Line-up sur cet Album
Nergal : chant, guitare Orion : basse Inferno : Batterie Seth : seconde guitare
Style:
black-death brutalDate de sortie:
07 aout 2009Label:
Nuclear BlastNote du Soilchroniqueur (Bodom):
8 / 10
Rarement formation n’aura aussi bien porté ni revendiqué son patronyme que Behemoth. Fondé en 1991 dans une Pologne émergeant à grand peine des cendres du bloc soviétique, le groupe nous délivre depuis quasiment deux décades un black-death à la fois brutal, colossal et pachydermique, véritable apostolat anti-chrétien et qui, réjouissons-nous, nous reviendrait, aux dires de Nergal (chant, guitare et véritable tête pensante du combo), en très grande forme. Même si le terme de ‘retour’ peut paraître quelque peu galvaudé pour une formation qui en l’espace de cinq ans, outre deux albums de rigueur, a tout de même pris le temps de sortir un DVD, deux EP, un live et des rééditions en pagaille, il n’en demeure pas moins que le trio polonais (épaulé par Seth, à la seconde guitare) est bel et bien là en cet été 2009, prêt à en découdre et à nous fournir notre petite dose de brutalité, en toute simplicité.
Dans ce pays ultra-pratiquant qu’est le leur, les polonais, par leurs textes provocateurs, n’ont certainement pas très bonne réputation et par voie de conséquence, encore moins l’occasion de s’exprimer. Mais à l’étranger, cette image sulfureuse ayant en partie contribué à leur succès, il n’était donc aucunement question pour ce cru 2009, de changer la donne, le groupe demeurant ainsi fermement ancré sur ses acquis et conservant, intacte, l’améliorant même, cette marque de fabrique qui est la sienne depuis quelques albums maintenant.
Car un disque de Behemoth, c’est avant tout une savante et équilibrée mixture entre ces facettes death et black de notre musique favorite, la première privilégiant mélodies et soli (nous penserons plus que jamais à Nile pour ceux-ci) tandis que la seconde se révélera plus propice aux ambiances froides et glauques. Emboitant le pas à ses prédécesseurs « Demigod » (2004) et « The Apostasy » (2006), cet « Evangelion », pure AOC Behemoth, conserve bien entendu cette recette mais verra cependant le côté death et brutal l’emporter sur l’art noir. Et brutal, cet album l’est. D’une homogénéité sans faille, et d’une rare intensité, ce bloc, ce pavé sans concession d’une quarantaine de minutes, ne laissera nul répit, nulle chance de rémission à l’auditeur égaré. Seul ‘Lucifer’, le titre de clôture, se démarquera sensiblement du reste pour son tempo, plus lourd, plus lent mais non moins vicieux et pernicieux, s’insinuant inexorablement en mémoire, marquant au fer rouge cette fin d’écoute. A mentionner, le contraire serait preuve d’une grande ingratitude, le jeu de batterie tentaculaire et impressionnant de technique d’Inferno, titanesque sur ce disque; l’un des gros points forts par sa richesse, sa dextérité et son touché, contribuant au rendu cataclysmique final du tout.
Ainsi, telle l’aorte chaude, fumante et fraichement tranchée, les polonais nous offrent en une belle giclée, un disque gras et visqueux, nous proposant ce qu’ils savent faire de mieux un black-death sulfureux, cohérent et ultra brutal. Les aficionados seront conquis, à n’en point douter : pas de révolution majeure, mais peu de groupes peuvent de nos jours se targuer d’une telle maîtrise de leur sujet, ce disque, pour peu que l’on s’intéresse au style, ne possédant pas de point faible majeur.
Bodom
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