Les guerres, les attentats, la misère, l’injustice, la pollution, la société qui se désintègre jour par jour, la violence, Cyndie Sander,…
Envie d’un break ? Prise de conscience de la cruauté de ce monde ? Envie de flirter avec le superflue et d’oublier quelques instants ce qui vous attend dehors ?
Posez vous quelques instants, allongez vous, ne pensez à rien, respirez et débutez l’écoute du nouveau rejeton d’Anathema; A peine /Fragile Dreams/ se ferme sur ses dernières notes, ne vous rendez vous pas compte d’une chose ?
Votre corps engourdi, enveloppé par la tendresse et la douceur de cette fine musique, qui joue avec vos tympans, vous tutoie l’oreille, vous berce dans un rêve profond, dont les répétitions presque excessives ne vous dérangeront en aucun cas, car il est la le seul problème de cet album : un peu répétitif sur les bords.
Mais revenons en à nos moutons : Tout le long de la plaquette vous êtes emportés loin au pays des harmonies et des accords sourds, chaque instrument laisse trainer une poudrée ivre d’émotion, quelques sons de violons par ci par la, la guitare acoustique et cette voix, cette voix planante de Lee Douglas. Tout est la pour nous faire passer un moment euphorique, et vous en auriez presque envie de donner une bonne claque aux gratteux qui dégaineraient leur belle et tordue guitare électrique. Tous les morceaux sont bons, certaines pistes comme /Angelica/A natural Disaster/Flying/, soit pour leur originalité, leur émotion dégagée ou un refrain terriblement génial m’ont réellement fait sortir les mots de la bouche « C’est beau ».

Voila ce qui décrirait cet album convenablement, mais pour parler d’un point de vue plus technique nous nous contenterons de signaler la qualité sonore d’Hinsight, la production est parfaite, les musiques sont bien mixées ET remixées. Car oui j’ai bien parlé de cet album comme si Anathema avait toujours fait cette musique. Bien au contraire Hindsight est une sorte de remix d’une sélection de pistes joliment choisies dans leur si belle discographie et refaites en tout points en version semi acoustique, bah oui on m’aura dit « étrange de la part d’un groupe de Doom/Death ». Et ne connaissant pas vraiment le groupe en question je reste bouche bée devant ce statut paradoxal à ma chronique. Mais ce que j’en sais c’est qu’Anathema se veut de plus en plus atmosphérique et calme et on se demande si la serenité de leurs compositions ne finiront pas par prendre le dessus.

Anathema a rangé son âme métalleuse au placard et décide de jouer la carte de l’émotion, et ça s’entend, mélancoliques, planantes, profondes, chacune des perles de cet album/reprise ferait aisément sortir les mots à un poète observant le paysage un soir de dimanche. Néanmoins quelques écoutes sont nécessaires pour bien cerner les morceaux et les différencier.

Pour finir je ne dirais non pas que l’aspect « mollasson » de cet album rendrai le tout « longuet » comparément à ce qu’en dirais d’autres (il faut de tout), mais juste que je trouve ces anglais un peu stupides de sortir un best of remix après plusieurs années sans activité. Mais en observant la qualité on ne peut que les excuser et leur espérer une suite logiquement très bonne.