Note du SoilChroniqueur (Olivier No Limit) : 8/10

Il y a quelques mois, j’ai eu le plaisir de chroniquer un groupe de death alsacien, Beyond The Void, puis je les ai vus, en compagnie, notamment de Mercyless et Post Mortem, jouer sur scène un death expérimental moderne particulier : un moment agréable, plein de rencontres et de bonnes musiques.
Du coup, en recevant ce « Chronicles » d’Ars Notoria, quelle ne fut pas ma surprise, en apprenant que ce combo alsacien, était, en fait, le fruit du cerveau du français Antoine Grasser, guitariste chez Beyond The Void.
Sur cette galette, il y joue de toutes les guitares et a programmé les plans de batterie.
Pour diversifier son projet solo, il a eu la bonne idée d’inviter différents chanteurs sur chacun des titres qui composent cet album. On y trouve notamment Cyril Cozza de Beyond The Void, Jack Ruetsch de Post Mortem, Vincent Wilquin (Fractal Universe) Gauthier Ressel (Toward The Throne), etc…
Bref, que du « beau linge ».
Cela donne une coloration différente à chacune de ses compositions.

Quant à la musique, on est face à un death technique (ô combien) mâtiné de progressif. Sa musique coule, fluide et tumultueuse, et peut plaire à des fans de death, mais aussi à ceux qui aiment un metal aux contours alambiqués et variés.
Bien que son death soit plein de rage (le growl y est roi), il n’est pas dénuée d’une finesse certaine et d’une variété de nuances. Prenez « Melt », avec ces rythmiques qui vont et viennent comme le flux et le reflux d’une mer démontée, titre sur lequel il pose des parties de guitares assez proches du rock progressif, mais développées en mode death.
Une façon de jouer que l’on retrouve tout au long de cette galette. Beaucoup de notes qui défilent sous ses doigts agiles, que les tempos soient heurtés (“Wide Open”), chaloupés et pleins de soubresauts (« Save the Book »), son jeu reste inventif, véloce et ici, « l’abus de notes » colle à sa musique et passe comme une lettre à la poste.

Son metal mort peut être « lumineux » ou sombre et anxiogène (“Compel”, “King’s Crow”), complexe mais perméable à pas mal d’oreilles.
Bref, le genre de metal qui fait dire que ce monsieur en a sous le capot. De plus, il est important de préciser que l’on n’est pas dans le démonstratif, genre « t’as vu comme je joue bien », car son univers auditif est vecteur d’émotions.
Voilà un album qui fait dire aux détracteurs du metal, que le death peut être d’un haut niveau ; vous voilà prévenus !

Tracklist :

1. Headspit (feat. Gauthier Ressel) (3:42)
2. Save the Book (feat. Cyril Cozza) (3:46)
3. Ashes (feat. Olivier Albalat) (4:00 )
4. Compel (feat. Christophe Rémy) (4:10)
5. King’s Crow (feat. Florian Lagoutte, Arthur Heim et Vince Wilquin) (5:20)
6. Triggered (feat. Michaël Crass Da Silva) (4:20)
7. Obey (feat. Adrien Déquesnes) (3:48)
8. Melt (feat. Antoine Bieber et Jack Ruetsch) (3:08)
9. Wide Open (feat. Loïc Mulheim) (4:22)

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