Note du SoilChroniqueur (Erikillmister) : 6/10

A peine le temps de souffler après Book of Shadows 2 enregistré sous son nom, voilà que ce bon vieux Zaak Wylde remet une nouvelle fois le couvert, cette fois avec Black Label Society. Après la relative déception qu’avait engendré en 2014 le très moyen Catacomb of the black Vatican, on peut espérer que l’axeman aura rectifié le tir avec Grimmest Hits au titre beaucoup moins provocateur que son prédécesseur.

Accompagné du même line-up depuis maintenant près de 10 ans, en dehors du remplacement en 2014 de Chad Szeliga par Jeff Fabb au poste de batteur, c’est donc une formation qui a l’habitude d’évoluer ensemble qui s’attelle à la tâche. Parlons d’abord du patron, le fantasque Zaak Wylde. On sait qu’il est bon, très bon même ! Mais il a toujours eu ce petit côté pénible du mec qui se la raconte et qui du coup est tout le temps en dessous de ce qu’il pourrait faire si il ne se contentait pas de s’auto-parodier à l’infini. La première bonne surprise de cet opus, c’est que les morceaux sont moins longs qu’a l’accoutumée, du fait de soli un brin raccourcis. L’ensemble parait plus homogène, comme sur le premier titre, « Tramped down », qui allie fort bien sobriété et efficacité. Les références De BLS sont toujours aussi présentes, l’ombre de Black Sabbath et d’Ozzy Osbourne est en effet omniprésente : « Seasons of Falter », « Room of Nightmares » comme « Disbelief[/i] » pourraient sans problème figurer dans le répertoire de l’un ou l’autre. Il est vrai que Zaak Wylde s’inspire beaucoup du jeu de Tony Iomy et comme il a de plus côtoyé pendant 20 ans le prince des ténèbres, ça se ressent forcément sur son écriture.
Ce n’est heureusement quand même pas une pâle copie du Sab’4 que BLS nous délivre : « The Day that Heaven had gone away » en atteste sans peine. Cette belle balade, comme Zaak sait les mitonner, prend des accents sudistes, magnifiée par le solo langoureux qui la traverse. On retrouve aussi quelques chansons un peu fourre-tout comme « Illusions of Peace », parfaite illustration de ce que peut être BLS quand Wylde n’a pas envie de se casser la tête… à savoir du sur mesure accommodé de masturbation guitaristique sans réelle saveur. Pour ceux qui connaissent, c’est le genre sur scène avec un coup « je joue avec les dents », un coup dans mon dos, un coup avec les pieds… Bref, ce que moi, personnellement, je déteste chez le guitar hero américain.
A ranger au rayon des bonnes surprises par contre, on peu aisément citer « Burry your Sorrows » au tempo ralenti mais plutôt façon stoner avec un chant un poil plus aigu qu’à l’ordinaire, comme si le bonhomme avait envie de piétiner les plates bandes de Down. Pour clôturer ce 10ème album, Black Label Society se fend d’une ballade acoustique un brin country, à l’image du Led Zeppelin de Houses of the Holy.

Grimmest Hits n’est pas un mauvais disque en soi, loin s’en faut, il y a même de bonnes choses à l’intérieur. Mais Le problème avec Black Label Society, c’est qu’ils sont tellement tributaires de leur leader que l’on peine souvent à faire la différence entre ce que Zaak Wylde fait en solo et ce qu’il fait avec son groupe. Il se répète à l’envi, et peine à se réinventer. Ce disque n’est que le reflet de ce que Zaak nous propose désormais depuis qu’il a quitté le nid douillet de l’Ozzy Osbourne Band. Du talent à revendre, mais avec un manque de maturité et de modestie qui plombent tout ce qu’essaie de prouver le ténébreux barbu.

Tracklist :

1. Tramped down
2. Seasons of Falter
3. The Betrayal
4. All that once shined
5. The only Words
6. Room of Nightmares
7. A Love unreal
8. Disbelief
9. The Day that Heaven had gone away
10. Illusions of Peace
11. Bury your Sorrow
12. Nothing left to say

Site officiel : http://blacklabelsociety.net/
Facebook : https://www.facebook.com/blsnet
Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=SRYh4o1pVDM