Arch Enemy – As the Stages burn ! [live]

Le 6 juin 2017 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


• Alissa White-Gluz : Chant
• Michael Amott : Guitare
• Jeff Loomis : Guitare
• Sharlee D'Angelo : Basse
• Daniel Erlandsson : Batterie

Style:

Sweddeath

Date de sortie:

31 Mars 2017

Label:

Century Media Records

Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 9/10

Arch Enemy sort son troisième album live intitulé As the Stages burn !, en référence au morceau « As the Pages burn » présent sur leur dernier album War eternal paru en 2014 (déjà…)

Bien… Mais Arch Enemy, ce n’est pas un groupe de petits jeunes en fait, vu qu’il existe depuis 1996, soit déjà vingt ans et a déjà pondu dix albums, le onzième étant en pré-production à l’heure actuelle… Et pourtant, s’il est vrai que je ne suis pas depuis longtemps chez SoilChronicles, j’ai toujours eu l’impression d’une réticence à aborder la chronique/critique de ce groupe, fleuron et fer de lance du Sweddeath, pour je ne sais quelle raison – mais j’interprète peut-être… Et bah puisque personne ne s’y colle, bah c’est moi que je vais le faire ! Mieux, même : un live, en général, on choisit grosso modo les meilleurs morceaux. C’est une sorte de best of… Et c’est parti pour une multi-chronique rétroactive d’Arch Enemy et sa discographie !

Comme masse de groupes, celui-ci a eu ses périodes, trois en l’occurrence, et comme masse de groupes, on considère ces périodes en fonction du changement de leader-frontmanfrontwoman pour être exact pour les deux dernières phases d’Arch Enemy, et c’est probablement aussi ce qui a fait le renom du groupe : des frontwomen aux caractéristiques rares et surtout charismatiques. On pourrait s’amuser à comparer les trois lives, chacun marquant une période avec un leader-chanteur (Johan Liiva de 1996 à 2001, période qui s’est plutôt mal terminée, ce qui peut expliquer que l’Arch Enemy actuel ne joue pour ainsi dire plus de morceaux de cette période et qu’il n’y en ait qu’un, « Fields of Desolation » en finale sur ce live As the Stages burn ! ; Angela Gossow de 2001 à 2014, pour anecdote, ladite damoiselle n’était « que » journaliste musicale et a tenté sa chance en envoyant une cassette au groupe ; et Alissa White-Gluz, ex-The Agonist depuis 2014), mais ça n’aurait aucun sens, vu que, si les deux dernières ont des caractéristiques vocales similaires, et même en concordance avec la ligne esthétique que s’étaient fixée les frères Amott dès les débuts du groupe, la musique et sa composition ont radicalement évolué de la première à la deuxième période, de quelque chose de brutal avec un fond mélodique à un ensemble plus radical mais mettant davantage la mélodie en avant. En clair, ce n’est PAS comparable, tout comme ceux qui s’amusent à des comparatifs absurdes entre les deux dernières frontwomen quand elles ont des timbres similaires – il y aura toujours ces guéguerres de « c’était mieux avant » quand un nouveau membre apparait, et ici, sorti de la jeunesse de la panthère nouvelle arrivée, pas franchement grand-chose à rétorquer ou critiquer sur ses capacités et ce n’est pas pour rien que le groupe l’a intronisée sitôt le départ d’Angela Gossow, de son propre gré et pour rester manager du groupe – se fourvoient allègrement sur un mélange de mesquinerie et d’a priori, tout comme ceux à l’arrivée temporaire d’Axl Rose pour la fin de tournée d’AC/DC et qui a su prendre le relais de Brian Johnson sur un ton quasi équivalent.

Pour en revenir à ce live, que ce soit dans les occasions où j’ai vu le groupe IRL avec Angela ou Alissa, on frôlait la perfection, et ce n’étaient pas des dates enregistrées, donc autant dire qu’on attend de même sur les productions officielles, celle-ci ayant été enregistrée au Wacken 2016. Je n’attribue qu’un 9/10 à ce live pour un équilibre de la basse trop en retrait, sauf sur « Under the black Flag » où elle est lourde et massive, et pour cause vu que c’est elle qui lance le morceau. Alissa a bien pris le relais de l’animation qu’Angela envoyait, avec peut-être même plus d’énergie… la fougue de la jeunesse en sus, probablement. Bref pour résumer, c’est un bon live, équilibré au niveau de la setlist mettant en valeur leur dernier opus War eternal mais sans en abuser et en allant piocher dans les tubes du groupe.

Maintenant, on va essayer de s’attaquer aux pistes présentes sur ce live pour revenir dans le temps, sans DeLorean et sans risquer de perturber le continuum espace-temps – faut dire que là, je ne vais pas vous spoiler grand-chose mais c’est une bonne occasion de faire le point sur la carrière de ce groupe devenu un incontournable.

• « Khaos ouverture », « Yesterday is dead and gone », « Bloodstained Cross », « Under black Flags we march », « No Gods, no Masters », extraits de l’album Khaos Legion (31 Mai 2011)

Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 9/10

Je prends certes pêle-mêle l’histoire du groupe en essayant de prendre les morceaux dans l’ordre du live As the Stages burn !. Khaos Legion signe la fin d’une période : le dernier album avec une Angela Gossow toujours plus vindicative et militante, que ce soit dans l’image comme dans ses combats personnels sur la maltraitance animale entre autres. C’est aussi la rupture du binôme fraternel Amott avec le départ de Christopher, qui sera remplacé pendant un moment par Nick Cordle. Si rien ne semblait prévu quand à ces départs, rien d’annoncé officiellement en tous cas, Arch Enemy envoie sa boite-à-tubes, et ce n’est pas pour rien que cinq titres de cet album sont présents sur ce live. Brutal et violent tout en restant mélodique, c’est un cri d’appel et de rassemblement à se mettre sur des barricades. La formule des refrains à punchline d’Arch Enemy n’est plus à éprouver, la structure d’album misant encore davantage sur la mélodie avec deux pistes mettant en avant l’instrumental, les morceaux sont catchy. Autant vous dire que le suiveur assidu du groupe que j’étais déjà avait choppé l’édition collector du skeud, dans un format qui ne rentre pas dans mes foutues étagères formatées, et j’imagine que c’est volontaire de la part du groupe et sa production vu la thématique de l’album. Une grosse tuerie, bien plus efficace et structurée que ne l’ont été les précédents The Root of all Evil (sorti le 28 Septembre 2009, qui a l’excuse d’être une compilation réenregistrée avec le combo de l’époque, donc Angela Gossow au chant, des trois premiers albums que sont Black Earth (12 Décembre 1996 – re-issue le 24 Avril 2007), Stigmata (1er Avril 1998 – re-issue le 25 Mai 2009) et Burning Bridges (21 Mai 1999 – re-issue le 25 Mai 2009) qui était le premier avec Sharlee D’Angelo, encore actuellement au poste de bassiste) et Rise of the Tyrant (24 Septembre 2007) – qui donnera le live Tyrants of the rising Sun enregistré au Japon et que j’avais bien ramé à trouver en DVD à l’époque tellement on trouve tout à la FNAC – bien plus fouillis et collage de riffs, sans être pour autant mauvais, mais avec une désorganisation chaotique (peut-être le duo compositeur avait déjà en tête la trame de Khaos Legion, qui paradoxalement est bien mieux construit).

• « War eternal », « Stolen Life », « You will know my Name », « As the Pages burn », Avalanche », extraits de l’album War eternal (9 Juine 2014)

Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 8.5/10

Le début d’une nouvelle ère, celle du mouvement : Angela a quitté le poste de chanteuse, la tigresse laisse place à la panthère Alissa, Chris (Amott) est remplacé par un autre Chris (Cordle), qui tiendra le temps de cet album avant d’être ensuite remplacé par Jeff Loomis (ex-Nevermore) depuis 2014. Quitte à entrer dans le people et parler de mouvements et de foutoir, autant évoquer l’arrivée d’Alissa qui, si elle s’est bien préparée du coté Arch Enemy a été franchement moins bien perçue du coté The Agonist. Il faut dire que le groupe perdait sa poule aux œufs d’or, vu le calibre vocal de la damoiselle à l’accent du Québec – ce qui je dois l’avouer est un atout en interview de ne même pas avoir à faire de la trado, sauf des termes techniques en patois local quand tu aimerais bien la « cruiser ». C’est d’ailleurs aussi pour ça non que je partais avec un a priori sur sa capacité à remplacer la tigresse Angela, mais surtout j’ai été déçu qu’une nana avec autant de compétences techniques et musicales (tous-terrains allant du lyrique à la pop en passant par le grunt et le growl et franchement, reprendre a cappella « Swan Lake » sur Lullabies for the dormant Mind (23 Février 2009) en faisant un arrangement sur lequel elle chante toutes les pistes, allant d’une tessiture alto à soprano colorature, tout en étant capable également de faire un growl rond et profond et en restant désirable et féminine, j’avoue que j’ai quelque peu craqué en découvrant tous ces atours et la gageure de l’exercice) soit sous-exploitée et limitée à sa facilité dans le growl, moins profond certes que celui d’Angela mais tout aussi brut de décoffrage, reléguée à un rôle de remplaçante quand elle peut bien plus encore – mais bon, l’avenir dira si je me trompe avec l’album à venir, Will to Power, annoncé pour cette année. Autre changement qui a bien moins plu à certains, le fait que l’album soit symphonisé. Ca n’a jamais été un secret, ça se sentait déjà dès Burning Bridges, Les compositeurs d’Arch Enemy ont de grosses influences diverses et variées et principalement dans la musique savante, Baroque et Classique. Rien d’illégitime à affirmer ces influences, qui pour le coup relient davantage Alissa au projet, elle-même arrivant d’un groupe, qui s’il séparait les deux, assumait ses parts de Death et de musique symphonique. Pourtant les morceaux sur War eternal sont à la fois la symbiose des genres et probablement l’annonciation d’une nouvelle ère qui verra le groupe encore innover et proposer du neuf tout en gardant sa patte, car la recette fonctionne toujours, avec des refrains à punchline et tout et tout, et homogène de surcroit, avec des morceaux comme « You will know my Name » très réfléchis mélodiquement et harmoniquement dans les modulations et les contrepoints.

• « Ravenous », extrait de l’album Wages of Sin (2 Avril 2001)

Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 7.5/10

L’album de l’arrivée d’Angela en remplacement de John Liiva. Ça tâtonne à trouver ses marques, à sortir du Death plus brutal issu de l’époque Carcass de Michael Amott, et c’est probablement pour cette raison que si peu de titres de cet album sont joués live, la faute à des morceaux qui cartonnent directement dans un album assez inégal. Mais malgré tout, on entre dans une formule assez inédite : une frontwoman qui growle, certes de manière encore un peu fragile et hésitante mais qui annonce un gros potentiel. Quoiqu’il en soit, c’est déroutant, et ça déroute encore bon nombre de personne se disant : « Mais comment une nana peut faire ça ? » Parce que, oui, n’est pas donné à toute une chacune d’avoir un grain de voix growlé aussi grave et profond que certains mecs peinent à avoir nettement, et garder sa part de féminité au regard du tout venant.

• « My Apocalypse », « Nemesis », extraits de Doomsday Machine (21 Juillet 2005)

Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 9.5/10

Ahhh, mon album fétiche d’Arch Enemy ! J’ai découvert le groupe totalement par hasard en trouvant cet album en édition digipack dans le fourbis des soldes des bacs FNAC, en me disant « Allez, le nom me dit quelque chose, le front artwork a de la gueule, on va tenter et on verra, pour 5 boules, c’est pas non plus la ruine » Et j’ai juste putain de bien fait, parce que ça m’a amené à découvrir toute leur discographie antérieure et à les suivre depuis cette époque. Et pour cause : dès l’ouverture instrumentale « Enter the Machine », j’ai accroché – réminiscence de tas de souvenir personnels et professionnels autour de ce morceau –, et autant vous dire qu’arrivé à l’impitoyable « Nemesis », j’étais déjà en train de repeindre les murs, en tentant vainement de les lessiver sur « Carry the Cross » tout en envoyant une nouvelle salve. LA grosse claque musicale, mais la deuxième a été de découvrir que la « grosse voix qui crie fort » était celle d’une femme, jolie qui plus est… et alors là, j’ai frôlé la syncope… Bref, je ne vais même pas en dire plus : un must have, indiscutablement ! Je suis presque déçu qu’ils en jouent de moins en moins en live, mais il faut bien satisfaire tout le monde ou presque. Mais quand c’est le cas, « je bande » pour citer une copine fan absolue du groupe.

• « Dead Eyes see no Future », « We will rise », extraits de Anthems of Rebellion (25 Aout 2003)

Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 8/10

Sur cet album, le deuxième avec Angela, on sent que le groupe a commencé à trouver ses marques et sait comment exploiter son potentiel. Les prémices de Doomsday Machine sont déjà présentes, les deux morceaux présents dans ce live sont la manifestation de la violence lourde et sourde que contient l’avenir du groupe, tout en développant son aspect mélodique (ne serait-ce que par la présence de claviers, joués par Per Wiberg, bandmate du side project stoner de Michael Amott, Spiritual Beggars, et claviériste d’Opeth jusqu’en 2011). Peut-être est-ce le fait que je l’aie découvert après Doomsday Machine, mais je le trouve moins mélodieux, encore très brutal et manquant de finesse et d’émotion, moins abouti en somme, malgré la présence de trois morceaux instrumentaux qui préparent pour ainsi dire les gros thèmes sur les albums à venir quelques années plus tard.

• « Fields of Desolation », extrait de Black Earth (12 Décembre 1996)

Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 7/10

Pour finir, que ce soit cette multichronique comme le live As the Stages burn !, la présence notable du seul morceau de la première ère d’Arch Enemy, surement un des plus mélodiques de cette période… mais teeellement marqué par Carcass, brutal et sanguinolent en album, mais qui permet aussi rétrospectivement de sentir le vent compositionnel tourner et annoncer du bon. Pourtant, l’envie d’Arch Enemy de créer des hymnes est bien présente : ce titre est un gros thème à chanter en « oh ohhh » de manière évidente, mais répétitif, quoique le morceau le plus mélodique, full instru de l’album, la bonne occasion de faire de la branlette de manche en duo entre frangins. Ceci dit, c’est probablement un des morceaux les plus efficaces pour une fin de concert (tout comme « Intermezzo Liberté » de Rise of the Tyrant qui aurait également bien conclu malgré son titre, mais j’imagine que c’est aussi pour faire plaisir aux fans de la première heure) : le temps d’un dernier « oh ohhh », un salut final et « thank you good night ! »

Si certains considèrent qu’un live est accessoire et dispensable, c’est à mon avis un passage à la fois utile car on apprend énormément d’un groupe en live, par ce qu’il amène, son énergie, sa façon d’organiser une setlist, d’animer – ou pas – son public, d’occuper une scène, mais essentiel pour démontrer qu’on « pèse dans le game » en étant capable de faire aussi bien en album qu’en vrai, sans artifice, « nu » devant son public, et sans entrer dans des idées lubriques à base de « Alissa nue, ça vend du rêve », cet album relève totalement tous ces défis – et je ne parle ici que de la version audio, j’imagine que le DVD doit être encore plus intéressant à plus d’un titre – évitant même l’écueil des longueurs comme le solo de batterie de Daniel Erlandsson qui, s’il est quasi irréprochable, semble être inchangé depuis des années – oui, je parle en connaissance de cause pour les avoir vus plusieurs fois, en DVD et en direct – donc pas forcément méga utile sauf pour émettre un « wah… respect » et éludant les transition comme « Snowbound » (Wages of Sin) ou « We are a godless Entity » (Khaos Legion) pour en faire un live monolithique. Ce live vaut largement le coup d’œil et le coup d’oreille pour le coup.

A écouter, à savourer, à regarder, à admirer, à apprendre…

Tracklist:

1. Khaos Overture (1:34)
2. Yesterday is dead and gone (4:38)
3. War Eternal (4:28)
4. Ravenous (4:04)
5. Stolen Life (2:59)
6. My Apocalypse (6:02)
7. You will know my Name (4:32)
8. Bloodstained Cross (5:36)
9. Under black Flags we march (5:20)
10. As the Pages burn (4:27)
11. Dead Eyes see no Future (4:24)
12. Avalanche (4:44)
13. No Gods, no Masters (4:21)
14. We will rise (5:03)
15. Nemesis (4:03)
16. Fields of Desolation (3:29)

Facebook: https://www.facebook.com/archenemyofficial
Site officiel: http://www.archenemy.net/
Spotify: https://open.spotify.com/artist/0DCw6lHkzh9t7f8Hb4Z0Sx
Youtube: https://www.youtube.com/user/archenemyofficial

Retour en début de page

Laissez un commentaire

M'informer des réponses et commentaires sur cet article.

Markup Controls
Emoticons Smile Grin Sad Surprised Shocked Confused Cool Mad Razz Neutral Wink Lol Red Face Cry Evil Twisted Roll Exclaim Question Idea Arrow Mr Green