtes, mais Andy n’a pas été autorisé à revenir aux Etats-Unis. Plutôt que de repousser les sessions d’enregistrement aux calendes grecques, nous avons donc décidé de bosser à distance et de nous envoyer des fichiers via internet. Andy écoutait nos prises et nous faisait ses remarques et observations en temps réel. C’était loin d’être idéal, évidemment, et c’était bizarre d’être tous à Nashville alors qu’Andy était de l’autre côté de l’océan, mais cela n’a pas trop mal marché. Le décalage horaire le poussait souvent à faire des nuits blanches pour être raccord avec nous ! Heureusement, nous connaissons Andy depuis longtemps et le fait que ce soit notre cinquième album consécutif avec lui a nettement facilité les choses. Nous le connaissons très bien et lui faisons entièrement confiance ! C’est un membre à part entière de la ‘famille Accept’ et un véritable ami, avec qui je suis constamment en contact.” (Wolf Hoffmann, Rock Hard n°216, interview par François Blanc, pages 65 et 66).
Une fois n’est pas coutume ! En guise d’introduction, à la place d’une quasi traditionnelle citation, je prend un extrait d’interview réalisée par la toujours excellente équipe de Rock Hard pour illustrer ma chronique.
Cette tirade du géant guitariste chauve, désormais seul et dernier membre originel de la légendaire formation, montre à quel point la situation sanitaire actuelle est on ne peut plus pourrie pour sortir un album dans des conditions optimales.
Imagine si Accept avait du enregistrer Metal Heart en 1985 en pleine pandémie sans la possibilité de s’envoyer des fichiers via un internet qui n’existait pas… du moins sous sa forme actuelle !
Et pourtant, le résultat est saisissant !
Accept a gardé cette cohésion qui fait son succès depuis sa reformation définitive en 2005 et ce Too Mean to Die est le cinquième album depuis ce retour.
Et on ne va pas se mentir, cette distance pour enregistrer ce nouvel album n’a en rien altéré la capacité d’ Accept à nous envoyer onze nouveaux titres qui sont autant de réussites.
Et pourtant, en 2018, l’acolyte de toujours de Wolf Hoffmann, Peter Baltes, décide de s’en aller, remplacé par Martin Motnik (Code Of Perfection, ex-The Roxx, ex-Darkseed, ex-Eisbrecher) et le groupe décide de passer en format sextet, avec l’arrivée d’un troisième guitariste en la personne de Philip House (ex-Ace Frehley, ex-Gene Simmons Band) qui, à la base, ne devait accompagner Accept que pour les concerts symphoniques mais les choses semblent s’être si bien passées que le groupe a voulu continuer avec lui.
Plus haut, je parlais de Metal Heart et, quelque part, on ne peut s’empêcher de fouiller et de trouver quelques parallèles : en 1985, l’artwork représentait un cœur de metal. En 2021, on a un serpent de la même matière.
L’artwork est sublime, on y voit donc ce serpent de metal, toutes pointes dehors un rien ensanglantées et avec cette langue fourchue en forme d’arc électrique. Les tons verts et rouges rajoutent un côté inquiétant de cet animal réputé fourbe et manipulateur et récurrents dans les albums du genre. Symbole d’éternité lorsqu’on le voit en forme d’ouroboros, le fait qu’il soit ici en position d’attaque et en metal de surcroit lui confère un côté méchant (“mean”) et invincible car fait de metal (“Too Mean to Die”).
Un peu comme le groupe, qui, en dépit de toutes les difficultés rencontrées en 45 années d’existence, continue de mordre méchamment par ses riffs et continue, malgré ses mues successives, à évoluer d’album en album.
Parce que si Accept est remarquable en bien des points, c’est déjà par sa longévité, capable de nous proposer du neuf avec du vieux : en effet, dès les premiers riffs de “Zombie Apocalypse”, une fois l’intro heavy terminée, on reconnait de suite le son à l’allemande, bien martial, d’Accept !
Et c’est un déferlement, une nouvelle fois, de titres plombés, parfois nerveux, mais toujours emprunts des caractéristiques que le groupe aime à nous rappeler régulièrement à chaque sortie d’album.
On a droit à du bon vieil heavy metal rapide (“Zombie Apocalypse”, “Too Mean to Die”, “No Ones Master”, “Not my Problem”) et des titres mid-tempo on ne peut plus classiques pour le groupe avec son lot de choeurs virils qui font le son d’Accept depuis toujours (“Overnight Sensation”, “The Undertaker”, “Sucks to be You”, “How do we Sleep”)
Et on a droit à quelques petites surprises comme le vitaminé “Symphony of Pain” sur lequel Wolf Hoffmann n’oublie pas de nous rappeler à quel point il est un adorateur de musique classique en nous collant une belle petite référence à Beethoven avec de vrais extraits de la 9e symphonie (“Hymne à la Joie”) et de la 5e (“Symphonie du Destin”), et nous gratifie aussi d’un bel instrumental en fin d’album (“Samson and Delilah”) en hommage à l’oeuvre composée par Camille Saint-Saëns (1877) et dans lequel il met en avant des extraits de la Symphonie n°9 en mi-mineur “du Nouveau Monde” d’Antonin Dvořák (1893)… Encore un parallèle avec l’album de 1985.
Plus puissant que les albums précédents, voire meilleur que les pourtant très bons Blood of the Nations (2010), Stalingrad : Brothers in Death (2012), Blind Rage (2014) et The Rise of Chaos (2017, peut être plus en-dedans), ce Two Mean to Die montre un Accept toujours en pleine forme avec un chanteur toujours capable de pousser de bonne gueulantes éraillées à déjà 66 ans !
Et celui-là, avec sa formule à trois guitaristes, il me tarde d’aller entendre ce que ça donne quand on aura à nouveau le droit d’applaudir les groupes sur scène !
Tracklist :
1. Zombie Apocalypse (5:31)
2. Too Mean to Die (4:21)
3. Overnight Sensation (4:24)
4. No Ones Master (4:10)
5. The Undertaker (5:37)
6. Sucks to Be You (4:05)
7. Symphony of Pain (4:39)
8. The Best Is Yet to Come (4:47)
9. How Do We Sleep (5:41)
10. Not My Problem (4:21)
11. Samson and Delilah (instrumental) (4:31)
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