Line-up sur cet Album
- Marko Lehtinen - Batterie, Guitares, Didgeridoo sur « Collide »
- Witch N - Chant, Basse, Guitares
Style:
Black / Doom / Sludge metalDate de sortie:
18 mai 2015Label:
Czar Of Crickets ProductionsNote du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10
Ashtar est un duo Suisse, mixte, uni tant dans la vie (mari et femme) que dans la musique.
La chose ne serait pas si surprenante en soi si ce n’est que le couple officie dans un Black / Doom totalement mélancolique avec des relents sludge bien assumés !
Clairement, pour le coup, on ne peut pas les surnommer ‘les Peter & Sloane de l’extrême’ : autant ces derniers font encore fureur sur Bides & Musiques voire sur Rires et Chansons, autant Ashtar ne pousse pas au fou rire, loin de là !
Six titres, trois quarts d’heures de musiques, une musique épurée au possible, les deux artistes se partagent les instruments : guitares, batterie et didgeriddo (sur « Collide ») pour lui ; basse, guitares et chant pour elle.
Et le chant de la dame évoque assez bien celui de la regrettée Tristessa d’Astarte !
Enregistré à l’Osa Crypt (Greifensee, Suisse) par Mäthe Imboden, puis mixé et masterisé par Greg Chandler (Esoteric, Lychgate…) au Priory Recording Studios (Birmingham), « Ilmasaari » propose un son parfait pour le style proposé, magnifiant la lourdeur du doom et la puissance du sludge que l’album propose.
L’album débute par un riff bien doom comme il faut avec l’intitulé du morceau chuchoté en voix féminine.
Véritable invitation à un voyage aussi mélancolique qu’ésotérique, « Des siècles qui éternellement séparent le corps mortel de mon âme » est la parfaite introduction pour un album, certes difficile d’accès, mais d’une richesse incroyable pour peu qu’on accepte de s’y perdre pendant quelques écoutes simultanées.
Si le chant n’était pas définitivement ancré dans le black, l’ensemble serait un excellent album de doom traditionnel tant l’ambiance Sabbathienne reste prédominante. Mais il y a ces petits je-ne-sais-quoi qui donnent ce petit truc en plus, faisant passer « Ilmasaari » du statut de bon album à celui d’excellent et particulièrement intéressant !
Non qu’Ashtar regorge d’inventivité tout azimut : l’ensemble est relativement classique, mais la combinaison de toutes ces petites choses déjà connues donne un tout indissociable et pour le moins réussi.
Les répétitions lancinantes du même riff à l’infini sur « She was a witch », sur lequel viennent tour à tour se greffer quelques petites nuances, renforce notre envie d’en savoir plus au fur et à mesure que le morceau se prolonge.
Les rythmes restent lents tout le long, seules les guitares donnent l’impression de vouloir extérioriser une sorte de rage pour ne finalement que la contenir dans une forme de mélancolie jouissive pour l’auditeur.
« Celestial », tout au long de ses douze minutes au compteur, nous donne une première grosse claque derrière les oreilles.
Encore une fois, ces lancinances sont légion : riff principal répété à l’envi, avec toujours cette faculté à rajouter une petite nuance de temps en temps histoire de ne pas trouver l’ensemble redondant ni rébarbatif : c’est au bout de presque quatre minutes que le chant – presque placé de façon suffoqué –, à peine audible et impalpable, vient doucement se poser sur ces lignes musicales.
Au bout de cinq minutes vient un break, acoustique, très calme, sorte de rayon de soleil transperçant d’opaques ténèbres pour aboutir à un passage instrumental d’une grande beauté, répétitif à nouveau mais qui passe comme une lettre à la poste. Le retour du chant se fera à nouveau vers la dixième minute.
Indiscutablement le morceau qui pousse à acheter l’album.
« Moons » n’est pas en reste : plus black / doom que ce qui a précédé, le morceau est également extrêmement lourd et se rapproche limite du funeral doom tellement le chant se veut beaucoup plus profond – gardant toujours ce côté black dans son approche – pendant les deux premières minutes.
Ensuite, le morceau augmente légèrement en tempo avant de s’alourdir à nouveau pour revenir sur le premier thème ! Sorte de Bathory version doom, « Moons » poussera l’auditeur dans ses derniers retranchements de par son extrême lourdeur et son côté particulièrement glauque !
« These nights will shine on », plus rapide (voire speed) propose un chant masculin posé lors de son intro avant que Witch N reprenne son rôle sur des rythmiques rapides par rapport à ce qui a été proposé jusqu’alors, nous montrant une nouvelle facette de la musique d’Ashtar nous confirmant que même dans les passages (très) rapides, le groupe est crédible.
Et puis vient un break, à la basse, très calme, annonçant un retour au doom lors d’une partie instrumentale s’étirant à nouveau sur quelques minutes et un nombre certains de répétitions du même thème pour nous amener à un final pour le moins grandiose !
« Collide » finit en beauté cet album : intro au didgeridoo et violon, mélancolique à souhait, sur lesquels vient se greffer une guitare acoustique. Avec cette intro world music proche de Dead Can Dance, le morceau retourne dans un doom mélancolique avec toujours ce chant black et quelques instruments traditionnels pour un léger côté folk apportant de la couleur à l’ensemble.
Encore une fois, le duo s’enfonce dans des longues plages instrumentales lancinantes sans ne jamais lasser l’auditeur !
On l’aura compris, « Ilmasaari » est une œuvre profonde, ambitieuse et difficile d’accès mais d’une beauté intrinsèque bien réelle.
Un album fortement conseillé !
Tracklist :
1. Des siècles qui éternellement séparent le corps mortel de mon âme
2. She Was a Witch
3. Celestial
4. Moons
5. These Nights Will Shine On
6. Collide
BandCamp : http://ashtar1.bandcamp.com/album/ilmasaari
Facebook : https://www.facebook.com/ashtarband
Youtube : https://www.youtube.com/channel/UCdaQW6PbS9fa7Y48Vz9SIQw
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