Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

C’est puissant comme un Tupolev Tu-144, c’est aussi costaud qu’une Vodka… Bref, c’est russe !

Blazing Rust est un quintet de Saint-Pétersbourg formé en 2014 et qui nous a déjà sorti une démo éponyme en 2015, un split “Masters of Metal vol. 2” avec Oath of Woe, Warlock (non non, rien à voir avec Dorothy Pesch) et Carriage en 2016, puis un premier album, “Armed to exist”, en 2017 ! C’est après trois années et un changement de bassiste plus tard qu’ils reviennent avec ce “Line of Danger” des plus énergiques !

Car oui, nos Russes nous la jouent à la façon d’un Heavy Metal survitaminé dans lequel est combiné un bon vieil Hard Rock racé ! On flirte avec la NWOBHM et les gaillards ont très bien écouté Diamond Head, Tygers of Pan Tang, Iron Maiden, Judas Priest, Dio ou Saxon !

Malgré tout, ils ont quelque peu modernisé leur son et poussent l’insolence à nous coller des titres accrocheurs avec des refrains imparables ! Clairement, ces mecs s’y connaissent en Heavy Metal traditionnel et nous laissent une copie quasi parfaite dans laquelle s’entremêle une foultitude d’influences à chercher il y a plus de trente ans, et ce melting pot de sonorités classiques avec une production aussi claire s’avère être une belle réussite !

En huit titres pour trente-huit minutes de Heavy Metal pur jus, le quintette revisite ce que les vieux nostalgiques vont aimer entendre : il était évident qu’un groupe qui signe chez Pure Steel Records allait faire du neuf avec de l’ancien. La qualité et la pureté de ce que nous propose Blazing Rust est d’autant plus bluffante que les membres du groupe sont issus principalement de la scène extrême : les frangins Dovzhenko (batteur et guitariste) ayant fait ou faisant toujours partie de formations de Death ou Black Metal (Teitanfyre, Pyre, ex-Ulvdalir…), le chanteur, qui a une voix phénoménalement claire et puissante ici, venant de Grenouer (Death/Thrash Metal avant de virer industriel, puis rock)…

Et le mieux, c’est que l’album s’avère varié et très riche : tour à tour, on a droit à de l’énergique (“Let it slide”, “Amidst the furious Waves”, “Crawling blind”) voire à la limite du Speed Metal (“Race with Reality”), du bon vieux mid tempo que n’aurait pas renié Dokken (“Line of Danger”, “Only to burn”), du Heavy Metal à l’Américaine et de grande classe (“The Son of Lucifer”, “Murder”).

Et les titres y vont à chaque fois de leurs breaks bien sentis qui sont autant de prétextes à des parties instrumentales accrocheuses, magnifiées par les jeux des guitaristes qui n’hésitent pas à nous coller notre lot de duels de guitares et de soli aux petits oignons. Et Blazing Rust peut s’enorgueillir d’avoir un chanteur fabuleux dont le timbre se marie parfaitement à la musique proposée. Bref, la totale !

Et que dire de l’artwork signé de l’artiste portugais Augusto Peixoto (batteur chez Cycles, H.O.S.T. et Head:Stoned, ex-In Solitude), également responsable des artworks de Ancillotti (“Hell on Earth”), Millennium (“A new World”), Ritual Steel (“V”) ou Weapon UK (“Ghost of War”) et qui nous gratifie d’une couverture de pure beauté ? Là aussi, le visuel se veut très eighties avec tous les poncifs du genre…

On l’aura compris, Blazing Rust s’est donné les moyens de nous concocter un putain d’album de Heavy Metal qui aurait certainement eu sa place parmi les classiques du genre s’il eût été sorti il y a trente ans : c’est une raison de plus pour lui laisser sa chance, ça ne sera que mérité !

Tracklist :

1. Let it slide (3:19)
2. Line of Danger (4:28)
3. Amidst the furious Waves (6:04)
4. Race with Reality (4:11)
5. The Son of Lucifer (5:16)
6. Murder (5:01)
7. Only to burn (5:52)
8. Crawling blind (4:10)

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