Blüe Öyster Cult – The Symbol Remains

Le 9 octobre 2020 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


Eric Bloom : Chant, Guitares Donald “Buck Dharma” Roeser : Chant, Guitares Danny Miranda : Basse, Chœurs Richie Castellano : Chant, Claviers, Guitares Jules Radino : Batterie, Percussions.

Style:

Hard Rock

Date de sortie:

9 octobre 2020

Label:

Frontiers Records

Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 10/10

Dire que je leur en voulais n’a rien d’exagéré !
Au risque de me faire étriper par la fanbase du culte de l’huître bleue, je n’ai définitivement pas aimé les albums “Heaven forbid” et “Curse of the hidden mirror”.
Pour moi, ce n’était pas du Blüe Öyster Cult, le vrai, celui qui, pendant des décennies – de 1972 avec le premier album éponyme à 1988 avec l’impeccable “Imaginos” a fait un parcours quasi sans fautes.
La déception avait commencé avec un encore honorable “Heaven forbid” (1998) qui ne m’avait pas plu.
Encore 22 ans plus tard, en le réécoutant, je reste persuadé que, s’il s’agissait d’un bon album de hard rock, il était largement en dessous de ce qu’on était en droit d’espérer d’un groupe qui aura mis dix longues années à le sortir !
Donc non, ça ne passait pas !
Et ce n’est surement pas “Curse of the hidden mirror” (2001) qui allait me réconcilier avec cette formation culte. Le public ne s’y était d’ailleurs pas trompé et l’album a été un échec commercial.
Eric Bloom aurait même affirmé en 2017 que “cela coûte de l’argent pour faire un disque » estimant que le temps dépensé en tournée sera mieux utilisé « que de faire un disque que personne n’achètera”.
Le groupe m’a finalement rassuré lorsque j’ai eu la chance de les voir au Hellfest 2017, avec une setlist certes issu d’un passé glorieux (« The Red & the Black », « Golden Age of Leather », « Burnin’ for You », « ME 262 », « Then Came the Last Days of May », « Tattoo Vampire », « Godzilla », « (Don’t Fear) The Reaper », « Hot Rails to Hell » et « Cities on Flame With Rock and Roll ») mais la qualité de l’interprétation, pour laquelle je n’avais aucun doute avant le show, était telle que l’admiration était de retour !

C’est donc avec une certaine excitation que, depuis quelques mois, je suis le “buzz” orchestré par Frontiers Records qui, non contents de nous annoncer à qui veut l’entendre que le groupe est de retour, nous ressort quelques albums, compilations et live histoire de bien faire saliver les fans.
Rien à redire sur le principe, même si ça a été l’occasion de me réécouter l’album de 2001 et d’en arrive encore une fois à la même conclusion.

Bref, c’est avec autant d’impatience, de curiosité et d’appréhension que je découvre le B.Ö.C. de 2020.
Et on ne va pas se mentir, moi qui n’avais plus d’espoir d’aimer un album de la formation New-Yorkaise depuis l’exponentiel “Imaginos”, je me retrouve bluffé !
Certes, les cinq artistes de la formation n’ont de leçons à prendre de personne : ils ont été capables, au fil des décennies, de nous surprendre par la qualités de leurs albums tous relativement différents les uns des autres tout en restant reconnaissables à la première seconde.
Et ça, ça ne risquait pas de changer avec cette nouvelle offrande, bien nommée “The symbol remains”, comme pour nous dire que, s’il ne s’agit pas d’une résurrection à proprement parler, on est bien en présence d’un retour aux affaires, dans une forme aussi grande que la taille de la porte par laquelle ils reviennent !
Ce n’est pas peu dire.

Parce que, d’entrée, il s’agit de se prendre un “That was me” qui remet de suite les pendules à l’heure : ça percute direct. On se remémore les vindicatifs “I am the one you warned me of” de l’intemporel “Imaginos” (1988), on a la sensation de s’écouter du Thin Lizzy par instants et le groupe arrive à flirter avec l’univers d’un Rush – bizarrement, j’ai souvent comparé ces deux groupes – lorsque les musiciens se fendent d’un passage entre le funky et le reggae.
Couplets et refrains imparables… ça sent la grande forme à plein nez : je vais le dire de suite, et ce sera le dénominateur commun de chacun des quatorze titres de l’album, la maîtrise des musiciens n’est plus à prouver et ils nous le démontrent du début à la fin de ces 61 minutes de bonheur !

Et “Box in my head” ne faiblit pas : non, le premier titre n’est pas un accident ! On a bien droit à du grand Blüe Öyster Cult.
Ici, ça sent bon le retour en arrière, de l’époque “The revölution by night” (1983) ou “Club Ninja” (1985) : titre très accrocheur, facilement mémorisable, d’une fluidité parfaite.

Et “Tainted blood” n’est pas en reste : ici, on se prend un titre plus hard FM, de ceux que Journey ou Toto ont pu nous en donner par camions entiers dans les mid eighties. Sorte de ballade accrocheuse, bourrée de feeling, au refrain splendide et aux chœurs bien sentis.
Sans doute un des hymnes de cet album, magnifié par un solo de guitare tout en toucher et en émotion. Pour ce titre, c’est Richie Castellano qui se colle au chant et nous offre une prestation juste magique !

Et c’est ensuite qu’on passe à quelque chose de plus rock ‘n’ roll, plus rythmé, plus passéiste : un piano omniprésent au milieu des guitares, un rythme endiablé, une attitude très sixties et une ligne de basse démentielle. Ici, on lorgne vers un certain “Del Rio’s song” en version bien plus groovy et sautillante… et surtout d’une richesse telle qu’on se prend à penser à des groupes plus hard rock voire heavy metal au fur et à mesure que le titre s’égrène.

Et c’est avec “Edge of the World” que le voyage temporal du groupe continue : plus lourd, au tempo vicieusement lent, avec un chant plus profond, et des passages instrumentaux qui nous prennent à contre-pied ! Le refrain est juste sublime et sera très certainement repris en chœur par les fans en concert.
Encore une fois, Blüe Öyster Cult nous rappelle à quel point les années 80 ont été riche en créativité de toute sorte avec un “The machine” qui n’aurait pas fait tâche il y a 35 ans. Toujours cette capacité à nous balancer des couplets et des refrains accrocheurs qu’on ne se lasse pas d’écouter !

Mince, le quintet arrive encore à nous scotcher après tout ce temps.
Qu’elle semble lointaine, la période 1998-2001…

Et ça ne s’arrête pas là : “Train true” nous propose un refrain qui rappellera un certain “Sharp dressed man” des ZZTop au milieu d’un titre mélangeant furieusement rock ‘n’ roll très typé sixties, country et hard rock.
Ca groove une nouvelle fois sévèrement et nerveusement

Et bim, l’intro de “The return of St. Cecilia” arrive comme pour nous rappeler que Blüe Öyster Cult est aussi le géniteur d’un certain “Black blade”.
Alors certes, on n’a pas droit à une resucée de ce titre ultra culte, et le groupe s’en éloigne très vite… un peu ! Une nouvelle fois, le piano sautillant donne cette touche rock ‘n’ roll très “Del Rio’s song” évoqué plus haut, avec quelques touches d’orgue Hammond cher à Deep Purple, pour obtenir au final une véritable pépite !

Et là, surprise !
“Stand and fight”, comment dire ? C’est vraiment du Blüe Öyster Cult ?
Dès l’intro à la basse, on sent qu’on change de ton !
Les premiers riffs de guitares arrivent : lourde, lente, méchamment heavy…
Un tempo à la “China white” ou “Animal magnetism” de Scorpions pour donner un semblant de comparaison.
Et le chant arrive, viril, guerrier ! Puis des chœurs, non moins viril !
Des passages où seul le chant domine avec une batterie présente et un simple riff de guitare.
Bordel, B.Ö.C. se la joue Manowar… en mieux ! B.Ö.C. se la joue Metallica lorsqu’ils se fendaient de titres les plus lourds à leur époque l’époque bénie ! B.Ö.C. nous rappelle que Saxon a un jour composé “Crusader”.
Et le pire, c’est que ça matche !
Une pure tuerie ! Surprenante, mais démentielle avec ce low tempo meurtrier et cette ambiance guerrière que bon nombre de formation de heavy metal épique devraient s’inspirer !

Et quand “Florida man” arrive, il faut se remettre de ce qu’on vient d’entendre ! Alors quoi de mieux qu’un titre plus aérien, plus doux, toujours ancré dans un bon vieux rock (à-billy) plus sucré, d’une tranquillité absolue, qu’on rechante tout doucement en tapant des mains au rythme de la musique…

Et ensuite, “The alchemist” revient sur le Blüe Öyster Cult de la fin des années 70, avec un mystérieux, théâtral et horrifique “The alchemist”, seul titre atteignant la barre des six minutes.
On se retrouve dans des ambiances très “Black blade” ou “(Don’t fear) the reaper”, que Ghost a su faire revivre un temps.
Inquiétant, ce titre rappellera incontestablement des bons souvenirs à tout ceux qui suivent le groupe depuis ses débuts.

“Secret road” se montre de nouveau proche de sa période mid eighties, un petit côté rock FM qui n’est pas sans rappeler un compromis entre Chris Rea (pourquoi ce titre me fait-il penser à ce point à “On the beach” ?) et Toto : un titre calme mais une nouvelle fois accrocheur.
L’ambiance s’énerve une nouvelle fois avec un “There’s a crime” direct et sans fioriture : le genre de titre qui te fait secouer la tête en concert et te colle une patate d’enfer pendant trois trop courtes minutes.
On termine l’album avec un “Fight” qu’on aurait peut être préféré plus énervé mais qui, finalement, clôt doucement un album en tous points parfait.

J’avais peur !
Putain oui, j’avais peur d’être une nouvelle fois déçu mais l’écoute de cette heure de musique est purement divine ! Blüe Öyster Cult nous a sorti l’album que je n’osais plus espérer depuis 1988.
Va-t-il remplacer dans mon top 3 des albums préférés des New-Yorkais un des merveilleux “Imaginos”, “The revolution by night” ou “Cultösaurus erectus” ?
Ça se pourrait bien !

Avec ce “The symbol remains”, titre évocateur comme un… symbole – à l’image de son artwork signé par le désormais incontournable Stan W. Decker –, Blüe Öyster Cult revient en pleine forme avec un album qui revisite toutes les époques de sa carrière, avec des titres impeccables, une production sans faille et l’envie de montrer qu’ils sont toujours présents et qu’il va falloir à nouveau compter sur eux !

Clairement, ça valait le coup d’attendre !

Tracklist :

1. That Was Me (3:19)
2. Box In My Head (3:45)
3. Tainted Blood (4:18)
4. Nightmare Epiphany (5:31)
5. Edge Of The World (4:52)
6. The Machine (4:15)
7. Train True (Lennie’s Song) (3:57)
8. The Return Of St. Cecilia (4:13)
9. Stand And Fight (4:49)
10. Florida Man (4:09)
11. The Alchemist (6:00)
12. Secret Road (5:24)
13. There’s A Crime (3:37)
14. Fight (3:13)

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Chronique « Curse of the hidden mirror » (reissue 2020)
Chronique « iHeart Radio Theater N.Y.C. 2012 »

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