Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

Presque un an jour pour jour après la sortie de l’impeccable Mountain Hymns (lien de la chronique en bas de page), Beorn’s Hall remet le couvert avec cet Estuary qu’il me tardait de voir arriver.

Autant être direct : si leur premier album était déjà très bon, celui ci est excellent ! Déjà, l’artwork signé Albert Bierstadt donne envie de s’écouter l’album…
Le désormais duo articulé autour de Vulcan et Rognvaldr nous offre une petite pépite qui confine au chef-d’œuvre ! Tous les ingrédients pour faire un impeccable album de Pagan Black Metal ambient y sont !
Ambiances guerrières à la Seigneur des Anneaux, passages acoustiques, sons folk, voix parlées voire chuchotées, chant haineux, accélérations inattendues, samples d’épées, claviers discrets mais bien présents, chœurs tantôt féminins, tantôt virils… tout y est.

Encore une fois, Beorn’s Hall marche sur les terres d’un Bathory époque Hammerheart qui aurait lorgné dans l’univers d’un Summoning, avec des passages mid tempo ou acoustiques dignes d’un … Again shall be des excellents Hades. Plus fouillé, plus riche (et aussi beaucoup plus long) que Mountain Hymns, Estuary nous propose neuf titres (dont une intro) pour 50 minutes d’un voyage dans la nature dans lequel tous les rêves de batailles épiques sont autorisées.

Difficile de sortir un titre par rapport à un autre tant cet album est la superposition de neuf chapitres indissociables. La variété des ambiances et des rythmes en font un opus aussi riche que divinement beau avec de purs moments de bravoure comme les accélérations sur “Estuary”, l’alternance de chants clairs et criards sur l’hallucinant “Blood for Wotan”, les neufs minutes de l’épique “The nurturing Soil” aux ambiances folk enrichissant un titre déjà énorme de par son mid tempo écrasant dans sa première partie avant un déploiement de rage ahurissante (et encore cette alternance de chants), l’intro éthérée de “Call to Ravens” sur fond de croassements et de chants murmurés qui donnent une ambiance glauque au possible avant à nouveau une progressive montée en puissance, le sublime acoustique “I know you, Rider” aux intonation folk proche d’un blues avec son chant clair avec une légère réverb’ qui paradoxalement contraste avec le reste de l’album mais s’y fond comme une lettre à la poste.
Et que dire d’un “New Hampshire Rain” au mid tempo tout en puissance sur lequel la frappe lourde du batteur donne une autre dimension, sur lequel le chant se veut plus déchirant que jamais, sur lequel les passages de guitares se veulent prenantes au possible, sur lequel la montée en puissance est juste jouissive ?
Et en guise de final, “Roads go on forever” nous achève de par sa hargne après une intro parlée d’une longue minute.

Avec Estuary, Beorn’s Hall nous balance un album de grande classe qui ne devrait pas passer inaperçu chez les adorateurs de black metal pagan. Mountain Hymns était excellent, Estuary fabuleux ; vont-ils nous sortir un troisième volet du même tonneau en février 2019 ? On en vient à l’espérer fortement !

Un pur chef-d’œuvre !!!

Tracklist :

1. Introduction (2’27)
2. Dark wood-black Marsh (8’38)
3. Estuary (4’31)
4. Blood for Wotan (7’03)
5. The nurturing Soil (9’12)
6. Call to Ravens (6’24)
7. I know you, Rider (4’21)
8. New Hampshire Rain (6’55)
9. Roads go on forever (7’08)

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Chronique Mountain Hymns : http://www.soilchronicles.fr/chroniques/beornshall-mountainhymns