Note du SoilChroniqueur (Arno) : 7,5/10

Tout doit aller vite. À peine le temps d’écouter un disque que déjà il faut en parler, en bien ou en mal, le promouvoir, alimenter la machine de l’immédiateté. Si je préfère traiter de vieux disques au détriment de l’actualité souvent trop tiède, c’est qu’il y a une objectivité conférée par les années de possession. Je vois trop souvent des disques encensés de partout ne pas passer l’année tant ils n’ont aucune dimension temporelle autre que la semaine qui les voit sortir. À côté de ça, il y a des albums que j’écoute depuis vingt ans…

Là, avec seulement quelques mois de recul, je me demande si ce n’est pas encore prématuré pour évoquer « Coma Ecliptic » des désormais incontournables Between The Buried And Me. En effet, j’avais déjà mis du temps à me familiariser avec « The Parallax II : Future Sequence » (que j’adore) et, à l’instant où je peine à écrire ces quelques lignes, ce dernier album en date m’apparaît comme en deçà du précédent. En deçà car différent ? Pas spécialement, plutôt parce que les choix artistiques me causent moins.

La formation a beau être toujours aussi impressionnante lorsqu’il s’agit de composer des pièces à rallonge de Métalcore Progressifoscillant entre sept et dix minutes, il y a néanmoins de nombreux éléments qui font que j’apprécie « Coma Ecliptic » dans une moindre mesure que son petit frère. Déjà, l’impression que le groupe se sent obligé de charger le CD jusqu’à la gueule (70 minutes), les titres les plus courts (« Node », « Dim Ignition », « Option Oblivion », « Life in Velvet ») n’étant pas vraiment les meilleurs même si l’Electrode « Dim Ignition » est bien troussée. Ce sont des ponts utiles sans être indispensables qui permettent certes une immersion absolue dans l’univers de Between The Buried And Me mais l’album ne serait pas forcément moins bons s’ils n’étaient pas là.

L’autre truc qui me rend l’écoute fastidieuse, c’est de ne retrouver que trop rarement (en l’occurrence sur le merveilleux « King Redeem – Queen Serene ») la folie d’un « Astral Body » ou d’un « Lay Your Ghosts to Rest » : en dépit de la richesse de chaque composition, le Katar de la note en quelque sorte, le fait de n’avoir que du chant clair linéarise (néologisme mon grand) la musique alors que certains riffs sont à tomber (« Famine Wolf »). Enfin, j’ai parfois le sentiment que les Américains en rajoutent de trop dans les gimmicks décalés pour bien montrer combien leur musique est folle et versatile. Les micros cassures électroniques ne font que suggérer l’inventivité alors que le vrai talent du combo réside dans les structures irréprochables des chansons.

Enfin, le fait de les avoir vus en concert (25/09/2015 à La Maroquinerie) ne m’aident pas à m’extasier. En effet, les musiciens ont beau être des techniciens hors pair, le tout reste en live d’une froideur absolue, l’émotion passant difficilement.
Vous allez dire que je suis difficile et que « Coma Ecliptic » est à des années-lumière de ce qui se fait en ce moment et je répondrai que vous avez raison. Il y a du génie de Queen et de Pink Floyd, tout est étourdissant de musicalité et de virtuosité mais il n’y a rien à faire, j’accroche moins. Cela n’en fait pas moins un grand album.

Tracklist :
01 : Node
02 : The Coma Machine
03 : Dim Ignition
04 : Famine Wolf
05 : King Redeem – Queen Serene
06 : Turn on the Darkness
07 : The Ectopic Stroll
08 : Rapid Calm
09 : Memory Palace
10 : Option Oblivion
11 : Life in Velvet

Site officiel : http://www.betweentheburiedandme.com/
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