Note du SoilChroniqueur (Arno) : 7/10

Il y a parfois des disques qui donnent envie d’écrire plus que d’habitude, ou différemment, pas tant pour parler de musique d’ailleurs que de sujets extra-musicaux. Ainsi, les one-man-bands. Il serait peut-être trop facile de voir dans leur pullulement actuel une manifestation de l’individualisme de notre société mais il semble pourtant évident que la facilité d’accès des outils de productions actuels permet à tout un chacun de se passer de jouer dans un groupe pour exprimer ses idées et développer sa créativité. Plus besoin de négocier, de faire des concessions, le résultat final se doit d’être l’exact reflet des ambitions de l’auteur, de sa vision créatrice. Que les motivations soient un ego surdimensionné ou une misanthropie extrême, cela ne nous regarde pas comme ils le disaient si bien.

Aujourd’hui, c’est le Français d’Ars Moriendi qui nous propose son quatrième album. Les six démos sorties entre 2002 et 2006 laissent à penser qu’Arsonist a payé son tribut à l’Underground et la collaboration avec Archaic Sound semble durable, gage de stabilité mais aussi d’un certain talent.

« Sepelitur Alleluia » a de quoi déconcerter. Black Métal certes, mais surtout Progressif, à l’image d’un « Fléau français » de près de 20 minutes et dont les multiples rebondissements illustrent parfaitement le talent et l’imaginaire débridé du créateur. À la fois ésotérique, atmosphérique et inspirée, la trame Black Métal des cinq compositions sert de support à des développements qui ne sont pas toujours du Métal, une preuve supplémentaire de l’ouverture d’esprit du compositeur. Je dirais même que ce sont les passages les plus traditionnels qui m’ont le moins séduit, préférant largement lorsque les notes s’égarent dans des registres plus rares mais remarquablement interprétés pour un homme seul.

Impossible de savoir si le résultat final serait meilleur joué par un « vrai » groupe mais, sachant le travail et l’investissement que demande la création solo, je ne peux que reconnaître le talent d’Ars Moriendi ainsi que son originalité, la voie choisie n’étant pas la plus simple.
Tracklist :
01 : Sepeliture
02 : Ecce Homo
03 : A la vermine
04 : Je vois des morts
05 : Fléau français

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