Note du Soilchroniqueur (Metalpsychokiller):
8 / 10

Mea culpa. En guise de courte introduction je vous le concède, je me suis porté volontaire à chroniquer ce Mcd, juste par solidarité régionale entre lyonnais et valentinois. Car d’une part, la loterie des nouveaux venus sur la scène Metal hexagonale est souvent perdante ; et que de l’autre  Blindfolded évolue dans un style qui n’est pas foncièrement ma tasse de thé. Le Metalcore, ou l’équilibre sur le fil du rasoir entre Metal et Hardcore, s’avérant souvent rébarbatif et itératif ; autant dire que les quatre compères de la Drôme auraient certainement préféré avoir affaire à un adepte du genre. Un aficionado de la scène New-yorkaise extrême par exemple, et qui aurait délivré une « Review » de fan élogieux ; plutôt qu’un répulsif nanti de dogmes et stéréotypes préconçues.

Néanmoins, livrons donc la petite histoire traditionnelle au combo qui s’est formé en 2007 et était alors composé de quatre membres : Seb (Chant), Geoffrey (Guitare), David (Basse) et Sylvain (Batterie). En septembre 2008, le groupe propose sa première démo –qu’il faut absolument que je trouve !-, « New Era » ; enregistrée mixée et masterisé par Mike Pastorelli, avant qu’un léger remaniement du line up ne voit arriver Max derrière les futs. Le quatuor « accumule alors les répétitions et les scènes locales », comme le précise son Myspace, afin de mettre en place et d’assoir sa musicalité. Début Avril 2009, Blindfolded décide de concrétiser son projet par une première offrande concoctée sous forme de Mcd 7 titres, enregistré, mixé et masterisé par Laurent Nafissi au NSR Studio…

Une courte intro progressive moraliste acerbe, digne d’un Nicolas Cage dans « Lord Of War », et ou crépitent en toile de fond des rafales annonciatrices et prémonitoires… Et la tuerie peut commencer. Grawls féroces, grosse rythmique sur un tempo syncopé, headbanging garanti dès l’entame : « Blindfolded strikes again », la couleur est clamée haut et fort, et bien présentée ; reste à ne pas tromper sur la qualité du produit. Et autant enfin vous le concéder, la maturité du combo sidère… Ça riffe saignant, c’est carré, puissant, résolument bien en place et accrocheur ; et profite de surcroit de plusieurs fils rouges omniprésents.

Tout d’abord un bon « Gros son » moderne, énorme, surpuissant, et un tant soi peu surprenant pour un groupe « Non signé » ; mais qui s’avérera logique et habituel si l’on se réfère au studio précité et à la présence de L Nafissi. Ensuite une mise en avant des jeux de guitares en parfaite osmose avec un carénage rythmique basse/batterie ne faisant pas dans la dentelle, mais assénant de façon rédhibitoire. Et enfin, des lignes vocales rageuses et convaincantes délivrées par un Seb qui s’affirme comme une locomotive lançant à pleine vitesse la musicalité du combo. Un ressenti très appréciable au final ; ou la tracklist s’avère sans temps morts ni faibles. Difficile cependant d’en extraire un titre plutôt qu’un autre, tant chacun d’entre eux sont foncièrement réussis. Le « Declaration Of A Dead Love » et ses breaks, ses ruptures de tempos, son originalité ; ou encore le « Embittered By Life » de clôture et ses accents scandés emportant cependant la palme à mon sens, car se démarquant d’une once naissante de linéarité.

Prometteurs et déjà ravageurs, les quatre Coreux de Valence ne se sont pas mélangés les nougats avec ce premier album dévastateur. Un coup d’essai s’avérant une sacrée réussite et annonçant des lendemains où  Blindfolded a toutes les cartes en main… Pour se faire une belle place au soleil dans cette scène Hardcore/Metal, avec laquelle ce « States Of Mind » ne manquera pas de réconcilier les déçus et les sceptiques.

Metalpsychokiller