Asphyx – Deathhammer (2012)

Le 14 mars 2012 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


Martin Van Drunen – Chant
Alwin Zuur – Basse
Paul Baayens – Guitares
Bob Bagehus – Batterie

Style:

Death metal

Date de sortie:

27 février 2012

Label:

Century media

Note du Soilchroniqueur (Metalfreak) : 9/10

 

Le « Malleus Maleficarum » n’est pas seulement le titre du premier album de Pestilence sur lequel Martin Van Drunnen officiait au chant mais est aussi et surtout le « Witchhammer » ou « Marteau des sorcières », un traité des dominicains allemands Kramer et Sprenger publié fin du quinzième siècle qui a servi de bréviaire aux chasseurs de sorcières pendant bien deux siècles et a été le point de départ de ce qu’on a surnommé le « burning times », envoyant au bûcher un peu tout et n’importe quoi pour peu qu’il y eût un vague soupçon de sorcellerie ou de satanisme de la part de pseudos épurateurs un peu trop près des bondieuseries de l’époque.
Il semblerait qu’Asphyx parte, avec ce nouvel album intitulé « Deathhammer », à la chasse à tous ceux qui commettront toute déviance à ce qui semble être pour eux LE death metal. Et force est de constater qu’en dix chapitres (plus deux bonus), les quatre néerlandais vont y parvenir sans peine.

Que ce soit avec Hail Of Bullets ou avec Asphyx, la perspective de se mettre une heure de hurlements de cette voix typiquement death a tout pour donner lieu à un ravissement spectaculaire.
Au risque de paraître redondant, répétitif ou de passer pour l’Alzheimer de la chronique metal, Martin Van Drunnen est pour moi THE voice of death metal, à l’instar d’un Karl Willets (Bolt Thrower) ou John Tardy (Obituary) et l’arrivée d’une nouvelle offrande du maître batave, que ce soit avec Hail Of Bullets ou ici avec Asphyx, est accueillie comme le Messie par votre serviteur.
Deuxième album depuis la reformation, ce « Deathhammer » non seulement reprend les hostilités là où l’excellent « Death… the brutal way » les avait laissées mais va encore plus loin dans l’exploration d’un death metal, old school à souhait, cherchant au plus profond la putridité d’ambiances glauques et morbides à souhait à grand renforts de riffs tantôt speed, tantôt oppressant, souvent crasseux, où l’excellence côtoie la putridité la plus dégoulinante.
Un album d’Asphyx laisse peu la place à la surprise : on sait d’entrée à quoi s’attendre. A quelques nuances près, la recette reste la même que celle proposée depuis un « The rack » qui date déjà de 1991. Ceux qui avaient aimé le vocaliste sur « Malleus Maleficarum », premier album de Pestilence (1988) , continueront à l’adorer sur « Deathhammer » : d’entrée, sans riff introductif, « Into the timewaste » envoie du bois et Van Drunnen pousse sa gueulante dès la première seconde ; s’ensuit un intense « Deathhammer » terrifiant de violence contenue et de hargne jouissive qui fera à n’en pas douter mouche à chaque passage en concert, comme d’autres titres aux tempo rapide comme « Of days when blades turned blunt », « « Reign of the brute », « The flood » ou « Vespa Crabro ».
La recette ultra efficace, à savoir l’alternance de passages speedés et de moments doom on ne peut plus oppressants, s’avère toujours redoutable, à l’instar de titres tels l’énorme « Minefield », « Der Landser », « As the magma mammoth rises » ou le terrifiant « We doom you to death » qui feront mouche à chaque écoute… ou à chaque passage live.
Van Drunnen le dit lui-même en interview : il voulait créer avec Asphyx le compromis entre Black Sabbath et Hellhammer après avoir écouté un groupe comme Winter. Et à l’image d’un Autopsy en moins « gore metal », Asphyx réussit une fois de plus à varier les ambiances doom d’un Candlemass ou brutales qu’on retrouve dans Hail Of Bullets au sein d’un même titre, comme pour plonger l’auditeur dans une foultitude de sensations contradictoires oscillant entre le suffocant, l’oppressant et la jouissance jubilatoire.
A l’image cependant d’un « Reign of the brute », la bande à Drunnen se risque à un petit écart dans des sentiers plus punk voire crust, un peu à la manière d’un Discharge venant à s’acoquiner avec Asphyx : crade, cru, urgent, malsain, putride à souhait. C’est d’ailleurs le sentiment général qui point à l’écoute de « Deathhammer » par rapport à « Death… the brutal way » : à savoir un retour à l’urgence, à un côté direct, punkisant tout en conservant cet aspect sale, crasse et morbide.

Le tout produit par le tant indécrottable qu’indétrônable maître es-brutalité Dan Swanö, « Deathhammer » aura sa place en fin d’année sur le podium des meilleurs albums de death metal de l’année, à n’en pas douter.

Avec « Deathhammer », Asphyx est venu donner une véritable leçon de death metal. Qui sera le prochain maître en la matière à nous remettre la misère ? Unleashed ? Bolt Thrower ? Grave ? On vous attend, les mecs, z’allez quand même pas vous laisser faire, si ? (rire sadique)

Jouissif !!!

(Bientôt en ligne, une interview du guitariste Paul Baayens)

 

Tracklist :

01 Into the timewastes
02 Deathhammer
03 Minefield
04 Of days when blades turned blunt
05 Der Landser
06 Reign of the brute
07 The flood
08 We doom you to death
09 Vespa Crabro
10 As the magma mammoth rises
11 Death the brutal way (7” version 2008)
12 Os Abysmi vel death (Celtic Frost cover, 7” 2008)

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