Note du Soilchroniqueur (Nickox) : 8.5 / 10

L’aube est proche,… le long hiver nordique touche à sa fin et seul le bruissement de mes pieds foulant la fine croûte givrée de la neige trouble le silence. Après avoir traversé les forêts blanchies et embrumées au rythme du ballet des aurores boréales, enfin voilà la renaissance. Le torse nu, barbe et cheveux au vent, ne portant qu’un collier de métal, le regard perdu dans l’horizon je contemple la mer agitée. Quand soudain, sur la côte bordée de pics rocailleux, une lueur jaillit à l’horizon, et je pleure devant son indescriptible beauté.

« The Beginning of Times » émerge dans une lueur dorée et énigmatique !

Voilà un peu l’état d’esprit dans lequel on se retrouve lorsque l’on découvre un nouvel album d’Amorphis. On se sent l’âme d’un poète lapon !
Circonspection muette devant la beauté mystique de la nature ? Poésie émanent de la vie sauvage ? Serait-ce là le secret de la longévité d’Amorphis ?

Car nos finlandais commencent à nous contempler de leurs 20 ans d’existence et leur 10ème opus nous parle du commencement des temps… Un album de retour aux sources ? Un album où l’on se repose sur son passé glorieux ? Pas vraiment !

En effet, la recette qui était déjà bonne, a su, comme le bon vin s’affiner au fil du temps. Des phrases musicales à la fois mélancoliques mais qui résonnent comme des hymnes que l’on ressent naturellement. Un soupçon de clavier aux sonorités aériennes et parfois très 70’s, une pincée de guitare folk, un doigt de vocaux énervés savamment mélangés avec la voix d’un triste saltimbanque voyageur et des canons saisissants… Quelle variété d’ingrédients aux effluves et fragrances complémentaires ! Sonorités ici nordiques par là orientales, l’alchimie Amorphe prend forme justement. Certes, la fureur de la jeunesse d’antan est bien moins brute maintenant mais elle s’exprime avec justesse désormais.

Le métal progressif de nos éthérés nordiques est épique, envolé, toujours basé sur les poèmes du conte le KALEVALA. Les soli et lead de guitare sont en apparence simples mais terriblement efficaces.

« Beginning of Times » rétablit le juste équilibre, en conservant ce qui est devenu son identité tout en apportant plus de hargne propre à celle de sa période juvénile. Là où de nombreux groupes de métal mettent en avant de plus en plus de technicité il est difficile de composer quelque chose de simple mais qui sonne et qui donne de l’émotion.

AMORPHIS y parvient. Les titres sont déjà des classiques.

Le voyage cosmique peut continuer jusqu’à la fin des temps…

Ce qu’on aime aussi :
– Les bonnes rythmiques pour headbanger en grognant entre amis
– la variété des sonorités du clavier : son froid des touches glacées d’un piano mélancolique utilisé à bon escient, son atmosphérique, son typique space-rock
– la voix envoûtante de femme (MERMAID, ALL YOU NEED, et SOOTHSAYER) rare chez Amorphis, qui n’est pas sans rappeler les vocalises de TARJA (tiens une autre Finlandaise !).
– Une flûte traversière, une clarinette et un saxophone se sont glissés dans l’album saurez vous les trouver ?

Ce qu’on peut reprocher ou ne pas aimer :
– La construction relativement semblable dans la structure des morceaux… mais c’est un reproche que l’on peut faire à quelques groupes (un exemple : AC/DC, …)
– Peu de prise de risque, on reste dans la lignée de tout ce qui est sorti depuis ELEGY certes avec plus de maturité et un son moderne mais sans une grande innovation révolutionnaire
– L’aspect très pop et simpliste de certains morceaux où l’on a l’impression qu’on ne se foule pas trop… ça doit être l’âge, il faut bien s’aménager des chansons pour se reposer sur scène !

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http://www.myspace.com/amorphis