Note du Soilchroniqueur (Bodom):
7 / 10

Riche en sortie en tout genre, 2008 fut une année bien chargée. Mais force est de constater que, le printemps approchant, seuls quelques bourgeons timides osent à peine pointer ou afficher quelques signes extérieurs de maturité. En ces périodes de vaches maigres, le chroniqueur serviable (je n’ai pas dit servile) se retournera alors naturellement vers ‘son bac à promo’. Le cas ‘Black Flame‘ va ainsi se retrouver dans le lecteur, prêt à être disséqué. D’extérieur, aucun signe de richesse ostentatoire. De par son logo, son nom, ses thèmes abordés, ce disque sera black, trve black, ou ne sera pas.

« oh peuchère, putain de cong !! Black, certainement, mais pas que !! »

Et oui, car Black Flame, formation italienne de son état, a beau en être à son cinquième album, il n’est jamais trop tard pour surprendre son monde et foutre le bordel d’un généreux coup de pied dans une fourmilière que l’on pensait, rapports de force et faits d’armes divers aidant, inébranlable et hiérarchisée depuis déjà de longues années.

Tout cela débute pour le moins étrangement par ce ‘Requiem‘, introduction atmo-électroïde froide et inquiétante dont le seul but de mettre en condition l’auditeur pour le déluge sonore s’en suivant, est ici essentiel. C’est alors un black/death tonitruant, cru, sale, vicieux et malsain, qu’éructent soudainement nos enceintes à peine préparées à cette orgie démoniaque. ‘Imperivm‘, éponyme et premier véritable titre, tout comme les suivants, justifie pleinement le nom de l’album et par là même le patronyme du groupe. Impérial et impétueux, Black Flame se saisi du flambeau black-metal, malmené ses derniers temps, et tel le marathonien d’une antiquité symbolique, parvient à se jouer des embûches et à porter aux nues cette flamme impie, ravivant en cette âtre sacrificielle, ce feu ardent si cher à ses glorieux prédécesseurs.

Et si nous devions nous en référer à quelques uns de ces dits prédécesseurs, nous pourrions citer les titans Américains que sont Morbid Angel et Deicide sur quelques soli (‘Lvdvs Dianae‘) voir Behemoth, leur alter-égo Polonais (‘Imperivm‘, ‘Apocalyptic Zero‘) … Citons également leurs compatriotes de Forgotten Tomb, pour quelques relents doom et des ambiances plus lancinantes omniprésentes (‘Ad infera‘, ‘Black svn theory‘). Malgré le poids certain de ces influences, Black Flame parvient néanmoins à nous proposer un disque personnel et très homogène, agrémentant sa musique de petites trouvailles (ici une partie acoustique, là une ambiance nihiliste ultra plombée) dont le très bon ‘The other face ov hell‘, combiné à de puissants riffs heavy, en serait la parfaite synthèse.

Vous n’êtes pas bêtes, vous l’aurez donc très bien compris, cet « Imperivm« , découvert sur la tard, est ce genre de petite ode dédiée à la destruction, mais toujours inventive, subtile dans ce brassage des genres, créant une véritable cohérence malgré ces influences variées, une sorte d’homogénéité dans le métissage … et de très bonne facture de surcroît !

Bodom