Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 7.5/10

Je désespérais de trouver un cygne majestueux parmi l’actuelle volée de vilains petits canards. Et soudain surgit face au vent le vrai héron de tout l’étang, aventureux et aventurier, en la personne de Burn Damage et son Age of Vultures.

Ce serait un tort de rabaisser le moine au niveau de l’habit – à Dudulle, ne pas se fier à ce que le lac dessine. N’est pas cygne qui peut, sauf quand on est celui d’un renard espagnol – sous le cygne de Zorro – ou en allant contre tout chacal. Ici on fait dans la grâce et la subtilité d’une envolée de colombes… Enfin lourd, les colombes, hein… (Faut vraiment que j’arrête les allusions scatos, il faut savoir fixer des guano-frontières).

Ils aiment taper… assurément… Plutôt que d’errer dans des limbes improbables ambient, ils sont choisi de taper, malgré les conseils malavisés qu’un producteur aurait pu leur donner sous forme de « « errons, errons », petits… pas « tapons » ». Ça reste malgré tout aussi schizo qu’un vol au-dessus d’un nid de coucou – c’est nous. Si on n’est pas dans la qualité et la technicité d’un Kreator/Slayer, on se retrouverait un peu dans les débuts de ces groupes, avec une pointe plus Death, surtout au niveau de la voix, loin des envolées lyriques.

Tout va très vite… C’est un cygne d’étang… pardon, un signe des temps ; c’est le temps qui court, qui nous rend sérieux… On est bien loin du geai moqueur – à défaut de mettre du baume au cœur, ça fait un « j’aime » au cœur –, et ici c’est sérieusement gros, gras comme ce qu’on fit doit être. Avec en plus un son bien saturé de guitares, pointu comme un chevron d’oiseaux migrateurs s’envolant vers d’autres cieux hivernaux, et une batterie (pour y mettre les poules) très agressive dans un mix fait au tractopelle et à la grue (bien construit donc). Du Thrash Death old school…

Vous pouvez me traiter de tous les noms d’oiseaux que vous connaissez mais j’ai apprécié cet album : l’Age des Vautours vaut le détour. En se procurant le CD, on ne se fait pas dilater l’hirondelle, chose à prévenir à force d’être pris pour des pigeons, même quand ça roucoule – et si tou avances (l’argent) quand ça roucoule, comment veux-tou, comment veux-tou… Faudrait voir à pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages !

J’allais oublier le plus important – quelle tête de linotte je suis… Hé, « Vogel, les mouettes ! » comme on dirait en allemand, mais pas en portugais, langue natale de ce groupe de Lisbonne, ce que ne laisse nullement présager le croassement anglophone de la jolie Inês, tous deux noirs comme un corbeau sur l’épaule d’Edgar Allan Poe.

Pas dit que cet album survole de ses ailes de géant qui l’empêchent de marcher tel un albatros, car ce n’est qu’un premier saut du nid mais c’est un bon album, plein de poésie empreinte de romantisme noir, ce qui est déjà chouette en soi. Si cette rondelle ne fait pas le printemps, elle aura redonné quelques bourgeons à certains.

A écouter en relisant un traité d’ornithologie, ou en enfilant ses Rossignol, c’est encore la saison (je parle des skis, hein).

[La Rédaction et sa maison mère tiennent à signaler qu’elles se désaffilient totalement de cette chronique et ses jeux de mots qui ne volent pas bien haut qui ne représentent pas l’esprit sérieux (mais pas trop) de l’équipe… En clair, on n’assume pas ce Willhelm, notre vilain petit connard.]

Tracklist:

1. Age of Vultures (5:21)
2. My own Game (2:37)
3. Seventh Seal (3:49)
4. Four little Pigs (3:13)
5. Refugee (4:40)
6. Slaughterhouse of Cowards (4:33)
7. Acid Rain (4:41)
8. Beyond Good and Evil (3:17)

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Soundcloud: https://soundcloud.com/burndamageofficial
Bandcamp: https://ragingplanet.bandcamp.com/album … f-vultures
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