Bind Torture Kill – Sauvagerie

Le 22 décembre 2024 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • Olivier Alexandre – Chant
  • Yann Alexandre – Guitare
  • Benjamin Garçon – Batterie

Style:

Hardcore

Date de sortie:

24 octobre 2024

Label:

Dahlia Noir Records (Vinyle) / Breathe Plastic Records (K7) / The Hills Are Dead Records (CD)

Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 8,5/10

En matière de chronique, s’il en est un qui la défraie, c’est bien Dennis Rader, tueur en série américain appelé également BTK (Bind Torture Kill), qui a officié dans son œuvre sadique, effrayante et macabre au cours du dernier quart du XXème siècle ! Faisant bien évidemment référence à cet « illustre » personnage au parcours plus que controversé, BTK est un combo lyonnais qui navigue dans les méandres du hardcore, post hardcore, chaoticcore et quoidautreencore, mêlant à l’envie crust, metal, grind, death, sludge mais avant tout furie et sauvagerie à l’état pur. Ceux qui étaient présents lors de la dernière édition du Sylak Open Air se souviennent de leur prestation lors de la soirée d’ouverture du festival : une fessée en bonne et due forme qui a laissé des traces parmi les plus énervés du pit. Alors, autant dire, sans véritable surprise, que la musique de chambre, le côté fleur bleue, le romantisme et autres douceurs à l’eau de rose ne sont pas au programme de ce nouvel opus qui va t’éclater au visage façon pied-bouche in da face ! Ci-gît le lyrisme aussi ! Un rapide coup d’œil aux neuf titres qui composent ce long format vient confirmer que « Sauvagerie » baignera immanquablement dans le sordide, la brutalité et l’ignominie qui sommeille dans ce que l’espèce humaine a de pire, voire d’insoupçonné. Si malgré tout, un doute subsistait chez certains après la lecture de ces quelques lignes, les premières secondes de « Déchiqueté », titre qui ouvre les hostilités, ont fini de le dissiper. On en ressort éparpillé façon puzzle après les presque trois minutes de ravage musical envoyé en mode rouleau compresseur que rien ne peut arrêter. Déchainement de violence vocale sur un tempo parfois rapide et toujours fat. De quoi t’occasionner un certain mal-être, tant l’oppression de ta cage thoracique se fait ressentir et qu’à mesure ton souffle devient inexorablement plus court. Pas le temps de reprendre tes esprits que « Bandaison », titre le plus court, t’embarque dans un tourbillon sonore qui te prend à la gorge pour ne resserrer son étreinte qu’au terme de cent quinze secondes qui peuvent s’avérer fatales pour les âmes sensibles.

Dans cet océan de cruauté aux abysses insondables, émergent, de mon point de vue, des morceaux qui retiennent davantage mon attention tel que « Cadavres », « Sauvagerie » ou encore « Brûlé vif ». Outre le fil conducteur qui nous renvoie aux côtés obscurs de notre espèce (pourtant qualifiée d’humaine), que ce soit sur le plan des sujets abordés ou sur la violence de la chose musicale, ces deux titres offrent des compositions intéressantes. Elles allient rythmes effrénés, accords distordus et dissonants, breaks bien lourds et bien amenés, moments parfois planants faisant penser à la mort qui rôde (cf final de « Cadavres »), intros efficaces, riffs décoiffants. Bref, tout ce qui confère à ces pépites une consistance bonifiée par la créativité au service du hardcore, te remplit d’une énergie dévastatrice qui ne peut trouver son véritable point d’orgue qu’au sein d’un pit survolté au pied d’une scène ! Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas écrit ! Les autres titres ne sont pas à jeter aux gémonies et ne sont pas sans intérêt, loin s’en faut ! Ils contribuent parfaitement à rendre l’ensemble massif et cohérent dans le chaos car aucun n’est hors sol. Pour certains, « Cul de jatte », titre clôturant l’opus et dépassant les six minutes ou encore « En tombe », pourraient presque figurer comme une sorte de répit du fait d’un tempo plus lent qui n’enlève rien à l’atmosphère des plus sombres qui règne au fil de leur écoute.

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L’opus a été enregistré sous la houlette de Kris Banel au Warmaudio à Décines, endroit qui fait la part belle au hardcore en terres lyonnaises ! La réalisation de l’artwork, quant à elle, a été confiée à Laurent Bouchardeau et je ne saurais trop vous conseiller de jeter un œil sur son travail car il vaut clairement le détour. https://www.facebook.com/bertrandbartwork

Près de trente-trois minutes qui vont te ravager les tympans et les neurones sans ménagement, tiens-le-toi pour dit ! Alors, prêt pour un gros coup d’latte en pleine gueule ?

Tracklist :

  1. Déchiqueté 2:55
  2. Bandaison 1:55
  3. Cadavres 3:49
  4. Sauvagerie 3:19
  5. Fétide 3:31
  6. En tombe 3:18
  7. Lapidée 2:33
  8. Brûlé vif 5:15
  9. Cul de jatte 6:09

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