Line-up sur cet Album
- Chaos Heidi : Chant
- Johann Cadot : Guitares, chant
- Didier Chesneau : Guitare solo
- Hervé Schiltz : Guitare
- Olivier Louis-Servais: Basse
- Vincent Kreyder : Batterie
- Armendar : Claviers
Style:
Heavy Metal ProgressifDate de sortie:
23 octobreLabel:
Massacre RecordsNote du SoilChroniqueur (Wilhelm von Graffenberg) : 7/10
« Mais au fond quelle différence y a t il entre le bon et le mauvais chasseur ? », question de fort bon aloi que se posaient les Inconnus il y a quelques années déjà, avec une mouture pour le bon et le mauvais guitariste par la suite. On ne va pas se poser la question sous cet angle mais davantage sous celui de « y a-t-il un bon ou un mauvais chanteur quand on est dans un style musical ? » En fait, ça peut être pas mal d’avoir un interprète vocal adapté à ce qu’on joue ou veut faire passer musicalement et, le cas présent, je ne remettrai aucunement en question les capacités vocales dudit interprète… Mais quand on fait du metal à chanteuse, on se dit que l’élément fort du groupe, le plus repérable, la trademark, celui qu’on va repérer en premier et retenir comme tel, ça doit être la chanteuse, et tant qu’à faire vaut mieux que ça soit le meilleur élément… Petit problème, chez Asylum Pyre qui nous propose son nouvel album Spirited away, c’est la chanteuse…
La production est correcte, on est dans du metal mélodique de qualité honorable (même si je trouve le son de guitare un peu faiblard, ou qui manque de rondeur et de sustain), qui va piocher un peu dans tous les styles selon le morceau, pas de redondance à proprement parler sans pour autant être l’album du siècle dans la créativité… Un LP sympa à écouter en somme, suffisamment entrainant pour s’y laisser prendre et fredonner en tapotant sur son volant, et dont un des extraits, « Only your Soul », a reçu les honneurs d’un clip crowdfundé. Spirited away semble tirer son titre de la version US du « Voyage de Chihiro » de Hayao Miyazaki (eu égard à la nette référence dans la 5ème piste de l’album) et son inspiration de la trame de ce japanime… mais n’est pas Joe Hisaichi qui veut.
Alors certes, vous me direz « oui mais attends, ça change de la sempiternelle soprano qui veut faire du lyrique (quand elle y arrive bien) et sans calquer Tarja »… Oui… En effet, si on va chercher Warlock pour parler du passé ou Halestorm pour parler du présent, ça matche… Mais quand on ressort de l’écoute de cet album, dont les compos sont plaisantes et diversifiées, on retient surtout qu’on a été agacé par la chanteuse. Son timbre n’est pas inintéressant, la demoiselle a du coffre (sur « Only your Soul »), de la technique, c’est indéniable… Mais elle a aussi et surtout la fâcheuse tendance à faire des effets de voix totalement futiles. Alors assurément, ça forge une identité de groupe… mais ce qui en découle malgré la puissance de certains morceaux, c’est ce coté pop de la chanteuse qui fait des ports de voix et essaye d’envoyer plus de volume que ses voisines pendant un télé-crochet, genre « regarde, pétasse, moi j’ai de la voix ! » Et hélas, plus l’album avance plus on a l’impression de tomber dans de la pop, pire d’y avoir atterri avec le tout dernier morceau intitulé « Fly » (gâchis que cette piste qui sert de finale et aurait pu (dû ?) rester instrumentale piano/clavier et y offrir tout son lyrisme).
L’entrée en matière est assez sobre, cette première piste « Second Shadow » est digne d’un radio edit, mid tempo sympathique mais pas transcendant, avec son intro de piano avec speeches, son solo à la wah-wah, quand s’enchaine « The silence of your Dreams » déjà plus musclé (mais moins radio edit car plus varié). Ce deuxième morceau est plus intéressant même s’il sonne un peu patchwork, mais la voix growlée et l’autre hurlée manquent de maitrise – comme quoi, je parlais de voix à revoir – et sonne « faux » (si tant est qu’on puisse dire faux pour ce type de technique vocale). « Only your Soul » a ceci d’intéressant que quand Chaos Heidi pousse sa voix et donne du coffre, elle évite l’écueil, au moins quelques instants, de ces coups de glotte agaçants… et j’en reviens au point de départ : ce morceau est surement un des plus intéressants musicalement de l’album, mais les « go ! » qui sonnent creux et les ports de voix mal maitrisés, ou disgracieux, ou inappropriés (rayer la mention qui vous parait inutile) viennent gâcher l’ensemble (surtout la montée en puissance qui mène à l’outro) et sonnent limite groupe amateur (d’autant plus décevant quand on voit le pédigrée des membres du groupe).
« Unplug my Brain » souffre des mêmes défauts précédemment cités : une compo sympathique, qui flirte avec pas mal de styles différents sans vraiment quitter sa base initiale de metal mélodique (et la voix pas toujours juste). Le morceau éponyme à l’album, qui est un mid tempo, n’est pas déplaisant, peut-être le plus réussi de l’album pour le coup mais souffre d’une nette absence de montée en pression, probablement due au son des grattes qui est assez étouffé sur tout l’opus. « Soulburst », probablement le morceau le plus fouillé de l’album, plus narratif que les autres, varie un peu avec sa teinte black metal mais cette fois l’anicroche va davantage dans les voix masculines, les parties voix féminines étant avant tout harmonisées (et pas toujours super juste, une fois encore)…
Je vais épiloguer les pistes suivantes afin d’éviter de chercher la petite bête (ou le petit kemono) sur chacune, d’autant que l’album n’est pas déplaisant à écouter dans sa globalité et que son défaut majeur a déjà été évoqué (en faisant fi des petits trucs peu décelables, du genre micro-décalages). Des tas d’idées intéressantes, de riffs efficaces, de soli qui ne jurent pas que par la surenchère de technique (ceux de Didier Chesneau, ex-Headline ?… pas un inconnu, contrairement à ceux cités en introduction de cette chronique), mais un sentiment d’inabouti au final.
A écouter après avoir visionné une énième fois (et avec plaisir) Sen to Chihiro no kamikakushi et sa BO monumentale d’émotion en prenant un thé avec Yubaba, non pour comparer, mais chercher si l’esprit metalleux de l’auditeur s’y retrouve dans cette réinterprétation sonore de l’œuvre de Miyazaki.
Tracklist :
1. Second Shadow (4:19)
2. The Silence of Dreams (4:22)
3. Only your Soul (3:53)
4. Unplug my Brain (3:59)
5. In Hayao‘s Arms (0:51)
6. Spirited Away (3:49)
7. The white Room (4:59)
8. Soulburst (7:48)
9. At my Door (4:12)
10. Shivers (4:12)
11. Instants in Time (4:24)
12. Remembering (0:22)
13. Fly (3:17)
Site officiel : http://www.asylumpyre.com/
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