Line-up sur cet Album
- Bornyhake - Chant, Guitares, Claviers
- Lady Kaos - Claviers
- Session : Boris "Basstard" Masur - Basse Autres : Onbra - Paroles
Style:
Black Metal industrielDate de sortie:
28 mai 2021Label:
Les Acteurs de l'Ombre ProductionsNote du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9,99/10
Décidément, en 2020 et 2021, Sergio “Bornyhake” Da Silva aura été dans beaucoup de sorties concernant le metal extrême : singles ou albums avec ses projets solo Lypektomy (“CoroSlamVirus”), My Death Belongs To You (“The World Seems to be Fading”), Nivatakavachas (“Ascraedunum”), Porifice (“Heat Pain Redness Swelling and Loss of Function”) ou Pure (“Seeds of Despair”), et ce, sans compter Borgne avec un certain “Y” et maintenant ce “Temps morts”.
Est-ce pour lui, comme pour beaucoup d’autres, la situation sanitaire imposant un certain confinement qui décuple la créativité vu que les concerts et tournées sont annulées, empêchant ces artistes de s’exprimer sur scène ? Difficile de ne pas y voir une relation de cause à effet.
Toujours est-il que Borgne nous sort aujourd’hui son dixième album empreint de sonorités glaciales et malsaines. Si la musique des Suisses n’a jamais engendré un quelconque soubresaut de fou-rire à ses auditeurs, il faut dire qu’en matière d’ambiances angoissantes au moyen d’une musique totalement déshumanisée, ils font encore très fort ! Ce pavé de 73 minutes de musique réparties sur neuf longs titres aura de quoi ravir tous les adorateurs de musiques alliant le black metal le plus glauque avec des sonorités glaciales que seule la musique industrielle est capable de nous envoyer.
Et dès “To cut the flesh and feel nothing but stillness”, on navigue dans des ambiances mystérieuses et angoissantes d’univers proches de formations d’EBM / industrielles telles que Borghesia ou Skinny Puppy avant que les riffs de guitares et le chant monstrueux de Bornyhake nous glacent immédiatement le sang. C’est avec une rythmique lourde et lente, sur laquelle se glisse des riffs de guitares désespérés et un clavier inquiétant que Borgne commence son travail de sape pour que sa musique nous imprègne au plus profond de notre for intérieur en nous poussant de suite dans nos derniers retranchements.
Et c’est sans la moindre transition que “The swords of the headless angels” s’enchaîne sans nous offrir la possibilité de reprendre notre souffle : batterie électronique, claviers toujours inquiétants tenus par la toujours sublime et glaciale Sandra “Lady Kaos” Henny et Bornyhake de nous envoyer un chant des plus outretombesque pour mieux nous forcer à ressentir les sensations d’oppression auxquelles il veut nous emmener.
Inutile de chercher une quelconque once de lumière ou de chaleur dans ce sommet de glaciation post-apocalyptique totalement déshumanisé : Borgne ne cherche pas à nous offrir la moindre idée optimiste : non, tout n’est que noirceur, froideur, angoisse et désespoir ! Et tout au long de l’album un soin particulier est apporté aux ambiances pour mieux nous faire voyager dans l’univers morbide de Borgne.
Comme si les “réjouissances” ne devaient pas s’arrêter là, on se prend par moment quelques blasts monstrueux d’un pur black metal (“L’écho de mon mal”, l’intense “Vers des horizons aux teintes ardentes”), ou des tremolos malsains au possible (“Near the bottomless precipice I stand”), voire de longues plages ambiantes inquiétantes (“I drown my eyes into the broken mirror”), des lancinances éprouvantes (“Where the crown is hidden”) histoire de sadiquement varier les plaisirs.
En prime, un titre alternant l’industriel martial et le black metal le plus intense avec le phénoménal “Even if the devil signs into my ears again” qu’on arrive à trouver trop court lorsque le son diminue progressivement en fin de morceau. Et lorsque qu’on croit que “Everything is blurry now” se termine tranquillement, on a droit à une plage ambiante une nouvelle fois des plus inquiétantes…
En neuf nouveaux titres, Borgne nous montre toute l’étendue de son génie créatif dès lors qu’il s’agit de composer des musiques aux ambiances les plus mystérieuses, angoissantes et dénuées tant de toute humanité que d’optimisme. Borgne aurait voulu composer la bande-son de notre lente agonie qu’il l’aurait appelée “Temps morts”…
Pour couronner le tout, l’artwork de Rado Javor (qui a aussi signé celui d’Inversum pour « The Lost Souls Road« ) est juste magnifique. Un nouveau sans faute pour les maîtres du black metal industriel made in Switzerland…
Définitivement fan !
Tracklist :
1. To Cut the Flesh and Feel Nothing But Stillness (5:50)
2. The Swords of the Headless Angels (9:31)
3. L’écho de mon mal (8:11)
4. Near the Bottomless Precipice I Stand (8:01)
5. I Drown My Eyes into the Broken Mirror (6:47)
6. Vers des horizons aux teintes ardentes (9:19)
7. Where the Crown Is Hidden (6:15)
8. Even If the Devil Sings into My Ears Again (4:42)
9. Everything Is Blurry Now (14:26)
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