Note du Soilchroniqueur (Fredo):
6 / 10

Blackwinds est un vieux projet de Lord Mysteriis, batteur du grand Setherial, figure importante de la scène Black Metal suédoise. Cette première offrande qu’est Flesh Inferno succède à un EP sorti en 1998 à quelques centaines d’exemplaire et à sa réédition cette année agrémentée de 4 inédits.

Lord Mysteriis apparaît comme l’homme à tout faire. Non seulement il est le seul compositeur, mais notre brave homme occupe toutes les places d’instrumentaliste du projet, et laisse le soin à Lord Kraath , également guitariste de Setherial, de s’occuper des vocaux. La différence notoire entre sa formation originelle et Blackwinds réside essentiellement dans le jeu de batterie. Malgré un tempo rapide sur les 10 titres de l’album, la double est beaucoup plus utilisée que le blast à outrance. Quelques intros bien senties nous amènent vers des titres tous plus sauvages les uns des autres mais non dénués d’une certaine mélodie. Celle ci vient surtout des lignes de chants assez blasphématoires et haineuses comme il se doit, et aussi par des nappes de claviers qui font penser à celles des premiers Dimmu Borgir. Quelques fois le rythme ralentit et quelques passages lents et lugubres à souhait emmènent de beaux petits interludes bien atmosphériques.

En fait, le soucis avec ce genre d’album n’est pas sa qualité, celle ci est indéniable. Même au niveau de la production globale, on peut même dire qu’elle est bonne, à l’heure où les productions des groupes de Black volontairement « degueulasses » envahissent nos bacs à disque. L’artwork est aussi très correct, signé par un membre de Watain, mais le produit reste quand même assez stéréotypé. C’est le genre de CD qui ne peut honnêtement pas déplaire à tout fan de Black, mais dans lequel il manque la petite flamme, le petit grain de folie malsaine qui donne envie de repasser l’album.

Flesh inferno reste le type d’album qu’on ne ressort pas souvent de sa discothèque car on l’a un peu oublié… mais qu’on se rebalance avec plaisir de temps à autre, avant de l’oublier à nouveau. C’est un peu dommage, car on sent que cette oeuvre n’est pas un bête remplissage dans la carrière de Lord Mysteriis. Celui ci a décidé d’explorer une voie un peu plus mélodique et symphonique qu’avec Setherial, il le fait avec conviction, et il a assurément le potentiel pour nous proposer à l’avenir une petite bombe qui elle, aura sa place dans le panthéon des œuvres maléfiques du Black.

Fredo