Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 7/10

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils ne font pas les choses à moitié, les Mulhousiens de Blood Reign.
Formé en 2012, le quatuor met à peine plus d’un an pour sortir cet EP six titres et les nostalgiques de la grande époque du thrash seront aux anges.
En six titres, Blood Reign nous prouvent qu’ils ont bien écouté Sepultura, celui qui se situe entre 1989 et 1993, à savoir à l’époque bénie de Cavalera entre « Beneath the remains » et « Chaos AD ».

20 minutes, pas une de plus, pour un galop d’essai plutôt réussi duquel on espère évidemment une suite.
Les riffs sont puissants, les morceaux travaillés, la basse omniprésente et la production plus que correcte.
Que demander de plus ?
Une intro instrumentale mis tempo très heavy proche d’un « March of the SOD » des Stormtroopers Of Death » (et pas plus long) et « Killing itself » déboule tambour battant.
La première sensation est que ce titre n’aurait pas fait tâche, toutes proportions gardées, sur “Beneath the remains” : le timbre de voix de Ludovic Bingler se voulant proche de celui de Cavalera à l’époque antérieure à « Roots ». Breaks assassins, petit solo mélodique mais rentre-dedans… Un vrai titre taillé pour la scène et le développement de mosh pits.
« Feel the pain », comme le morceau précédent, se veut relativement court et intense : non que le tempo se situe dans le full speed, loin de là, mais le thrash pratiqué, dans la même veine que « Killing itself », comporte son lot de riffs agressifs alternant des passages mélodiques, notamment dans les soli, avant une accélération à vous scotcher au siège juste à la fin.
Même constat pour « Tomahawk » : à vrai dire, les trois titres sont relativement homogènes, même si l’ambiance sur ce titre est beaucoup plus death que les deux autres, la faute à des riffs proches de ceux de Vader sur leur premier album et qui se veulent ultra efficaces. Inutile de dire que les cervicales vont souffrir en concert.
On pouvait penser que le groupe allait nous proposer les deux derniers titres dans le même moule mais c’est sans compter un talent de composition du groupe : un instrumental de sept minutes suit et n’est à aucun moment ennuyant.
Intro mélodique à la basse, « Cursed » peut commencer : construit comme ont pu l’être en leur temps des longs instrumentaux à la « The ultra violence » (Death Angel, 1987) ou « For a thousand beers » (Tankard, « Chemical invasion », 1987), cet instrumental montre toute la palette du groupe et offre une montée crescendo dans le thrash avec quelques thèmes récurrents et des breaks mélodiques bien foutus pour finalement terminer dans une belle petite furie thrash bien agréable.
« D.O.C. » termine l’EP sur une note plus brutale à l’image des premiers titres.

En définitive, Blood Reign, s’il ne révolutionne rien, se cantonne malgré tout dans un thrash / death certes très agréable mais encore trop influencé par d’anciens groupes : Sepultura certes mais aussi Exhorder ou Demolition Hammer et bien évidemment Slayer, on ne s’appelle pas Blood Reign pour rien…
Il est malgré tout fort à parier, à l’écoute d’un « Cursed » beaucoup plus personnel, que la suite va nous montrer un groupe nous proposant des titres qui se débarrasseront progressivement de ces influences : ils en ont sous la semelle et l’écoute de ces six titres nous montre un potentiel certain.
On est moins surpris quand on apprend qu’ils ont fait les premières parties de groupes comme Downright Malice, Mercyless, Witches ou Six Feet Under…
Prometteur.

Tracklist :

1. Intro (instrumental) (0:47)
2. Killing Itself (2:55)
3. Feel the Pain (2:52)
4. Tomahawk (2:47)
5. Cursed (instrumetal) (6:50)
6. D.O.C (3:51)

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