Note du Soilchroniqueur (Arno): 8,5/10

 
Ataraxie : quiétude absolue de l’âme, idéal du sage selon l’épicurisme et le stoïcisme.
Anhédonie : perte de la capacité à ressentir des émotions positives.
Vous la sentez arriver la musique des joyeux lurons ? Vous le percevez bien ce désespoir total et éternel qui habite le quatuor ? Si Slow Transcending Agony avait ouvert les portes d’un Funeral Doom écrasant, Anhédonie plante la tente et installe Ataraxie comme une formation qui compte. Toujours aussi pesant, l’inspiration abyssale qui traverse le disque parvient néanmoins à faire évoluer le style hyper codifié, notamment en renforçant les parties Death Métal et en plaçant de belles accélérations (ce n’est pas encore du blast), salutaires pour des compositions d’au minimum quinze minutes.
La force d’Ataraxie est de parvenir à captiver l’auditeur de bout en bout sans faire appel à des béquilles du type plages atmosphériques au clavier ou introductions à rallonge. Il n’y a pas un seul arrangement visant à rallonger inutilement les morceaux, c’est du brut, du pur, du lourd. Du très lourd. À l’écoute d’Anhédonie, on a le cerveau d’un haricot vert dans le corps d’un centenaire. On est littéralement écrasé, anéanti par la puissance de la dépression. Aucune lumière, aucune rédemption, l’auditeur reste à patauger dans la morbidité absolue.
N’est-ce pas trop ? N’est-on pas dans la surenchère ? Vous êtes seuls juges. Mais me concernant, c’est un tel plaisir que d’écouter un disque qui rendrait un pinson suicidaire que le jusqu’auboutisme d’Ataraxie est une bénédiction. Cela me fait mal de le citer mais noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir.

Tracklist :
1 : Origin
2 : Silence Of Death
3 : Walking Through The Land Of Falsity
4 : Anhédonie
5 : Avide de sens