Black Pyramid – Black Pyramid

Le 26 septembre 2021 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


  • Dave Gein : basse
  • Andy Beresky : guitares, chant
  • Clay Neely : batterie (2009)

Style:

Doom metal/Stoner

Date de sortie:

12 février 2021

Label:

Labyrinth of Thoughts

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 6.5/10

“On n’a qu’à rassembler sur la tombe d’un homme de génie les pierres qu’on lui a jetées de son vivant, et il aura une pyramide qui dépassera celle de Khéops.” Alexandre Dumas fils

J’avais tellement envie de mettre « Junior » à la place de « fils » pour la citation, l’écho de la voix de Michael Kyle appelant son fils à grosse tête résonnait tellement dans ma propre boite crânienne proéminente, que j’en crevais d’envie ! Mais non. Comme on est à une époque où un certain Eric Zemmour me corrigerait de son glaive rouillé sur un anglicisme forcé ou sur des fautes de français, j’ai un peu peur des représailles ! Donc je suis resté classique. En vérité, après un épisode en studio pour mon groupe, je suis content de reprendre les chroniques. J’en avais marre de subir l’actualité et notamment sa gueule de fasciste en dentelles entre deux prises instrumentales. J’étais las de n’avoir rien à écouter d’autres que nos propres compositions, par nécessité de concentration et parce qu’il faut bien l’avouer, quand vous passez environ neuf heures trois jours d’affilée avec de la musique de bûcheron dans le casque, vous n’avez pas envie d’analyser ni d’approfondir un quelconque album. Vous avez surtout envie de pioncer sec ! Mais je suis de retour aux affaires et je dois dire que j’attaque fort ! La référence aux pyramides m’a quelque peu attiré inlassablement comme un bout de Comté sur une souricière. Devenant donc le Jerry de la saga bien connue, j’ai bondi en risquant à tout moment de me retrouver le cou bloqué dans une tapette à souris, ou dans la patte-hibulaire d’un gros chat semblable au mien. Je suis donc sur une nouvelle chronique, sur un groupe dont le nom de Black Pyramid ne pouvait que m’intéresser puisque j’adore les mythologies et l’égyptienne ne fait pas exception à ma passion. L’album éponyme est pourtant loin d’être une simplicité.

A commencer par le contexte du groupe. Black Pyramid n’est pas égyptien ni une secte que l’on connait bien, mais un groupe américain qui nous vient plus exactement de Northampton dans le Massachussets. Il n’est pas très bon, pour nos relations sous-marins, de discuter avec les Américains, mais chez Soil Chronicles nous sommes neutres ! Comme la Suisse ! Enfin… Bref ! Groupe actif depuis 2007 avec semble-t-il une pause de deux ans entre 2013 et 2015, le trio ricain a sorti à ce jour trois albums, dont celui qui nous intéresse et qui est en fin de compte une réédition. Eh oui ! L’album éponyme est sorti en 2009, soit douze ans auparavant. La dernière sortie officielle est quant à elle un split avec le groupe Enhailer en 2020, et le dernier album remonte à 2013. En fait, le sentiment que j’ai, et qui serait à vérifier dans les nouvelles fraiches du groupe, c’est que ce dernier n’existe quasiment plus et propose juste pour rappeler qu’il est encore en vie, une réédition de son premier album. Sachant qu’en plus de cela, « Black Pyramid« , l’album, est une réédition en format vinyle limitée, donc rien d’extraordinaire sauf pour les gros fanatiques du groupe américain. Mais bon, je ne suis pas complètement certain que le groupe ait un public aussi large qu’il ne le prétend avec cette réédition limitée. Mais passons. Vous savez mon scepticisme grandissant pour tout ce qui est réédition, mais je vais essayer de prendre sur moi.

En tout cas, la pochette n’a pas varié d’un iota depuis 2009 et je dois admettre qu’un changement de perspective ne m’aurait pas déplu parce que la pochette d’avant était foncièrement moche. Je suis désolé mais, parfois, une bonne sincérité vaut mieux que des détours hasardeux et je trouve l’artwork de « Black Pyramid » d’un très mauvais goût. Autant les références à des forces occultes que l’on peut sous-entendre dans cette pochette laisse un peu d’originalité pour le genre musical abordé, encore que… Autant le style est incroyablement bâclé et le choix même des couleurs est mauvais. Je ne sais pas s’il s’agit d’un arbre ou d’un totem, s’il s’agit du souterrain quand on voit des galeries dont on ignore ce qu’elles fichent ici, les crânes on ne sait pas à quoi ils servent. Bon enfin, franchement il y a des rééditions qui se parent de quelques nouveautés, si c’était pour reproduire idiotement le même album qu’en 2009 avec ses lacunes sonores potentielles et son style graphique plus que moisi, je ne vois d’emblée pas grand intérêt à cette re-sortie de « Black Pyramid« …

Bon, heureusement, comme souvent d’ailleurs, le contenu sauve les apparences. Black Pyramid propose une musique couplée entre du doom metal et du stoner, avec toute la panoplie qui va avec. A savoir des riffs très rock, un son très lourd et quelques accélérations qui donnent envie, après de longues minutes de lenteur, de se trémousser un peu. Cela reste toutefois assez classique, sans réelle accommodation ni arrangement original : un doom stoner que l’on a déjà entendu plusieurs fois quand on aime ce style. La particularité, et probablement la seule concernant « Black Pyramid« , reste ce son sur lequel je reviendrai en bas plus précisément. Mais la première écoute ne me permettra pas vraiment de comprendre pourquoi le label Labyrinth of Thoughts a pris le parti de reproduire cet album qui, je le rappelle, date de 2009. Si ce dernier avait proposé un truc bien produit et bien construit, j’aurais probablement changé mon fusil d’épaule concernant les rééditions en général comme j’ai pu le faire pour Scald par exemple. Mais ici, je suis bien en peine de trouver un intérêt suffisamment important pour mettre en avant ce « Black Pyramid » qui restera pour moi, je pense, une belle coquille vide. Mais au moins, j’aurais essayé. J’étais même plutôt optimiste au début du paragraphe, je pensais que l’album démarrerait bien, mais même si ce fut le cas, le reste est trop déjà-entendu pour me seoir réellement.

La production a cette légère originalité d’avoir un son très sludge sur les bords. Je ne sais pas si l’effet voulu est d’avoir un son aussi boueux, qui signifie parfois un peu mal fait, mais globalement je trouve que cette guitare toute seule est intéressante dans son utilisation. Après, quand on a du doom stoner, on s’attend à une lourdeur énorme ! Mais Black Pyramid joue plus cette carte de cradingue sur les bords, par la force des choses puisqu’il n’y a qu’un ensemble de cordes basse et guitare donc ce qui est un peu léger pour amener une touche rythmique en fond prépondérante, et je pense que c’est une sorte de prise de risque qui passe ou casse complètement. Dans mon cas, je l’ai bien aimée, elle a au moins le mérite d’amener l’originalité manquante à l’ensemble. Un bon point !

Pour le reste, j’ai un peu revu mes constats à la hausse dans le sens où même si les compositions manquent d’originalité, il n’en demeure pas moins que certaines fonctionnent bien. Je reproche surtout le côté naïf de Black Pyramid. On est sur un groupe local de tout ce qui est stoner et je suis à moitié étonné de ce manque. On devrait avoir un groupe qui transpire le stoner, jusqu’à nous faire vibrer ! Et au final on se retrouve avec un trio qui certes propose une bonne musique, accessible et plutôt rythmée par moment, mais qui mériterait un grand coup de balai. Moi, j’aurais largement préféré un album nouveau, depuis 2013 en plus la musique aurait eu largement de quoi évoluer. Cette réédition, comme toutes, me laisse sur ma faim. « Black Pyramid » devait être un album bon pour l’époque, mais de nos jours il y a vraiment mieux.

Je préfère donc m’arrêter ici. Le chant non plus n’est pas assez intéressant pour qu’on en discute. En fait, cette réédition de l’album « Black Pyramid« , du groupe américain du même nom, ne présente pas vraiment de matière à analyser. Un doom stoner d’époque on dirait, avec des riffs pas mal et des moments d’entrain qui fonctionnent bien. Mais le souci majeur de cet album, c’est justement sa remise en lumière dans une modernité qui propose largement plus de bons groupes qu’il n’en faut. Typiquement, « Black Pyramid » est un album qui aujourd’hui ferait la poussière des placards des abonnés, mais ne serait probablement pas nettoyé ni de nouveau poncé dans une chaine hi-fi. Je pense, sans méchanceté, que cet album est celui qui sert à combler les trous dans une discothèque. Il n’est absolument pas dénué de bons éléments, il n’est tout simplement plus à la page. Voilà tout.

Tracklist :

Side A
1. …and the Gods Made War 01:58
2. Visions of Gehenna 05:38
3. Mirror Messiah 07:07
4. No Life King 04:11
5. Celephais 01:17
Side B
6. Twilight Grave 05:52
7. Macedonia 06:24
8. The Worm Ouroboros 07:38
9. The Cauldron Born 07:45
10. Wintermute 07:32

Facebook : https://www.facebook.com/Black-Pyramid-49292323952/
Bandcamp : https://blackpyramid.bandcamp.com/
Myspace : https://myspace.com/blackpyramidkills
SoundCloud : https://soundcloud.com/blackpyramid1

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