Note du Soilchroniqueur (Arno): 9/10

Quand on côtoie constamment les sommets de la noirceur tout en évoluant à un haut niveau de brutalité, on a vite fait de tourner en rond. Fort d’un De Principii Evangelikum absolument intouchable, quel que soit le bout par lequel on le prenne, Antaeus poursuit sa quête de l’ultime folie, tel un Randolph Carter à la recherche de Kadath.
Blood Libels ne révolutionne pas le style Antaeus, on y retrouve tout ce qui fait la particularité de la formation : il y a en premier lieu le chant de MkM, davantage mis en avant par une production plus Death Metal. C’est l’âme damnée des compositions, le miroir déformant des horreurs quotidiennes. Il y a ensuite l’obscurité, la mort et le satanisme comme inspiration première. En revanche, on perçoit une évolution dans la façon de composer, peut-être en rapport avec l’important changement de line-up qu’a connu le groupe. Les titres sont moins chaotiques que par le passé, le sang ne gicle plus de centaines de blessures, c’est une grosse hémorragie qui laisse l’auditeur exsangue en quelques minutes. Aussi radical qu’un vieux Marduk ou du Dark Funeral mais avec l’atmosphère morbide qui fait défaut à ces deux formations, Antaeus se veut plus frontal qu’avant. C’est flagrant sur « Colliding In Ashes », doté d’un riff excellent, mais également dans la volonté de proposer des titres plus longs, mieux construits, à l’image de « Words As Weapons » ou de « Blood Libels » qui conclut l’album sur une note d’Industriel ritualiste.
Si l’on ajoute à toutes ces qualités une pochette magnifique, une production impeccable ainsi qu’une inspiration sans faille, Blood Libels, dernier album d’Antaeus à ce jour (le plus abordable aussi me semble-t-il car plus direct), est incontournable.

Myspace : https://myspace.com/antaeusdpe
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Tracklist :
1 : Rot
2 : Cyklik Torture
3 : Controle And Abuse
4 : Colliding In Ashes
5 : Words As Weapons
6 : Here Is Punishment
7 : Gates To The Outside
8 : Blood Libels