Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 8/10

Originaire de la capitale hellénique, Bio-Cancer, combo de Thrash Metal plutôt Old School, connait une certaine stabilité niveau line up, sur laquelle le groupe peut capitaliser ! Après huit années de pause studio, ils nous présentent leur troisième album qui succède donc à « Ear Piercing Thrash » en 2012 et « Tormenting The Innocents » en 2015, tous deux d’excellentes galettes pour qui aime le Thrash taillé au scalpel et peu fan de trop de technicité le rendant moderne ! Quid de ce dernier opus, on vous dit tout là-dessous en espérant qu’à l’issue de la chronique, on ne dira pas que c’est ici que les Athéniens s’atteignirent !

Rien qu’en voyant l’excellent artwork réalisé par Dan Goldsworthy (Corpsegrinder, Aborted, Glory Hammer, Xentrix, Alestrom, Accept rien que ça), on se doute bien que l’heure ne va être ni propice au romantisme exacerbé, ni à la rencontre des adeptes de musique de chambre !

La première chose qui interpelle à l’écoute de ce nouvel album, c’est que le Thrash proposé par Bio-Cancer évolue par rapport à ce qu’ils ont fait jusqu’à présent.
Le son, tout d’abord, est nettement plus massif, cela se ressent dès « Citizen… Down » qui ouvre les hostilités !

L’agressivité est toujours au rendez-vous, notamment avec la voix hurlée de Lefteris qui a dû user quelques jeux de cordes vocales à crier de manière quasiment hystérique non-stop sur les huit titres, pouvant donner un aspect Death par ici ou Hardcore par-là ! Lorsqu’elle s’accompagne de quelques chœurs sauvages, comme sur « Swiping Life Away », cela ne va pas pour aller en contresens !
Les tempos, souvent rapides, voire très rapides, contribuent à entretenir une certaine violence générale.
Par ailleurs, les riffs sont plus travaillés, tout comme les enchaînements et les changements de rythme, ce qui fait perdre le côté brut de leurs premières compositions ! « 44 Days in Hell », « Footprints on My Back » ou encore « Dream Merchants » en sont de parfaits exemples.

Les soli sont parfois mélodieux, amenant un côté un peu atmosphérique, toute proportion gardée, dans l’ambiance survoltée qui règne en maître dans les compositions, comme sur « Revengeance », ce dernier sonnant parfois Hardcore sur les bords, soit dit au passage ! Ce sont les uniques moments de répit car le reste est envoyé à 100 à l’heure, sans autre forme de procès.

Enfin, la production est soignée, conférant à l’ensemble un aspect très pro. Que ce soit les guitares, la basse ou encore les blast-beats de Tomek derrière ses fûts, tout est fait pour être mis en valeur, et il faut reconnaître que c’est réussi !

Bio-Cancer sort donc de ce qu’il savait particulièrement bien faire, du Thrash Old School, pour s’ouvrir à quelque chose de plus abouti musicalement, ne souhaitant pas s’enfermer dans un registre qui, peut-être, ne leur correspond plus ! Toujours est-il que Revengeance témoigne d’un potentiel certain, serait-ce le signe d’une maturité atteinte ? Il nous scotche au mur à chaque morceau, restant violent malgré l’évolution du style de Thrash. Marquera-t-il un tournant dans leur carrière en les faisant prendre un envol plus conséquent, c’est bien là tout le mal qu’on leur souhaite !

Tracklist :

01. Citizen… Down (05:05)
02. 44 Days in Hell (06:35)
03. Footprints on My Back (05:19)
04. Revengeance (05:11)
05. Dream Merchants (06:46)
06. Swiping Life Away (04 :54)
07. Underdog (Against The Odds) (05:57)
08. Bludgeoning Skullcrushing Nightmare (04:29)

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