Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 8/10

Tout le monde sait que Bokassa est un tyran, un dictateur de la pire espèce qui a plongé son pays, la République de Centrafrique dans un climat de terreur durant ses longues années de règne ; ça nous fait une belle jambe, pas vrai ? Mis à part le nom, il n’y a rien de commun avec le sujet évoqué ici, à savoir la sortie du quatrième opus du désormais très célèbre combo norvégien, la première partie assurée en ouverture de Metallica y ayant contribué un petit peu… Comment ça, non ?… Un petit peu quand même ! Oui mais pas que, et puis si le groupe en est arrivé là, c’est qu’il le doit avant tout à la qualité de sa musique, parce qu’il n’y a rarement de fumée sans feu.
Alors que la sortie d’un nouvel album est toujours un moment fort pour une formation quelle qu’elle soit, on peut dire que le départ inopiné, pour des raisons personnelles, de Bård Linga, annoncé dans la foulée, va venir pondérer la joie que « All out of Dreams » aurait légitimement dû générer !

Alors, quid de la dizaine de nouveaux titres ?
Rien de fondamentalement différent de ce qui a fait la force du groupe jusqu’à présent : une musique située au carrefour d’influences diverses et qui traduit par un mélange de punk rock, de rock’n’roll aux accents groovy et stoner sur lequel on aurait saupoudré un soupçon de hardcore épuré, le tout avec des mélodies entraînantes accompagnées par une voix qui l’est tout autant, des riffs efficaces et tout en simplicité, sans constructions alambiquées, avec des rythmes et des chœurs qui donnent envie de les accompagner du pied ou à grand coup de headbanging !

On obtient ainsi des morceaux qui font mouche mais qui restent sur un même et unique filon, tant au niveau des tempos, à l’exception peut-être de l’expéditif « Everyone Falls in the End » du haut de ses 46 secondes et de « No More Good Days » qui botte des culs, que de l’ambiance générale qu’ils dégagent. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, l’écoute reste fort agréable mais une certaine continuité voire ressemblance peut se faire ressentir au fur et à mesure que les titres défilent.

Même si l’heure semble au pessimisme au vu de la teneur des sujets abordés dans les textes (assaut du Capitole, réchauffement climatique, pauvreté, etc) ou de l’énoncé de certains titres comme « No More Good Days » par exemple, Bokassa nous délivre une musique qui est tout sauf sombre et dépressive, donnant plutôt envie de bouger ses fesses au pied d’une scène ou de boire des bières entre potes lors des soirées de grand vent au fond d’un pub !

A noter les participations de Aaron Beam (Red Fang) et de Lou Koller (Sick of it All) respectivement sur « Bradford Death Squadron » et « Garden of Heathen », n’amenant de mon point de vue pas une plus-value notable, si ce n’est la notoriété qui est la leur !
La production est soignée, quant à l’artwork de la pochette, il pourrait illustrer un livre ou une BD tournée vers le mystère ou l’horreur.

Au final, et après huit années d’existence, Bokassa poursuit son petit bonhomme de chemin au rythme d’un album tous les deux ans en moyenne. « All out of Dreams » leur permet d’enfoncer le clou sur un segment qu’ils maitrisent parfaitement. Nul doute que les fans sauront l’apprécier comme il se doit et que le groupe saura rebondir pour combler le départ de son bassiste afin de pouvoir le défendre sur scène !

Tracklist :

1. The Ending Starts Today 03:26
2. Garden of Heathen (feat. Lou Koller) 03:17
3. Straight Edgelord 03:53
4. All Out of Dreams 03:10
5. Bradford Death Squadron (feat. Aaron Beam) 03:23
6. Let’s Storm the Capitol 03:07
7. Everyone Falls In The End 00:46
8. Gung Ho 03:34
9. No More Good Days 03:17
10. Crush (All Heretics) 04:39

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Chronique « Crimson Riders »