Line-up sur cet Album
Marc Fery - Chant Pierre Holzhaeuser - Guitare Philippe Guadignino - Basse Aldrick Guadagnino – Batterie
Style:
Heavy MetalDate de sortie:
27 septembre 2010Label:
XIII bis recordsNote du soilchroniqueur (Metalfreak) : 9.5/10
Mon histoire avec Blasphème ne date pas d’hier.
Un soir de 1984, lorsque les radios FM n’étaient encore pas trop frileuses pour passer des musiques trop dures pour les oreilles trop sensibles, un animateur présentait un groupe français qui « allait sûrement faire les beaux jours du metal français » avec un « Excalibur » qui m’aura marqué au fer rouge.
Me penchant un peu plus près sur cet album éponyme de 1983, il s’avérait qu’il renfermait quelques pépites hallucinantes de qualité, avec des paroles chantées en français, à l’instar de leurs homologues comme Warning, Trust, Satan Jokers ou Attentat Rock.
Pour ma part, je trouvais à Blasphème ce « petit quelque chose de plus » qui lui conférait un statut particulier, que ce soit grâce au chant particulier de Marc Fery et à des paroles toujours bien senties, à grand renfort de mysticisme religieux, d’histoire, de mythologies et quelque fois d’horreur.
C’est ainsi que j’ai pu triper sur, outre « Excalibur », des morceaux de choix comme « Magie Noire », « Resurrection », « Jehovah » ou « Jack L’Eventreur ».
En 1985 sortit « Désir De Vampyr », album également de très grande qualité avec des pépites telles « Seul », « Orgie Romaine » ou surtout l’incomparable « Au Nom Des Morts ».
1986 vit le départ de Marc Fery, remplacé brièvement par le chanteur de Blackwhite Eric Fermentel avant un split peu de temps après.
Blasphème faisait ensuite partie de ces groupes trop tôt disparus, comme l’on peut l’être les Warning, Satan Jokers, Rozz, Sortilège, H-Bomb et d’innombrables autres pourtant de qualité plus que correcte.
Une reformation éclair en 1997 le temps d’un festival estival et on n’en entendait à nouveau plus parler.
Et en 2007, ce que bon nombre d’entre nous n’attendait plus arriva : Blasphème se reformait avec le line up d’origine. Une année et un changement de batteur plus tard, Blasphème revient pour le Metal France Festival à Paris…
2010 les aura vu jouer au Hellfest, hélas avant la sortie de l’album pour des soucis qu’ils décrivent, avec un accueil qui les aura agréablement surpris (voir l’interview ici ).
Enfin, ils nous offrent leur nouvel album et Dieu qu’il est bon, accrocheur et tout et tout !!!
En neuf titres et quarante cinq minutes, ils nous montrent à quel point la scène hexagonale leur a manqué… et réciproquement. Là où certaines reformations peuvent apparaître comme des pétards mouillés, avec un album plus « alimentaire » qu’autre chose, Blasphème fait le tour de force de nous sortir une des plus belles offrandes de l’année au niveau national.
On a beau chercher, aucun titre n’est mauvais, ni même moyen dans ce « Briser Le Silence » au titre plus qu’évocateur : en effet, non seulement ils brisent le silence en ressortant un album, mais arrivent à nouveau à faire parler d’eux en des termes plus que positifs.
L’album commence par un « The Crow » qui rappellera immédiatement le Blasphème des deux premiers albums : guitares tranchantes, voix haut perchée, textes caractéristiques de leurs habitudes… Un classique du groupe en devenir.
Le titre éponyme, « Briser Le Silence », heavy flirtant avec le speed, se veut plus moderne dans son approche, à l’instar de « Carpe Diem », titre également bien accrocheur.
« Cœur D’Enfant », « De L’Ombre à La Lumière » et « Qui Suis-Je ? » reviennent à nouveau au Blasphème des années 80, avec ses refrains imparables et la voix haut perchée du chanteur sur les refrains.
« Homme Eternel » lui, montre un Blasphème sous son jour le plus « speed metal », incontestablement le titre le plus brutal qu’ils aient produit, sûrement dû à quelques influences du petit dernier, le batteur (le fils du bassiste) qui avoue de lui-même aimer le thrash et le death metal.
Comment ne pas parler de « Ultime Errance », une ballade de plus de sept minutes d’une beauté rarement égalée : que ce soit au niveau paroles comme musique, voilà un titre qui colle des frissons de bonheur tout au long de sa durée.
Pour clore l’album, l’instrumental « Memories », vibrant hommage à leur manager Dominique Flamet décédé plus tôt, termine calmement ces trois quarts d’heure de pur bonheur.
Les textes cette fois-ci sortent aussi de ce qu’ils ont pu faire par le passé : ainsi « Cœur D’Enfant » dénonce l’exploitation des enfants de par le monde, « Ultime Errance » décrit magistralement les ravages de l’alcool.
Quant au son, la production est très propre, laissant entendre tous les instruments et passer toutes les émotions que le groupe veut nous faire partager. L’esprit des années 80 avec un son bien supérieur à bon nombre de productions actuelles, pas mal pour un groupe aux traditions familiales.
Un petit mot sur l’artwork, signé par Jean-Pascal Fournier, qui se veut un beau descriptif de l’album.
Maintenant, par pitié, pour le prochain album, n’attendez pas encore 25 ans… surtout s’il doit être d’une qualité au moins égale à celle de « Briser Le Silence ».
Un 9,5 largement mérité !
Site officiel : http://membres.lycos.fr/blaspheme/
Myspace : http://www.myspace.com/blaspheme_2007
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