Note du Soilchroniqueur (Fredo) : 10/10

Bien voilà. Mes enceintes finissent de cracher les dernières notes de « When We Are Wolves », et moi, je viens de prendre une sacrée baffe. Une qui laisse des traces. Ce premier album des franciliens d’Asylum Pyre, je vous promets qu’il n’est pas prêt de quitter ma platine, mon auto radio, mon réveil matin, ou généralement, tout appareil en ma possession capable d’avaler un CD. Un album qui finira dans mon top 5 de cette année. Alors, comment se fait il que le Fredo soit si émoustillé et qu’il colle sans hésiter la note ultime à cette œuvre ?

Qu’on soit chroniqueur professionnel ou amateur, on se doit de décrire, de décortiquer, d’analyser ce qu’on écoute, afin de guider nos lecteurs vers l’acquisition ou non d’un disque. Franchement, avec ce petit texte sur « Natural Instinct? », j’espère pouvoir trouver les mots pour vous pousser à pénétrer dans l’univers de ce groupe qui a un petit quelque chose de … magique. Et de rare. Rare comme cette complicité entre Carole et Johann qui se partagent les vocaux très harmonieusement. Carole est très à l’aise dans un chant lyrique et théâtral avec quelques belles montées dans les octaves qui rappellent une certaine diva finlandaise (« Love Ecstasy », « Taken Away to the Asylum »…). Mais elle sait aussi manier un registre plus rock comme sur l’excellent « Laughing With the Stars » où elle fait penser à Chrissie Hynde des Pretenders, sait se faire plus caressante sur « Don’t Waste It », agressive sur certains passages de l’échevelé « Love Ecstasy ». Quant à Johann, il sait passer d’une voix claire et grave comme sur l’éponyme « The Asylum Pyre », à la tessiture baryton aux grunts les plus sévères (« Coral’s Riff (Now Hell) »). Et l’harmonie entre ces deux là sert de tremplin pour faire décoller les compositions, véritable patchwork d’éléments lyriques, mais aussi speed, progressifs, épiques… tant est si bien que bien malin est celui qui arrivera à coller une petite étiquette sur cette musique. Une petite mention spéciale tout de même à « Different Sides, Same Thoughts », pavé de 11 minutes durant lequel éclabousse toute la classe du groupe. Des vocaux variés certes, mais aussi des parties musicales de toute grâce, des guitares aériennes que n’aurait pas rejeté Steve Rothery (Marillion), des claviers très présents sans être pompeux et envahissants, une structure à tiroir qui tient l’auditeur en haleine jusqu’à la fin. Les plus énervés d’entre nous se délecteront des petits brûlots que sont « Coral’s Riff (Now Hell) » et « Jester of the Power » (malgré un break malicieux à la fin du titre) au rythme plus soutenu. L’album se termine par le théâtral « When We Are Wolves », issu de la dernière démo du groupe.

Et pour parfaire le tout, un son très correct « fait à la maison », un artwork soigné, motif original et belles couleurs, et vous comprendrez pourquoi pour la première fois de cette année 2009, j’octroie la note maximale à un album. Ce disque est une véritable bouffée d’oxygène. Une œuvre qui ne doit pas être occultées par les sorties des poids lourds du « métal à chanteuse » (Epica, Whyzdom ou Youtangor qui ont sorti leur album récemment.) Et qui mériterait-elle aussi de pouvoir profiter d’une distribution plus professionnelle. Labels, distributeurs, tourneurs, le talent est là, et n’attend que vous …

Sur ces bonnes paroles, je vous laisse, et m’en vais rire avec les étoiles…

Myspace: http://www.myspace.com/asylumpyre