Note de la Soilchroniqueuse (Bloodybarbie) : 9/10

Très, très cher Alcest,

Par la présente, j’aimerai vous témoigner de mon admiration infinie envers votre travail unique et inégalé depuis vos débuts. Une musique qui ne peut que séduire et hanter tout mélomane pas trop allergique aux cris (le cas échéant, il n’a qu’à écouter « Shelter »), qui sait les apprécier, les savourer et les dévorer des oreilles à leur juste valeur. J’ignore comment vous faites pour avoir un tel effet sur l’auditeur, mais le résultat est à en couper le souffle d’émotion à chaque album. Vous êtes au Shoegaze ce que Paul Bocuse est à la gastronomie : j’ai beau essayer de vous trouver un semblable, pour varier les goûts et ne pas enrayer mon CD, il ne se passe pas une nuit sans que j’écoute votre musique depuis plus d’un an déjà. Oui parce qu’avant, je ne vous connaissais que de nom et je n’avais pas eu l’occasion d’écouter jusqu’au Motocultor 2015 où je suis complètement tombée sous le charme de votre musique, à en verser une larme de cette explosion émotionnelle et de l’effet que vos œuvres exercent sur ma personne.

Depuis vos albums ne quittent plus ma platine et il ne se passe un jour sans que j’écoute quelques uns de vos morceaux, entre minuit et 2h (c’est devenu une tradition pour mieux dormir). Votre niveau de composition oscille entre excellent et plus-que-parfait : même si « Shelter » était hélas moins agressif et plus léger que les autres, il demeure néanmoins du niveau excellent et tout public. Une discographie, donc, parfaite et sans faute !

Alors j’aimerais également vous féliciter, encore une fois pour « Kodama » que je classerais de nouveau entre « parfait » et « excellent », presque aussi bon que « Les voyages de l’âme » (2012). Un retour en force aux origines, donc. Et pour ceux qui n’ont pas aimé « Shelter » (2014), ils seront totalement satisfaits par un retour au Alcest agressif, mélancolique et au chant hurlé de Neige !

Cela fait un mois que j’écoute quotidiennement « Kodama » et chaque écoute renforce mon affection pour ce nouvel album. Qui sait, peut-être réussira-t-il à surpasser mon affection pour « Écailles de Lunes » (2010)  « Les Voyages de l’âme » ? En tout cas, il surpasse clairement « Shelter » avec ce retour aux origines.

Les textes sont toujours aussi soignés et relèvent de la poésie (pour le coup c’est de l’ironie puisqu’on ne comprend rien à ces cris de Neige mais les intitulés des morceaux envoient du rêve et vous laissent tracer son histoire). Il écrit tantôt français tantôt en « langage Neige ». Autant sur les autres albums, il nous arrivait de comprendre ce qu’il chantait, autant sur celui-là, on ne discerne quasi rien du tout ! (Et puis on n’écoute pas Alcest pour ses textes, perso je m’en fous).

Parlons maintenant du sens de l’album, tel que décrit dans le presskit : “Kodama” signifie “L’esprit de l’arbre” en japonais, qui puise son inspiration du film « Princesse Mononoké » de Hayao Miyazaki. Kodama reprend les thématiques de son auteur et s’articule autour du sentiment de ne pas appartenir à ce monde, de vivre entre les univers, aussi bien la ville et la nature que les mondes physique et spirituel, une dualité qui se retrouve également dans l’approche visuelle retenue pour l’album, confiée au talentueux duo de graphistes français Førtifem. Hommage aux illustrateurs nippons tels que Takato Yamamoto, les graphismes jouent sur les contrastes entre nature et urbanité, jeunesse et mort, ou encore féminité et animalité, et mêlent à ces éléments poétiques d’autres, plus sombres, inconnus jusqu’alors dans l’œuvre d’Alcest.

Je tiens donc mon 8ème chef d’œuvre de l’année, plus que quatre à choisir pour boucler 2016. Je vais m’arrêter là et ne pas vous barber avec un track-by-track inutile car Alcest ne se décrit pas aussi bien qu’il ne s’écoute, et les mots ne suffisent pas pour décrire ces chefs-d’œuvre, alors vous savez quoi faire: ECOUTEZ-LE !

Aussi parfait qu’il soit et même si j’ai presque tout aimé dans « Kodama », j’ai quand même eu un gros coup de cœur pour le titre éponyme et le moins mélancolique de tous, « Éclosion », ainsi que le single qui nous a tous fait baver, « Oiseaux de proie ».
Le seul point noir et morceau inutile à mon goût, c’est « Onyx » ; j’ignore la symbolique de sa présence sur l’album mais il s’écoute difficilement (un brouhaha un peu mélodique mais qui tape sur les nerfs).

Un album à écouter entre minuit et 2h du matin, avant de vous coucher : beaux rêves garantis.
Je ne saurais comment te remercier pour ce nouveau voyage interstellaire que tu nous fais vivre Neige, une fois de plus ! Merci infiniment !

Alcest vous donne RDV pour deux dates françaises :

-Le 07/11/2016 au CCO (Lyon) http://ow.ly/4mRIHE

-Le 08/11/2016 à La Maroquinerie (Paris) http://ow.ly/4mRJ4C

Tracklist:
01. Kodama
02. Éclosion
03. Je suis d’ailleurs
04. Untouched
05. Oiseaux de proie
06. Onyx

https://www.facebook.com/alcest.official
http://www.alcest-music.com/