Note du Soil Chroniqueur (Lusaimoi) : 7/10

Simple mode crâneuse, commerciale, sans mélodie et faussement technique ou style novateur et complexe ? Le Djent est controversé et ce, jusque dans son appellation. Il divise, oui, mais il est néanmoins très en forme et ne semble pas avoir envie de s’éteindre (l’avenir nous le dira). Et c’est peut-être aussi pour ça qu’il énerve. Les groupes du genre fleurissent chaque jour, désirant tous apporter une pierre plus ou moins grosse à l’édifice. Et tandis que les détracteurs n’entendent qu’une succession incohérente de riffs en palm mute, les amateurs, eux, savourent la sophistication des structures cachée dans la violence, les mélanges de styles, et l’audace. Car oui, le Djent ne se contente pas de répéter toujours la même formule, et c’est parce qu’il offre des rythmiques audacieuses et qu’il sait aussi piocher ailleurs que dans le Metalcore, que beaucoup voient en ce genre un Metal Progressif moderne.

Ainsi, chez Beneath a Godless Sky, après une intro inquiétante et un peu commune, on retrouve un peu toutes les caractéristiques du style. Riffs syncopés, violence et un côté rentre-dedans, malgré la technicité basée sur des rythmiques complexes et imprévisibles. « Divided », entrant direct dans le sujet ou « Fake Smile », sont particulièrement bien ancrés dans le style et plairont assurément aux amateurs – d’autant plus que la prod, sans être trop clinique, retranscrit toute la brutalité voulue par le groupe –, tout en faisant fuir les détracteurs.

Malgré cela, on assez vite que le quintet tente de se défaire des clichés.
Déjà, le chant clair, virulent avec un petit aspect « sale gosse », diffère de celui de bien d’autres groupes, souvent plus typés Metalcore à l’américaine. Ensuite, comme chez certaines formations ouvertes d’esprit, d’autres influences viennent ici et là apporter un peu de diversité.
Un soupçon de Techno Death sur « The Wall », un brin de Deathcore par-ci par-là, un peu de Hardcore (presque Beatdown par instants), un passage très calme, où le chant s’égosille pour un contraste réussi, intervient sur la fin de « Fake Smile » (élément repris sur « Faith + One »).
Le Djent de Beneath a Godless Sky possède également un petit côté atmosphérique qui apporte une certaine fraîcheur dans toute cette violence. Je ne parle pas de ces pauses mentionnées dans la phrase précédente, mais bien d’éléments, comme une seconde guitare, qui viennent aérer des moments bien brutaux. Certains morceaux, comme « Broken Streets », développent la chose en déclinant la recette à plusieurs reprises sans se répéter.

Et c’est bien vu, car c’est là que le groupe se montre se montre le plus convaincant. En effet, les breakdowns et autres figures imposées restent d’une efficacité redoutable, et même s’ils restent indispensables pour varier les plaisirs, ils ne sont pas des plus originaux et ne marqueront pas l’auditeur une fois celui-ci passé à autre chose. Non, là où Beneath a Godless Sky se démarque réellement, c’est lorsqu’il lorgne vers dans la mélodie, chose que le refrain du rapide et urgent « Faith + One » ne saurait démentir.

Avec ce premier EP, Beneath a Godless Sky, le quartette tente de se faire un nom dans un genre rempli d’autres groupes qui, comme lui, sont pleins d’ambition et de volonté. Et c’est cela qui rend cette tâche difficile. Toutefois, en piochant dans d’autres genres et en mettant l’accent sur des éléments un peu plus atmosphériques, qui viennent mettre en valeur leurs accès de violence, nos Parisiens y parviennent un peu. Même si les passages les plus brutaux se montrent moins inspirés, ils nous délivrent un EP plutôt puissant et bien foutu. Je ne sais pas si le groupe sera une révélation, mais quoi qu’il en soit, il ne vous coûtera rien de le découvrir, puisque ce CD est proposé gratuitement sur leur page Bandcamp.

Tracklist:

1. Intro
2. The Wall
3. Divided
4. Broken Streets
5. Fake Smile
6. Faith + One

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Bandcamp : https://beneathagodlesssky.bandcamp.com/