Note du SoilChroniqueur (Seblack) : 7,5/10

Deuxième opus pour Bizarrekult, un an et demi après un Vi Overlevde remarqué. Preuve en est, le groupe est désormais signé chez Season of Mist (Underground Activist).
Bizarrekult est le projet d’un seul homme : Roman V, originaire de Russie, résidant désormais en Norvège. Il compose la musique et le chant mais s’entoure de musiciens de session pour l’enregistrement.
Au tout départ même Bizarrekult n’est d’ailleurs pas forcément un projet musical mais poétique. Ce n’est qu’au fil du temps que la musique est devenue le media par lequel Roman V s’exprime.

Comme pour son prédécesseur, l’artwork a été réalisé par Ivan Gladkikh qui en reprend les codes graphiques avec un dessin sur fond blanc. Cette fois on y voit deux lucanes s’affrontant, chacun portant sur son dos une cité fortifiée. Voilà qui laisse songer à une thématique guerrière, mais au vu des paroles le combat en question semble plutôt être un conflit intérieur entre soi-même et le monde environnant.
Toujours dans la lignée du précédent album, Den Tapte Krigen évolue dans un registre combinant des éléments typiques du Black Metal des années 90 et des atmosphères plus mélancoliques que l’on pourrait rattacher davantage à la scène Post. Le tout est assez finement composé et doté d’une production valorisante.

Toutefois ce nouvel opus me laisse un sentiment mitigé. La faute en revient au premier titre “ Du Lovet Meg” que j’ai trouvé absolument sublime par sa mélancolie à fleur de peau et les émotions qu’il procure. La voix de Dina V explique en partie la singularité et la beauté de ce titre mais pas seulement. L’instrumentation est aussi magnifique, tout en feeling et en finesse, le contraste avec le chant de Roman V est tout à fait saisissant. En un mot c’est beau.

Du coup le reste de l’album m’a semblé plus…commun. On attend qu’un morceau dans la veine du premier revienne au milieu ou à la fin… mais non ou à peine. Certes dans “Midt I Stormen” on retrouve bien un peu la voix de Dina V et ces contrastes mais trop peu à mon goût. Au final j’ai eu l’impression d’avoir un titre vraiment à part et le reste de l’album et c’est là que se situe la chose qui me chiffonne. Un sentiment de trop ou de pas assez. Peut-être aurait-il fallu placer ce titre ailleurs dans le tracklisting même si on sent bien qu’il a un rôle introductif. Peut-être alors aurait-il fallu marquer davantage le coup en composant une à deux chansons de plus véritablement dans ce registre. Je ne sais pas, je ne suis pas compositeur et encore moins musicien mais il y a un déséquilibre dans cet album qui m’a empêché de l’apprécier pleinement..
L’arbre ne devant pas cacher la forêt, Den Tapte Krigen a de multiples arguments à faire valoir pour séduire nombre d’amateurs de Post-Black qualitatif, même si très personnellement je reste quelque peu sur ma faim.

Tracklist :

1. Du Lovet Meg (You promised me) (05:11=
2. Kongen (The King) (04:23)
3. Den Tapte Krigen (The Lost War) (04:40)
4. Hvis Jeg Bare Kunne… (If I Could Only…) (06:42)
5. Midt I Stormen (In the Middle of the Storm) (05:12)
6. Kjære Barn (Dear Child) (05:28)
7. Løslatt (Released/Set Free) (04:12)
8. Himmelen er Utilgjengelig (Heaven is not Available) (06:39)

Bandcamp
Deezer
Facebook
Instagram
Spotify
VKontakte