Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9,5/10

Il était attendu, ce 17e album d’Annihilator ! Déjà parce que la bande à Jeff Waters a su faire monter la sauce : tu penses, un premier single “Psycho ward” début novembre 2019, un second “Armed to the teeth” le mois suivant, puis “Dressed up to evil” juste une semaine avant la sortie de ce “Ballistic, sadistic”, ça avait de quoi faire monter la sauce chez plus d’un fan hardcore du groupe, au point qu’ils devaient avoir les dents du fond qui baignaient… Quelque part, limite, j’en fais partie, de ces personnes innondées bucco-plombairement !

Déjà parce que les trois titres proposés avaient de quoi faire saliver tout le monde : Annihilator, ça reste ce thrash metal alambiqué, toujours de très grande classe, capable de sortir au mieux de l’excellent (“Alice in Hell”, “Never, Neverland”, “Feast”), du très bon (“King for the hill”, “Carnival diablos”, “Waking the fury”, “Annihilator”, “For the demented”), au pire du moyen (“Remains”, “All for you”, “Metal”) mais jamais du mauvais ! En soi, sur plus de trente années d’une carrière plus qu’honorable, c’est quand même un exploit.

L’autre exploit de Jeff Waters, c’est d’avoir été capable, dans un style musical quand même qui ne pousse pas à beaucoup d’originalité, de non seulement se renouveler, mais en plus de continuer à surprendre album après album, tout en restant identifiable dès le premier riff !

En effet, dès les premières notes de “Armed to the teeth”, on nage en terrain connu : redoutablement heavy, riffs de grande classe, son reconnaissable, et chant caractéristique : on est tellement dans la continuité du dernier album en date “For the demented” qu’on a du mal à croire que 26 mois se sont écoulés entre les deux sorties. Mais au fur et à mesure que les titres égrennent, on sent que ce nouvel album a gagné en fluidité et en hargne : les morceaux rapides sont légion. “The attitude”, qui suit “Armed to the teeth”, reste dans la lignée de ce dernier, peut être même en plus speed : le riffing saccadé reprend de plus belle après une intro plus heavy et mélodique. En concert, ça risque de mettre plusieurs nuques à mal !

C’est au troisième titre que les choses s’apaisent un petit peu : “Psycho ward” se la joue Raven-on-thrash, sensation d’autant plus vérifiable que John Gallagher (Raven, pour ceux qui ne suivent pas) vient y pousser quelques choeurs en compagnie de la chanteuse / batteuse et compatriote Kat Shevil Gillham (Lucifer’s Chalice, Thronehammer, Uncoffined, Winds Of Genocide, ex-Blessed Realm, ex-Morstice)

C’est ensuite qu’on se mange un violent “I am warfare”, sans doute l’un des titres les plus intenses du groupe, et le duo semble vouloir rester dans des tempi rapides : en effet, il faudra attendre le neuvième titre et un plus mystérieux “Lip service” avec un passage d’une lourdeur absolue avant que ça s’énerve à nouveau un petit peu.

Evidemment, après sept titres sur neuf aussi fluides que rapides, “Ballistic, sadistic” ne pouvait se terminer que sur une note une nouvelle fois extrêmement rapide : clairement, ce 17e album est sans doute l’un des plus violents qu’Annihilator ait sorti, d’une intensité et d’une technique totalement folles. Bien sûr, la technique de Jeff Waters est toujours impressionnante, ses soli sont toujours à tomber par terre, et toujours d’une justesse impressionnante (ajoutons celui d’Aaron Keay Homma sur « Out with a garbage »)… et mise au service d’une musique pareille, c’est gagnant à coup sûr !

Superbe album !

Tracklist :

1. Armed to the Teeth (4:26)
2. The Attitude (4:02)
3. Psycho Ward (4:39)
4. I Am Warfare (4:46)
5. Out with the Garbage (4:27)
6. Dressed up for Evil (4:41)
7. Riot (3:46)
8. One Wrong Move (4:36)
9. Lip Service (5:49)
10. The End of the Lie (4:16)

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