Note du SoilChroniqueur (Antirouille) : 7/10

J’aime les splits. Quand on en a sur la liste mensuelle des albums, c’est avec rapidité et égoïsme qu’ils finissent entre mes mains. Des groupes différents, des univers proches c’est mieux, mais tout de même différents, tout plein de titres à se mettre entre les oreilles, un split c’est formidable.

Deux groupes pour celui-ci, classique, j’ouvre le fichier et…what the fuck ! Deux titres ? 9minutes 43 secondes ! Là où plus d’un aurait dit : ”Je ne vais pas me casser le fion, dépenser de l’énergie et du temps pour deux titres « , chez Soil Chronicles nous n’avons pas cette politique. Derrière ces deux titres il y a des hommes, des musiciens, qui ont passé des heures en écriture, qui ont parfois passé des nuits blanches à modifier un riff, revenir encore dessus et le modifier une dernière fois. Il y a eu les sessions d’enregistrement, certainement pas qu’une prise aura été nécessaire… Bref, ces deux titres ont une histoire, rendons leur hommage.

Cet EP deux titres sort en vinyle rouge, en édition limité à 300 copies et c’est Seed of Doom Records qui signe le bébé.

Astriferous et Bloodsoaked Necrovoid sont deux formations du Costa Rica formées la même année, en 2018. La première a à son actif deux démos et un EP, la deuxième, trois démos, une compilation, un premier split guère plus long que celui-ci (trois titres) avec Ratlord et un album, Expelled into the Unknown Depths of the Unfathomable paru en 2020.

Le point commun entre les deux groupes ? Le death metal et deux musiciens : Jose Maria Arrea à la batterie et Federico Gutierrez à la guitare.

Astriferous nous propose ici un titre purement death metal old school. Un death malsain, sombre et suffocant. Imagine-toi prendre un 45 tours d’Obituary époque « Slowly We Rot« , le ralentir en 33 et tu as l’essence du titre. Le son merdique en plus car, avouons-le, niveau boue, on n’est pas trop mal. La basse vrombit et noie un peu le tout, masquant des riffs angoissants et reléguant la batterie loin, très loin en arrière-plan. Tout devient plus clair quand celle-ci s’arrête. Bon, ce titre n’invente rien, ne créé rien mais c’est bien joué.

Bloodsoaked Necrovoid, comme la formation précédente, semble jouer dans un tunnel. Le son n’est pas extra du tout mais pour le registre, ça passe (tout juste). On est ici dans un doom death bien exécuté, sombre, funeste malgré le fait qu’on ne soit pas dans une lenteur maladive. Ça s’excite même en mi-parcours sur fond de tchouca-tchouca à la batterie avant de retomber dans la léthargie du début. La voix est plaintive, les growls puent la douleur, t’entrainent dans une mélancolie qui aura du mal à te quitter.

Les deux formations nous proposent un bon jeu, sans prise de risque, certes, mais bien exécuté et le son reste la grosse faiblesse des deux titres. Dommage.

Pas de grande révolution avec ce split, Astriferous et Bloodsoaked Necrovoid ne vont pas refaire le monde avec « Dweller on the Threshold » et « Encased Emanations of Scourging Suffering ». Tu peux te laisser tenter par le vinyle rouge à 8€, mais grouille-toi, il n’en reste déjà plus beaucoup.

Tracklist :

Side A
Astriferous – Dweller on the Threshold (04:05)

Side B
Bloodsoaked Necrovoid – Encased Emanations of Scourging Suffering (05:38 )

Astriferous
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Bloodsoaked Necrovoid
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