Note du Soilchroniqueur (Metalfreak) : 7,5/10

Décidément, la scène batave est particulièrement active en ce moment, et qualitativement performante.
Après Grand Supreme Blood Court du maître Van Drunnen et le monstrueux nouvel album de Sinister, le paysage metal de cette fin d’année prend clairement des teintes orange avec la sortie de ce « Evangelivm Nekromantia » des vétérans de Antropomorphia.
« Vétérans » parce que le groupe existe depuis 1989 mais n’en est qu’à son deuxième album en 14 années, vu que le précédent « Pure » – et sa pochette que je ne saurais trop conseiller de regarder – date de 1998.
Avec le même line up que pour « Pure », Antropomorphia évolue autour du chanteur / guitariste Ferry Damen et de la section rythmique de Flesh Made Sin assurée par Marc Van Stiphout (basse) et Marco Stubbe (Batterie) pour sortir un album de pure death metal old skull qui fleure bon la putréfaction avec son sa basse vrombissante dominante, ses riffs sous accordés, son growl d’outre tombe et son son crasse !
Grosso modo, pour l’originalité, on repassera : le trio nous propose une musique digne de quelques bonnes productions de Bolt Thrower, voire des Dismember, Grave ou Unleashed de la première vague death made in Göteborg.
Rien que l’accroche, lorsqu’on a le CD en main chez notre disquaire favori, donne envie à tout amateur de death putride d’y jeter une oreille : « Almighty return of the Dutchman, 20 years after their debut : a new death metal icon for fans of Bolt Thrower, Bloodbath or Grave ». Et la pochette ? Toute en référence des poncifs de quelques anciennes pochettes du genre, « Scream bloody gore » en tête…
Alors en effet, à la première écoute du CD, on adhère : Antropomorphia nous distille tout l’art d’une musique putride à l’odeur nauséabonde de la chair en putréfaction d’un genre qui appartient à un passé pas si révolu que ça, mais qui fait un bien fou par là où il passe.
De l’intro occulte à souhait avec son ambiance morbide où une voix d’outre tombe déclame son incantation sur une musique lugubre au piano aux premiers riffs de « Nekrophilian mass », on marche en terrain connu : n’attendons pas de surprises tout au long de l’album, le tout est de facture on ne peut plus classique : même l’instrumental final à la basse, calme avec quelques coups de tonnerre, fera penser à l’intro de « Seasons of the dead », premier album de Necrophagia.
Sur ces neuf titres répartis en trois chapitres, « Evangelivm Nekromantia », le mid tempo domine. Quelques riffs thrash disséminés (« The mourned and the macabre », « Psuchagogia », « Nekrosofia »), un peu de taquineries sur la double pédale, quelques passages speed propres à Grave (« Anointment in sin », « Fleisch ») et accélérations brutales un peu partout histoire de ne pas donner dans la redondance et laisser l’auditeur sur ses gardes mais l’ensemble reste homogène et bien compact.

Non, cet album ne sera pas celui de l’année en matière de death metal de l’ancienne école, mais Antropomorphia fait les choses bien ! On regrettera malgré tout une absence totale de solo de guitare, mais l’ensemble de l’album fera passer un bon moment nostalgique aux amateurs de cette scène.

Tracklist :

1. Intro 01:38
2. Nekrophilian Mass 04:36
3. The Mourned and the Macabre 05:21
4. Debauchery in Putrefaction 05:09
5. Anointment by Sin 05:56
6. Fleisch 03:20
7. Impure Desecration 05:15
8. Psuchagogia 05:56
9. Nekrosophia 04:12
10. Evangelivm Nekromantia 04:19

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