Bad Wolves – Disobey

Le 2 octobre 2018 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


• Tommy Vext : Chant
• Chris Cain : Guitare
• Doc Coyle : Guitare
• Kyle Konkiel : Basse
• John Boecklin : Batterie

Style:

MetalS ou Metal$

Date de sortie:

11 Mai 2018

Label:

Eleven Seven Music

Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 7.5/10

Dans une ère qui s’affirme toujours davantage comme non-binaire transgenres pansexuelle ascendant crevette rose, me voici tombé sur un album bien hétéro. Pas « hétérosexuel » (la vie des membres d’un groupe ne regarde que leur propriétaire) mais hétérogène tant on flirte avec un peu tout ce qui passe. Une arme à double tranchant assurément mais passons à la chronique déjà polémique de Bad Wolves et leur album Disobey.

Les grands méchants loups californiens sont-ils des petits cochons ? Excellente question et je vous remercie de me l’avoir posée et pour tout à fait être précis, je ne saurais précisément y répondre avec précision… et d’ailleurs là n’est pas la question, je ne vois même pas pourquoi vous me la posez, en fait. Quant à souffler très fort, là, on peut déjà donner un début de réponse. Ça souffle par du mistral, de l’alizé, du sirocco et des vents de cotés. Explication plus claire et en termes davantage musicaux : l’album commence comme un LP banal de Deathcore… Je dis « banal » non pas dans le sens que le Deathcore serait banal – pas envie de me mettre les coreux à dos – mais qu’un « bon » album de Deathcore commence toujours par un morceau punchy, syncopé, brutal et avec un breakdown ; on n’échappe pas à la règle ici… même si la présence d’un riff harmonisé pré-solo et le solo sur un riff typé thrash auraient dû déjà me faire tiquer. On ajoute à ça l’entrée de voix claires mollassonnes et mal fondues et cet « Officer down » débuterait très bien un album amateur de Metalcore/Deathcore. On enchaine sur « Learn to live », un peu du même acabit mais légèrement plus équilibré au niveau du mix… Bon… Puis on passe à la troisième piste intitulée « Learn to fly »…

Et là… bah, en fait, on se demande si l’on n’a pas changé de skeud, parce que plus rien à voir : changement stylistique total – ou quasi-total vu qu’on ressent encore quelques syncopes à la batterie – et la voix claire toute molle devient turgescente et teigneuse, avec un vrai grain rauque et pas une lisseur fadasse. Ah ? Mais-que-se-passe-t-il ??? Déjà là, je me dis que je ne peux pas terminer cette chronique par « les coreux vont adoooorer »… Vient ensuite la quatrième piste et un riff que je connais et je me souviens soudain : « Mais oui, bordel de moi : c’est le groupe ricain qui fait la cover du « Zombie » des Cranberries ! » Mais siiii, vous l’avez probablement entendue dernièrement à la radio ou dans une random playlist sur Deezer & friends et probablement parmi le plus-d’un-million d’acheteurs du single dématérialisé… Et là, après ce souvenir revenu, petit flashback dans ma tête : j’imagine celle des acheteurs de l’album après avoir écouté cette reprise, couillue au demeurant, renforçant la puissance du morceau originel sans vraiment le transformer, et qui se diraient « cool, un Nickelback-like, choppons l’album » mais qui se demanderaient en écoutant les deux premières pistes ce que c’est que ce truc.

Pour la petite histoire, cette cover devait être chantée avec Dolores O’Riordan, la chanteuse du groupe créateur du morceau, mais décédée le 15 janvier 2018. Encore une fois, polémique en vue, qu’on approuve ou pas les avis et partis pris politiques de musiciens (d’autant que les siens n’étaient pas forcément du genre « très Charlie »), il n’empêche que même des superconnards peuvent créer une musique et des morceaux impérissables, et l’approche des Bad Wolves était de l’actualiser aux situations de conflits actuels en 2018, ce qui est aussi impérissable vu qu’on vit également dans un monde de Bisounours, assurément, en transformant et adaptant les paroles.

Bien… Maintenant que vous situez un peu mieux le groupe passons à la suite, autre que le tube qui les fait connaitre. Bon… Et bien je ne retirerai rien de ce que j’ai énoncé, de l’hétérogénéité en-veux-tu-en-voila au point de mélanger des riffs prog avec du blast death dans certains morceaux, du Nu avec du HxC, en retrouvant pêle-mêle des influences à piocher chez Sepultura, Pantera, Machine Head que ce soit dans le riffing ou dans le grain ou dans la rythmique… Un méga melting pot, pour la faire courte.

OK, on a parlé du contenu ; maintenant abordons l’intérêt artistique. C’est pas comme si on n’en avait pas déjà vu et entendu, des rebelles en carton antisystème mais prêts à sucer de la roue pour passer en tête du peloton : faire la cover d’un hit planétaire annonce déjà une intention inavouée mais… également à double tranchant (cf. introduction) parce que des révoltés pacifistes, admettons, dénonçant les guerres, re-admettons, qui veulent « désobéir », re-re-admettons… en affichant un artwork orné d’un soldat-milicien en tenue d’assaut ou anti-émeute avec une bagnole qui crame en arrière plan… hum… bon… admettons encore, je peux me dire que c’est « plein de bons sentiments et pas du tout intéressé »… Mais reprendre un tel morceau, déjà ça sent le « hé, écoutez-nous, on joue bien un morceau que vous connaissez bien », d’autant quand placé au milieu d’un album qui irait piocher partout de la balade langoureuse nickelbackienne au jump de Linkin Park, le tout fourré au beatdown, comme pour vouloir tenter de satisfaire tout le monde – ce qui est fondamentalement impossible, et là, y a même pas à polémiquer –, ça fait quand même gros racolage en perspective, non ?

Au-delà de ça, on peut cependant saluer le talent des musicos, indéniable lui puisque maitriser un peu tous les styles, avec des belles petites saloperies techniques, faut savoir le faire et sur ce point, rien à redire (on peut citer parmi eux John Boecklin, ex batteur de Devildriver, ou Doc Coyle, ex-gratteux de God forbid, donc autant vous dire qu’il y a du level attendu). Mais l’effet compilation patchwork pointe son nez autant que Cléopâtre qui cherchait à passer une alliance avec l’empire romain en suçant autre chose que de la roue, elle. Je serai donc à la fois mesuré et mitigé face à cet album étonnant d’un certain point de vue, décevant par l’arrière pensée qu’on pourrait y trouver mais j’essayerai de ne m’arrêter que sur le point qui ne créera aucun sous-entendu : cet album est techniquement très varié et très bon musicalement. Quant à son (bon) fond, chacun voit midi à sa porte… Enfin s’il est devant sa porte à midi, ou si sa montre est arrêtée sur midi alors qu’il est devant sa porte…

A écouter en allant acheter un T-shirt au logo « Disobey » que tout le monde a acheté, avec des majeurs de Mickey… donc totalement antisystème.

Tracklist :

1. Officer down (3:29)
2. Learn to live (3:40)
3. No Masters (3:53)
4. Zombie (4:15)
5. Run for your Life (3:32)
6. Remember when (3:29)
7. Better the Devil (3:02)
8. Jesus Slaves (3:39)
9. Hear me now (feat. Diamante) (3:40)
10. Truth or dare (3:33)
11. The Conversation (3:38)
12. Shape Shifter (3:50)
13. Toast to the Ghost (5:41)

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