Line-up sur cet Album
M Shadows : Chant Zacky Vengeance : Guitare Synyster Gates : Guitare Johnny Christ : Basse Mike Portnoy : Batterie
Style:
Metal mélodiqueDate de sortie:
Septembre 2010Label:
RoadRunner RecordsNote du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 8,5 / 10
R.I.P James Owen Sullivan, aka The Reverend Tholomew Plague, 28 décembre 2009.
Il existe des événements tragiques marquant aux fers rouges une époque, voir une vie, et sur lesquels on ne peut indubitablement pas faire l’impasse en optant pour le silence. Le décès dans de troubles circonstances du talentueux batteur d’Avenged Sevenfold est un de ces faits saillants et douloureux ayant inexorablement dans la planète Metal une dualité d’effets opposée sur les combos la trustant et en assurant diversité et richesse. Certains groupes ne s’en remettent jamais et végètent ou disparaissent, quand à contrario d’autres trouvent dans ce triste état de désolation une nouvelle source d’inspiration et de motivation. Une constante demeure cependant dans la musicalité alors déployée, qui veut que l’album de retour après le deuil soit viscéralement empreint de noirceur, marbré de tristesse et nacré de nostalgie. Le premier exemple venant irrémédiablement en vos méninges sera le « Back In Black » de qui vous savez et pondu après la disparition du légendaire Bon Scott, soit. Mais en extraire cet unique opus serait inévitablement exhaustif tant pléthores sont les offrandes entrant dans ce cas de figure. « Nightmare » en fera partie. Indubitablement.
Essayer pour un combo de combler le vide de la disparition d’un membre fondateur -omniprésent, compositeur et co-leader- après dix ans de carrière, quatre albums marquants et une notoriété planétaire, engendrait donc un sacré défi. Qu’ils relevèrent tout simplement et judicieusement en se tournant vers le maître adulé et véritable « Mentor ès Drums » du défunt Reverend, l’emblématique Mike Portnoy du peu connu Dream Theater. Démarche porteuse s’il en est vous en conviendrez, puisque devant obligatoirement entrainer dans son sillon un peuple de Progueux curieux. Car entre l’opération des cordes vocales du sieur Sanders d’une part, et surtout de l’autre l’étiquette de créateurs de la New Wave Of American of Heavy Metal dont on les a affublé, l’héritage paraissait un tant soi peu lourd et difficile à porter. Mais bon, déjà, du coté des vocalises de M Shadows, n’ayez pas de soucis, la prestation est de haute tenue et sans faiblesse. Quant à l’autre et ce sempiternel besoin inhérent à catégoriser et répertorier, vous jugerez par vous-mêmes ; les gars d’ Huntington Beach ayant muri et évolué au fil de la décennie. Alternatif, hard rock, metalcore, classic Rock, Heavy Metal, voir Thrash, tout n’est à mon sens qu’histoire de tracks délivrées, d’albums et d’époque. Le « City Of Evil » de 2005 étant ainsi pour bon nombre de fans –dont moi !!!- l’opus référence et préféré d’A7X, pourtant à des années lumières des initiaux. Matthew abandonne le cri, les soli déchirent, les influences à la veuve d’acier, les Guns ou Metallica surgissent …Et sidèrent les adeptes de la première heure qui se feront une joie d’affubler l’offrande éponyme au groupe de 2007 de « Commercial » !!!. Quelle connerie, et « Turn The Other Way », ou écoutez un autre groupe !!!
Ces brefs historiques traumatisants et petits rappels sélectifs ancrés dans vos neurones, il serait temps de parler un peu de ce « Nightmare ». L’artwork cover typé « Give Me your soul, Abigail II » version gothique de King Diamond, avec sa faucheuse, sa tombe et sa fillette étreignant sa peluche doudou s’avère on ne peut plus explicite. Loin du Dream, le cauchemar a laissé des traces… Indélébiles certes, mais ne contrecarrant en aucun cas l’évolution de la musicalité d’A7X.. Pour résumer et vous situer d’emblée cet opus avant une petite revue de galerie de la tracklist assénée, ce come back s’installera aisément et assurément entre les deux dernières galettes précédentes. Le panel de compositions délivré s’avérera on ne peut plus ciselé, travaillé et recherché, et oscillant entre ressacs d’intensité ou d’émotions suggérées et nuancées. L’ombre noire et froide de la mort, véritable fil rouge trame de ces onze titres, restant et émergeant tel le monstre du Loch Ness, a forcé le groupe à se surpasser dans le « fignolement » de ses titres. Un hommage au Reverend peut-être ; mais surtout une preuve incontestable de la maturité atteinte et soutenue en outre par une production sonore sans faille.
Dans le rayon décapage intensif et boucherie en gros surgiront ainsi des scuds, véritables exocets imparables. « God Hates Us » en sera le fer de lance acéré qui pourra même vous faire penser au combo d’un certain Tom Araya autant dans l’intensité que dans les vocalises. Ouvert en arpèges volatiles avant d’osciller entre lames de fonds Heavy et crêtes de vague Thrash, le cauchemar est ici teinté « World Painted Blood » et méritera viscéralement le qualificatif de « tuerie » ! « Natural Born Killer » évoluera lui aussi dans la même veine (saignante !), mais en version plus syncopée et un ton au dessous niveau intensité ; le Mike se faisant cependant plaisir à lâcher des rafales comme un possédé. Mister Portnoy semblera d’ailleurs continuellement prendre un plaisir non feint à rehausser les compositions de son talent telle la sublime intro de « Welcome To The Family » ou celle plus martiale de « Danger Line ». Parallèlement ; les grattes de Synyster Gates et Zacky Vengeance, n’ont à mon sens jamais été aussi insidieuses et ravageuses. A l’antithèse des leads dissonants d’un Kerry King, puisque nous parlions précédemment des Slayer, les lignes des six cordes plaquent suffisamment de riffs conquérants et surtout de soli ébouriffants pour faire vaciller les plus rétifs. En tant que non adepte du titre par titre, synthétiser de manière judicieuse une telle richesse et diversité se révélera particulièrement ardue tant l’éventail d’A7X tire vers le kaléidoscope pur et simple. Un petit exemple frappant, seront la fin de « Danger Line » et l’entame du « Buried Alive » suivant, ou sifflements évanescents de clôture et intro subjective et volatile suggéreront les Gun’s And Roses.
Paradoxalement, une fois n’étant pas coutume comme le claironne le vieil adage, le sieur adepte d’A7X, Mpk, va conclure sa prose à deux sous sur trois tracks résumant de manière concise sa pensée quant à son ressenti sur cet opus. En temps que « non adepte » du Avenged Sevenfold originel, -mais fan depuis le sublime « City Of Evil » précité-, vous saurez ainsi à quoi vous en tenir concernant les influences et zones d’agrément de votre chroniqueur dévolu. Et par la même définir votre propre idée sur ce cauchemar selon votre culture et vos gouts musicaux. Ainsi, le titre éponyme à l’album et livré en entame, résolument séducteur et réussi, aura malheureusement une dualité d’effets on ne peut plus réductrice. D’un coté sa mélodicité asservissante s’ancrera éternellement dans vos esgourdes et vous fera de suite entonner « It’s Your Fucking Nightmaaaaare », mais de l’autre tel un arbre colossal, elle vous retardera dans la découverte de la richesse de la forêt qu’elle masque. Hors, dans la profondeur et la verdoyante flore se trouve un pur joyau méritant de pénétrer plus avant : Fiction. Alliant à la fois une féerie enchanteresse du thème au piano et une structure progressive modérée, ce titre plus que la nomination de « Highlight » mérite viscéralement et voluptueusement celle qualificative de « jouissive ». Et sincèrement la véracité et la profondeur de cette plage vous laissera coi et sur le séant… A contrario, le « Save Me » de clôture ne trouvera pas autant d’échos appréciatifs et sans tomber toutefois dans le rébarbatif, disons juste que ses près de onze minutes n’auront qu’un intérêt relatif.
La transition s’avérera ainsi aisée pour notifier que la perfection n’est pas de mise en ce bas monde, soit. Les mauvais coucheurs en profiteront en outre pour ajouter que les « Oh, yeah » à la James Hetfield se calent dans le simili plagiat et que les chœurs « naïfs » se complaisent dans une certaine candeur surprenante. Et si je me lâchais je leur rétorquerais, « Bande de blaireaux » Msieur Metallica n’a rien inventé. La répartie existait alors que vous n’étiez pas à l’état embryonnaire, en témoignerait par une simple allusion exhaustive le Eric Bloom du Blue Oyster Cult officiant depuis 1967. Mais bon, là n’est pas la fin ultime de l’existentialisme exacerbé et les calomnieurs resteront par définition fidèles à leurs rancoeurs puériles. Pour ma part, je préfère conclure sur le fait que ce « Nightmare » est l’album le plus abouti d’A7X et imager mes propos par une métaphore. Ce cauchemar n’est pas une tulipe se targuant de quelques pétales, mais un somptueux « Black Dahlia » se dévoilant majestueusement avec pudeur et volupté nostalgique. Les aficionados des débuts crieront au loup, les amateurs depuis « City Of Evil » et l’éponyme à la bande à Matthew devraient apprécier…
Enfin, ultime coup de gueule à tous les pseudos chroniqueurs pondant des reviews à deux balles et n’hésitant pas encore affubler A7X d’une étiquette Metalcore. Plutôt que de mettre en ligne une chronique une semaine après la sortie des releases Ipool ou promo, histoire de pouvoir agrémenter vos collections personnelles, prenez donc le temps de la découverte et l’assimilation auditive… La critique est facile, l’art est difficile !!!
R.I.P James Owen Sullivan, aka The Reverend Tholomew Plague, 28 décembre 2009.
Myspace : http://www.myspace.com/avengedsevenfold
Site Officiel : http://www.avengedsevenfold.com/
1 Commentaire sur “Avenged Sevenfold – Nightmare”
Posté: 8th Nov 2010 vers 11 h 04 min
[…] ici la chronique de Nightmare sur Soil […]
Laissez un commentaire