Note du SoilChroniqueur (Arno) : ?!/10

S’il y a bien un groupe qui en début d’année a fait les gorges chaudes de la presse et entraîné des dépressions massives au sein du public death metal, c’est bien Blood Incantation et son dernier EP en date : « Timewave Zero« .

Il faut dire que jusqu’à présent, les Américains faisaient la course parfaite avec deux albums acclamés (« Starspawn » en 2016, « Hidden History of the Human Race » en 2019) qui les montraient comme le renouveau du death, la voie royale semblait toute tracée. Et pourtant… ça partait bien ! Il y a la pochette, le logo baveux, c’est édité chez Century Media, c’est forcément du death ! Et du brutal qui plus est ! Cela ne saurait être autre chose !

Bah si. Du (ou de la) synthwave. Zéro guitare. Zéro chant. Zéro batterie. Zéro basse. Juste des nappes astrales de claviers et une ambiance à la Blade Runner, un hommage à Tangerine Dream. Donc forcément, quand tu es un metaleux, tu as de quoi faire la tronche et détourner le regard en espérant que Blood Incantation se reprenne rapidement et revienne botter des culs. Sinon, si l’on n’est pas allergique aux synthés, on reconnaîtra que le pari est beau et le résultat réussi car les atmosphères crépusculaires sont excellentes et qu’au casque, l’immersion est totale.

Si j’osais, j’irais même jusqu’à dire que, finalement, la formation n’a fait que pousser à l’extrême ce que certains avaient déjà tenté par le passé sans aller au bout de leurs idées : Pestilence et son « Spheres« , les délires de Nocturnus… De plus, quand c’est un groupe de funeral doom tel qu’Until Death Overtakes Me qui sort des albums purement ambient (le mec n’a de toute façon jamais usé de batterie), personne n’y trouve rien à redire (moi le premier) mais quand il s’agit de death, on discutaille.

Reconnaissons donc « Timewave Zero » comme un formidable pied de nez et s’il fallait que les musiciens en passent par là pour exorciser leurs penchants les plus expérimentaux afin de revenir plus furax la fois d’après, c’est alors un écart bien vite pardonné d’autant qu’il est d’une grande qualité.

Tracklist :

1. Io (21:00)
2. Ea (19:40)
3. Chronophagia (27:37)

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