Avec le temps, on va finir par le savoir : tonton Metalfreak est un vieux con fan de la frange old school du métal. On ne se refait pas, on a du mal à brûler un genre qu’on a adoré durant tant d’années, surtout lors de l’adolescence. La quarantaine approchant, c’est lors de mes années bahut que j’ai entendu pour la première fois, avec les deux premiers Pestilence, la voix rauque si caractéristique de Martin Van Drunnen, ce vocaliste qui est pour moi, avec Tardy et Willets, un des plus formidables timbres du death metal.

Inutile de dire que j’ai particulièrement apprécié de revoir ce personnage dans Asphyx, groupe qu’il avait quitté aprés « last one on Earth » de 1992.

Que dire de ce « Death… the brutal way » ? Déjà, le retour de Pestilence m’avait laissé sur ma faim : « Resurrection macabre » est un bon album mais le chanteur, tout Mameli qu’il est, ne vaudra jamais un Van Drunnen, impérial avec son (autre) groupe Hail Of Bullets. D’entrée, on se prend la voix de Van Drunnen de face sans la moindre note introductive, tel un pain dans la tronche : titre bien rentre-dedans pour une brutale entrée en matière, comme pour prévenir que si le groupe est de retour, c’est bien par la manière forte qu’il compte nous le faire savoir et ce, dès la première seconde.

Durant tout l’album, « Death… » parvient à combiner l’esprit crade et poisseux du death old school du début des nineties avec une production actuelle, ce qui n’est pas un mince exploit. Basse vrombissante, batterie classique sans le moindre trig ni blast, et ces guitares lourdes, poisseuse et suffocantes comme ‘dans l’temps’, nous asphyx-iant lors des passages les plus lourds qui alternent avec d’autres bien plus intenses.

Bref, presque 50 minutes pendant lesquelles on se prend à un trip brutalement nostalgique, avec des morceaux très rapides (le titre éponyme, « the herald »…), d’autres plus lents (« Bloodswamp »…), voire doom, avec une accélération très brutale en plein milieu…

A noter un petit clin d’œil à « last one on Earth » avec le titre « Asphyx II (they died as they marched) » fort sympathique, preuve que le death metal old school est en plein revival, pour le plus grand plaisir des fans, les plus anciens comme moi, et les plus jeunes, ceux qui n’ont pas découvert le métal la semaine dernière en écoutant le dernier Tokio Hotel.

Asphyx, avec « Death… the brutal way » a repris là où le groupe s’était arrêté après le départ de Van Drunnen, on n’a même pas l’impression que 17 ans se sont écoulés depuis « Last one on Earth » ; on n’a pas non plus l’impression que cinq albums étaient sortis sans lui entre 1994 et 2000.

Du grand art.

Un de mes albums de l’année…

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