Bless the Dead – The Boars Nest

Le 29 janvier 2019 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


  • Noah Welborn – Chant
  • Allen White – Guitares
  • Jon Gray – Guitares
  • Mike Christian – Basse
  • Keith Graham – Batterie

Style:

Stoner Metal

Date de sortie:

18 Décembre 2018

Label:

Sliptrick Records

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 9/10

« It winds from Chicago to LA
More than two thousand miles all the way
Get your kicks on Route sixty six »

Si tu me lis, mon bon vieux Nat King Cole, puisses-tu expliquer aux néophytes l’importance de l’histoire et des mythes dans la musique. Je ne sais pas si vous avez déjà remarqué, chers lecteurs, mais il arrive parfois en écoutant un groupe que l’on devine tout de suite, d’instinct, d’où il vient. Il y a une touche particulière qui fait comme un déclic dans notre cerveau… Par exemple, lorsqu’on écoute l’album Nattestid de Taake, on sait immédiatement que c’est un groupe norvégien qui a fait cet album. Ou lorsqu’on écoute Buena Vista Social Club, on sait instantanément que l’on entend de la bonne musique cubaine de derrière les fagots. Platon que l’on ne présente plus, disait : « Si on veut connaître un peuple, il faut écouter sa musique ». Depuis l’Antiquité donc, la musique est vue comme un langage universel mais dépendant d’une ethnie. Chaque peuple ou chaque nation développera son propre style jusqu’à laisser une empreinte aussi éternelle que celle de Neil Armstrong sur notre bonne vieille Lune.

Aux États-Unis, il y a une réelle empreinte laissée par le blues. Et une fois n’est pas coutume, le groupe Bless the Dead va en démontrer toute sa logique. Se présentant comme un groupe américain de Stoner Metal existant depuis 2012, avec en tout deux EPs et trois singles, immédiatement nous sentirons une touche américaine dans leur musique. De fait, le Stoner Metal lui-même puise sa construction musicale dans des influences blues rock (mais pas que !) En proposant leur premier album The Boars Nest, qui signifie le « nid des sangliers », on prend un avion sans retour vers les plaines arides d’une Amérique brutale.

Pourtant, en visualisant l’artwork, rien ne laisse penser que l’on a affaire à un bon CD de Rock Metal américain d’Atlanta. Le visuel est non seulement très beau mais adopte des tons presque psychédéliques ! Avec un bon violet pétant comme base colorée, un corbeau, des arbres et comme un miroir qui se brise, rien ne permet de relier le titre de l’album (qui se rapproche beaucoup plus du contenu musical) et le graphisme. Honnêtement, je suis totalement pris de court. Il y a en arrière-plan ce qui s’apparente aux contours que l’on trouve pour des pentagrammes ou des zodiaques par exemple. Un beau bordel passé au shaker mais pas à la cuillère ! Pour avoir pioché un peu plus dans la discographie du groupe, je préférais les autres artworks, plus pertinents avec la musique et le côté américain bourru, chasseur et paysan du Texas ; là, c’est trop beau, trop raffiné pour coller avec la musique. Surprenant dans le mauvais sens du terme…

Dès lors, ma tâche fut rude pour dissocier cette pochette dissonante et cette musique brute de décoffrage qui dure en tout cas environ trente minutes. Car, il faut bien vite l’admettre, le groupe Bless the Dead n’est pas là pour faire dans la dentelle ! D’entrée de jeu, la musique part au quart de tour avec des accents bluesy très distingués. J’ai toujours adoré cet aspect groovy que l’on trouve dans beaucoup de groupes comme Pantera (pour les plus connus) mais aussi Devoid, Suaka, les grenoblois de Y.Blues ou les regrettés copains de Romans-sur-Isère Soul Tripper. Il y a cette capacité assez affolante de mêler du groovy à des parties mélodiques endiablées, rock’n’roll, avec une lourdeur incroyable. Je suis plus que bluffé, je suis totalement conquis !

Le premier morceau « Drinking me » pose les bases pour ne jamais les quitter. Un morceau alternant des parties lourdingues au possible, et des parties rock très appuyées. Le reste de l’album sera une suite logique, avec des chansons relativement simples en construction rythmique (couplet, refrain, couplet, refrain, pont, refrain le plus souvent) mais redoutables ! « Sex sells » continuera sur la même lignée, les autres aussi. Difficile de détailler les morceaux tant ils se ressemblent. Toujours est-il que ça parle de boisson, d’ivresse, de sexe, de professionnelles… bref, tout ce qu’on aime quand on est peu raffiné. De temps à autre, un peu de frustritude, ça fait du bien, quoi, merde !

L’ensemble instrumental en tout cas est très bien mixé, la musique est agréable et brutale à la fois. Mention spéciale à la basse qui est clairement ici pour poser la lourdeur si caractéristique au genre stoner, et qui en plus allie une grande maitrise de la vitesse. Les bpm pleuvent ! J’ai une légère réserve sur la batterie avec une grosse caisse trop claquante à mon goût, un peu plus de lourdeur justement aurait été excellent.
Les solos de guitares sont extraordinaires ! Parfois ils occupent à eux seuls la moitié des morceaux, ce qui est très appréciable. Le chant, quant à lui, est très bon ! Une bonne alternance de cris et de voix claire, intelligemment posés, qui donne à l’ensemble une variété sonore intéressante ! Très américain en tout cas. On devine sans peine que le chanteur se pose avec une bière sur scène et nous emmène vers une beuverie gigantesque. Ou on devine un côté « bikers » qui ne déplairait à personne.

Trop parler gâcherait l’ensemble, donc je vais m’arrêter ici. Simplement, retenez que ce groupe propose un premier album de haute qualité avec des relents de Texas, de motos qui crachent leurs pots d’échappement sur la route 66 dans un vrombissement digne de la musique de Bless the Dead ! C’est américain, brutal et en même temps bluesy au possible. Tous les ingrédients sont réunis pour que l’album The Boars Nest vous plaise ; il ne – vous – reste plus qu’à l’écouter et à voyager ! Bonne acquisition en perspective pour vous.

Tracklist :

01. Drinking me
02. Sex sells
03. 2 Tickets
04. Whiskey Whore
05. Kiss the Earth
06. A cold Day in Hell
07. Silent of the Night

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